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Dévastatrice scutigerella

Un petit mille-pattes blanc suscite actuellement de vives inquiétudes chez les agriculteurs : il occasionne de graves dégàts dans bien des parcelles de mais du bassin de l'Adour

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Du fait de la suppression de certains produits de protection des cultures, on observe depuis quelques années une recrudescence d'invasions de ravageurs, notamment sur les jeunes mais. Ce phénomène se vérifie actuellement dans de nombreuses parcelles de la région où sévit ce redoutable parasite qu'est la scutigerelle. Ce petit mille-pattes blanc (lire zoom ci-dessous) est très présent dans les sols cultivés dont la texture permet l'apparition de fissures, de microcavités, de galeries de vers de terre favorables à  son déplacement. « Scutigerella immaculata » effectue ainsi des migrations verticales entre la surface et une profondeur de sol pouvant dépasser 50 cm. Un maximum de pontes se situe au printemps, celles-ci se poursuivant néanmoins jusqu'à  l'automne. Ce myriapode se nourrit d'algues, de champignons, de mousse mais aussi de graines et très jeunes racines dont il dévore les extrémités et de racines plus àgées qu' il mord. Ainsi les très jeunes mais du bassin de l'Adour font partie de ses plats préférés. Il en résulte des diminutions de peuplement, des ralentissements de végétation et des baisses de rendement. Enjeu économique La lutte contre ce redoutable prédateur constitue donc un enjeu d'importance. L'institut du végétal Arvalis est ainsi très mobilisé sur ce dossier : des essais sont notamment conduits à  Aubagnan (40), secteur très concerné par le phénomène. « Historiquement, ce ravageur est très présent en Chalosse et dans la plaine de Nay » précise l'ingénieur d'Arvalis Gilles Espagnol, lequel fait toutefois remarquer que depuis quelques années, d'autres zones sont de plus en plus touchées : des terres noires de la région paloise jusqu'à  la vallée de l'Adour, du côté de Riscle La lutte contre ce myriapode est rendue particulièrement ardue du fait de l'arrêt des traitements de semences à  l'imidaclopride et au fipronil ainsi que l'interdiction des organo-phosphorés. Les maiculteurs se trouvent ainsi privés de solutions chimiques efficaces. Les organismes techniques poursuivent donc leurs investigations sur d'autres pistes, notamment l'agronomie afin de déterminer les méthodes à  privilégier : les essais réalisés à  Aubagnan semblent démontrer par exemple que le compactage des sols présente une certaine efficacité. Arvalis teste aussi diverses alternatives mais pour l'heure les résultats s'avèrent timides. À l'invitation d'un groupe d'agriculteurs - dont Éric Larroze, ancien président des JA des Pyrénées-Atlantiques - Gilles Espagnol s'est rendu le mardi 8 juin à  Uzein afin de constater les dégàts occasionnés aux cultures (mais consommation et semence) et apporter, tant que faire se peut, des éléments de réponse aux interrogations des exploitants. « Déjà  l'an dernier, j'avais été confronté à  ce problème » témoigne Éric Larroze, lequel avait été contraint « de broyer une partie de ma culture ». D'où sa décision cette année de scinder sa parcelle de 6 hectares en deux : en semant du soja sur 2 hectares et du mais semence sur 4 ha. Comme le recommandent les techniciens, il avait apporté une dose significative d'engrais « starter » afin de favoriser le démarrage de la plante et de la rendre moins vulnérable. Malgré ces précautions, les scutigerelles sont toujours aussi présentes et l'agriculteur s'interroge sur l'éventualité d'un broyage et d'un re-semis. En raison des surcoûts qu'occasionnerait cette option et des incertitudes de rendements, Gilles Espagnol lui conseillait de laisser la culture en place en espérant que les conditions climatiques soient optimales afin de conforter au plus vite le chevelu racinaire des jeunes mais. Au-delà  de ces conseils individuels, la prolifération de « Scutigerella » pose une nouvelle fois le problème de la protection des plantes et nécessite des démarches collectives auprès des instances compétentes. Le service régional de la protection des végétaux a été sensibilisé, de même que le réseau syndical (FNSEA - AGPM). Le 16 juin prochain à  9 h 30, la section céréales de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques se réunira à  Montardon : son président François Laborde a d'ores et déjà  fait savoir que « Scutigerella immaculata » figurera à  l'ordre du jour de la réunion de cette rencontre Guy Mimbielle Savoir la reconnaître « Scutigerella immaculata » est un petit mille-pattes blanc jaunàtre de 5 à  8 mm de long, à  tégument mou et translucide laissant apercevoir notamment le contenu du tube digestif. Il se déplace très rapidement dans les fissures et petites cavités du sol. Longues antennes, douze paires de pattes,- Larve : celle de premier stade possède six paires de pattes. Elle acquiert une paire de pattes supplémentaire à  chaque mue ; elle est morphologiquement adulte au septième stade.
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