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Sale temps pour les semis

Les semis de mais ont accumulé beaucoup de retard. Soit les mais ne sont pas encore semés, soit ils baignent dans l'eau glacée. Tel est le triste constat en cette fin de mois de mai dans notre région. L'AGPM recommande de changer d'indice de précocité en espérant le retour de conditions plus favorables.

file-Par endroits, la situation devient très problématique sur le front des semis. Les fortes précipitations des derniers jours ont provoqué des dégàts dans les parcelles semées tandis que le délai de ressuyage va être long pour les autres. © Le Sillon
Par endroits, la situation devient très problématique sur le front des semis. Les fortes précipitations des derniers jours ont provoqué des dégàts dans les parcelles semées tandis que le délai de ressuyage va être long pour les autres. © Le Sillon
Selon les statistiques de FranceAgriMer, 81% des semis de mais avaient été réalisés dans l'Hexagone au 13 mai dernier. À la vue des paysages du Sud-Ouest, où de nombreuses surfaces sont encore à  nu, le chiffre peut paraître élevé. Il masque, en réalité, de grandes disparités régionales. L'Aquitaine est largement à  la traîne. Les mêmes statistiques indiquaient un taux d'avancement de 62% seulement dans la région. À cause des épisodes pluvieux qui se sont succédés, «la proportion a peu évolué au cours des dernières semaines», précise Gilles Espagnol, responsable de la filière mais à  Arvalis. Dans le détail, les zones de coteaux, telles que la Chalosse, le Béarn et la Bigorre, sont les plus en retard. Moins de la moitié des chantiers y a été achevé. Qui plus est dans ces secteurs, de nombreuses parcelles ont souffert de «ravines» causées par le ruissellement de l'eau. Les terres de boulbène, qui caractérisent la vallée de l'Adour, mais aussi la vallée des Gaves accusent également un retard de plusieurs semaines. À l'inverse, la zone des sables de la Haute Landes et la grande majorité des terres noires présentent les situations les plus avancées. Le potentiel est affecté Il y a deux ans à  la même date, les semoirs étaient déjà  remisés depuis bien longtemps. L'an dernier, la campagne touchait également à  sa fin, mi mai, à  l'issue d'une seconde vague de semis menée tambours battants. Cette année, un tel retard n'est pas sans poser quelques problèmes. Au sein des parcelles déjà  semées, les jeunes mais affichent souvent une inquiétante pàleur. «La plupart est encore dans la phase autotrophe, rassure Gilles Espagnol. Ainsi, leur potentiel n'est pas encore entamé. D'autant que les levées se sont avérées plutôt bonnes, avec des densités intéressantes». Toutefois la situation pourrait devenir rapidement problématique sur les premiers semis, qui ont désormais atteint 4/5 feuilles. À ce stade, les plantules vont très bientôt parvenir à  la phase hétérotrophe. Si les conditions climatiques ne s'améliorent pas, leur potentiel pourrait être affecté. Pour les parcelles non semées, les retards se traduisent par une perte au niveau du rendement potentiel. «Les Américains considèrent que l'on perd un quintal par jour par rapport à  une période de semis optimale, soit début mai environ chez nous», commente l'ingénieur d'Arvalis. Le chiffre est à  prendre avec des pincettes, mais il est clair que plusieurs quintaux de potentiel de rendement sont d'ores et déjà  perdus sur les terres non ensemencées. Et ce n'est sans doute pas fini. «Désormais, il faut aussi compter le délai pour rentrer dans les parcelles Par endroits, le ressuyage risque d'être long», poursuit l'ingénieur. Outre la détérioration du potentiel de rendement, les conditions climatiques humides sont synonymes de risques sanitaires accrus. Dans les parcelles gorgées d'eau, le développement de champignons, de type pythium ou fusarium, constitue une menace bien réelle. La présence de ces parasites est susceptible de se traduire par une perte de pieds. Pénurie de demi-tardifs Les pluies à  répétition occasionnent aussi des difficultés au niveau du désherbage. «L'enherbement peut s'avérer très en avance sur certaines parcelles. On rencontre des adventices sur des sols qui ne sont pas encore semés C'est loin d'être l'idéal», note Gilles Espagnol. En revanche, c'est le calme plat du côté des ravageurs du sol. Les températures quasi-hivernales freinent leur développement. Pour finir, le décalage de la date de semis change la donne au niveau des variétés à  utiliser. Depuis quelques jours, les ingénieurs d'Arvalis conseillent un changement de précocité. «À compter du 20 mai environ, on bascule dans des mais demi-tardifs». Un malheur ne venant jamais seul, il semble que les fournisseurs se heurtent à  de gros problèmes de disponibilité sur ce type de variétés. Fabien Brèthes
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