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«Laisser le mais s'exprimer»

Réunie à  Biarritz les 13 et 14 novembre, la famille du mais (CEPM, Confédération Européenne de la Production de Mais, AGPM mais doux, AGPM mais semence, Irrigants de France, FNPSMS, Fédération Nationale de la Production des Semences de Mais et de Sorgho) déplore une année climatique catastrophique et des obstacles croissants pour la production. Des avancées réglementaires sont nécessaires pour ramener de la compétitivité.

À n'en pas douter, l'édition 2013 des Journées mais restera gravée dans les mémoires. Organisé cette semaine à  Biarritz, le rendez-vous, qui accueillait notamment les assemblées générales des différentes sections de l'Association générale des producteurs de mais (AGPM), s'est déroulé dans un contexte très particulier. En théorie, il aurait dû marquer le point final de la campagne. Il n'en a rien été. Alors que le cap de la mi-novembre va être franchi, à  peine plus de 30% de la récolte française du mais grain ont été réalisés. Du jamais vu. Bien entendu, cette question s'est invitée au premier rang des discussions. Dans le cadre d'une conférence de presse, les responsables de l'AGPM sont longuement revenus sur les difficultés rencontrées lors de cette campagne. Le président, Christophe Terrain, parle d'une «année noire». Sur le plan technique, les conditions climatiques exécrables vécues au printemps vont d'abord se traduire par des baisses de rendement. Cependant, toutes les régions ne sont pas logées à  la même enseigne. Le Sud-Ouest de la France est de loin le secteur le plus touché. D'autres régions s'en sortent mieux, comme les Pays-de-la-Loire et Poitou-Charente (lire également zoom ci-dessous). «Une plante exceptionnelle» À l'échelon national, les premières estimations laissent entendre un recul de 10% des volumes de mais grain récoltés. Le bilan aurait pu être beaucoup plus grave. Les progrès génétiques réalisés au niveau variétal ont permis de limiter la casse. «Nous avons la chance de travailler avec une plante exceptionnelle, qui dispose de ressources peu communes», note Christophe Terrain. Ce dernier salue également le travail des producteurs, qui «ont su remettre sur les rails des plantes condamnées, en adaptant leurs pratiques». Malheureusement, les prix de vente ne permettront pas de compenser le recul des rendements, car les autres pays producteurs n'ont pas rencontré les mêmes soucis. Une production mondiale record, conjuguée à  une concurrence sévère de la zone de la Mer noire, se traduit par une baisse des prix. Elle représente à  ce jour 30% par rapport à  l'an passé. En considérant la hausse continue des charges, certains maisiculteurs pourraient ne pas couvrir leurs coûts de production. Les cultures spécifiques, tels que les mais semence et doux, ont rencontré des écueils similaires. Les récoltes vont être bien inférieures aux objectifs. Mais dans ces filières, une partie des meubles a été sauvée gràce aux systèmes d'assurance et de péréquation. Accumulation de mauvaises nouvelles Outre cet état des lieux, les Journées mais ont permis de passer au peigne fin les problématiques que traverse la filière. Là  encore, plusieurs mauvaises nouvelles ont été relevées. Les annonces sur la réforme de la PAC laissent augurer une forte baisse des soutiens directs pour les producteurs de mais. L'AGPM rappelle sa vigilance sur les dispositions restant à  arbitrer. Sur un tout autre sujet, la récente suppression des néonicotinoides constitue une entrave supplémentaire à  la productivité du mais, alors que la technologie OGM demeure dans une impasse politique. Seule la levée du moratoire sur les aides au stockage de l'eau constitue un signe positif pour la filière. Malgré tout, des avancées plus significatives sont encore attendues sur ce dossier de l'irrigation. À la vue de l'ensemble de ces éléments, les responsables professionnels affirment que le mais souffre de trop nombreux freins qui ne lui permettent pas d'exprimer tout son potentiel. Afin d'obtenir la levée de ces obstacles, ils entendent démontrer que cette culture répond parfaitement aux défis environnementaux et alimentaires auxquels fait face la société. Selon eux, le mais est un atout incontestable pour l'agriculture française, qu'il convient de laisser s'exprimer à  l'avenir. Fabien Brèthes Rendements en berneLes rendements de cette campagne en France seront mauvais. En mais grain, le rendement national est estimé à  90 quintaux/ha avec une forte hétérogénéité. Quinze millions de tonnes devraient être récoltés contre 15,7 millions de tonnes l'an dernier, d'après l'AGPM. En mais semence, un record de production est attendu. 77.500ha ont été mis en place soit 3% de plus qu'en 2012. En mais doux, une forte hétérogénéité des rendements est constatée, liée aux problèmes de semis. Leur niveau moyen afficherait une baisse de 15%. «Les producteurs de mais ont plus que jamais besoin d'une politique agricole ambitieuse pour retrouver de la compétitivité» souligne l'AGPM dans un communiqué de presse.
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