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Intérêt économique du croisement des races

La technique peu utilisée dans les élevages laitiers est pourtant intéressante pour accroître la valeur et les performances zootechniques des veaux. Zoom sur cette pratique.

file-Alors qu'il est fortement pratiqué en Irlande (30 %), le croisement viande est peu utilisé par les éleveurs laitiers français, notamment en raison de la politique intensive de renouvellement des troupeaux laitiers. © Réussir
Alors qu'il est fortement pratiqué en Irlande (30 %), le croisement viande est peu utilisé par les éleveurs laitiers français, notamment en raison de la politique intensive de renouvellement des troupeaux laitiers. © Réussir
Depuis 2007, les éleveurs laitiers doivent faire face à  de fortes fluctuations de prix et à  une hausse sensible des coûts de production. Toutefois, certains leviers peuvent être mis en place pour améliorer les résultats économiques comme, par exemple, le croisement des femelles laitières avec des taureaux allaitants. Cette technique constitue un moyen d'augmenter le produit “viande”, en vendant des veaux de huit jours plus chers ou en produisant de jeunes bovins plus rapidement, avec un meilleur développement musculaire. L'Institut de l'élevage a conduit une étude afin de mieux cerner la réalité de cette pratique dans les élevages, basée sur les données nationales d'identification bovine (BDNI) et la base Normabev. Des performances supérieures Le croisement entre une femelle laitière et un taureau viande donne un produit dont les qualités de croissance et de développement musculaire sont bien supérieures à  celles de la mère, gràce à  l'effet d'hétérosis. «Le croisement permet d'améliorer le poids carcasse des veaux de boucherie de 9% en moyenne, par rapport aux laitiers purs (+11% avec un taureau Charolais et +7% avec un Limousin) ainsi que la conformation. Quant au différentiel de prix, il atteint 10% en 2012 entre un animal de race pure, classé O et un croisé, classé R. Le croisement d'autre part, permet d'obtenir une croissance supérieure de 11% à  celle des animaux de race pure», constatent les auteurs de l'étude. Côté jeunes bovins, les croisés présentent des poids carcasse supérieurs de 8% aux animaux purs et affichent une meilleure note conformation et des performances de croissance. «Globalement, les effets du croisement sont plus perceptibles pour les jeunes bovins du fait de la durée d'engraissement plus longue que celle des veaux de boucherie. Attention, les veaux croisés peuvent parfois engendrer des coûts supplémentaires, notamment lorsque le vêlage nécessite une intervention humaine. Toutefois, selon les éleveurs enquêtés, les cas de césariennes sont assez peu nombreux». Malgré son intérêt économique, le croisement viande reste, en première attention, relativement peu utilisé (13,4% des naissances en 2012) et a chuté de 33% depuis 2005. Ceci, notamment, au profit de la production d'animaux de race pure pour assurer le renouvellement et faire face à  la restructuration laitière en cours. «En effet l'agrandissement continu des troupeaux, couplé à  une moindre longévité des vaches laitières, engendre un fort besoin en génisses de renouvellement». Principalement des veaux de boucherie La grande majorité des bovins croisés lait x viande est destinée à  la production de veaux de boucherie, soit trois quarts des bovins croisés abattus en 2012. Les taureaux Charolais et Limousins sont les plus utilisés, les premiers permettant une meilleure croissance que les seconds. Les croisés issus de vaches Normandes obtiennent les meilleurs résultats devant les croisés Prim'Holstein et Montbéliards. Toutefois, le taux de croisement est bien supérieur en race Montbéliarde avec 27% des naissances de veaux en 2012, notamment en raison d'une production traditionnelle de veaux gras croisés (Montbéliarde x Charolais) dans le sud de l'Auvergne. «Avec la suppression des quotas laitiers, le recul du croisement devrait s'accentuer ces prochaines années, notamment chez les éleveurs souhaitant augmenter leur production. Cependant, on peut imaginer qu'à  plus long terme, il pourrait redevenir un moyen efficace et peu coûteux d'améliorer le produit viande des laitiers, notamment avec l'utilisation des nouvelles technologies, telles que les semences sexées», concluent les spécialistes. C.Delisle Source D'après les journées 3R 2013 : «le croisement viande en élevage laitier: état des lieux des pratiques et perspectives».
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