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L’inquiétant retour de la fièvre catarrhale ovine

Après plus de 2 ans de sommeil, le virus de la FCO est de retour en France qui perd ainsi son statut “indemne”. Les pouvoirs publics et la profession se sont réunis en urgence pour mettre en place un plan de lutte. La FNSEA demande que tout soit mis en œuvre pour préserver les circuits commerciaux, notamment export, pour ne pas ajouter de la crise à la crise.

file-Le ministre de l’agriculture a fait acheter toutes les doses de vaccin disponibles. Dans un premier temps, la priorité sera donnée à la vaccination des animaux destinés à l’export.
Le ministre de l’agriculture a fait acheter toutes les doses de vaccin disponibles. Dans un premier temps, la priorité sera donnée à la vaccination des animaux destinés à l’export.

«La France a perdu son statut indemne qu’elle avait récupéré depuis 2012», explique la Fédération nationale ovine, le 15septembre, à propos de la fièvre catarrhale ovine détectée dans l’Allier le 4 septembre. Vingt-sept bovins et six ovins s’y sont révélés positifs. En fin de semaine dernière, cinq animaux présents au concours national Charolais sont suspectés d’avoir contracté la maladie: deux sont issus de l’Allier, un de la Creuse et deux du Puy-de-Dôme. Enfin, un bovin, destiné à l’export pour la Turquie, s’est révélé positif en Vendée. Dès que le foyer est déclaré à l’Organisation mondiale de la santé animale, le pays perd «automatiquement» son statut «indemne».

Les conséquences pour les exportations de ruminants, en particulier les bovins, inquiètent les éleveurs. «Je ne cache pas que notre priorité, à ce stade, est de mettre tout en œuvre pour préserver les courants commerciaux et notamment l’exportation de broutards et de gros bovins vivants ainsi que des reproducteurs, explique ainsi Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA en charge du dossier sanitaire. C’est la raison pour laquelle nous devons prendre toutes les dispositions pour que les animaux puissent continuer à circuler».

La vaccination se remet en place

Une première réunion de travail s’est tenue ce 15 septembre. En concertation avec la profession, la direction générale de l’alimentation (DGAL) a préconisé plusieurs actions pour tenter d’endiguer la propagation de la maladie. Tout d’abord, en plus des mesures prévues par la réglementation européenne (lire article en page ci-contre), une surveillance programmée sur la totalité du territoire sera mise en œuvre en vue de mettre en évidence une prévalence de 5%.

Dans chaque région, 60 élevages (soit 1260 troupeaux) seront sélectionnés aléatoirement pour un dépistage par PCR de 30 bovins par troupeau, représentant près de 38.000 tests. «Cette surveillance tient compte de la capacité des laboratoires à assurer cette charge et vise à obtenir un état des lieux de la situation épidémiologique et de la diffusion de la maladie», précise la DGAL. Selon les résultats de cette surveillance, attendus d’ici 15 jours à trois semaines, une extension de la zone réglementée à toute la France est envisagée.

Priorité aux animaux exportés

Ensuite, les pouvoirs publics ont décidé de relancer la vaccination des animaux. Le ministre de l’agriculture a fait acheter toutes les doses possibles du vaccin contre le sérotype 8 en question. 1,3 million de doses sont disponibles. «Cette quantité est malheureusement trop faible pour envisager une vaccination en anneau qui permettrait d’endiguer la diffusion de la maladie», soulignent les pouvoirs publics. La priorité devrait donc être donnée aux animaux exportés. Une extension nationale de la vaccination sera évaluée en fonction des résultats de la surveillance et sous réserve de disponibilité du vaccin, les délais de fabrication étant de 4 à 6 mois.

«Les conséquences à l’export vers les pays tiers doivent être encore évaluées sachant que les exigences sanitaires découlent de négociations bilatérales et sont variables», note également la DGAL. Les conditions faisant foi sont celles des certificats sanitaires en ligne sur Exp@don. Des conditions qui sont appelées à évoluer en fonction de la réaction des pays importateurs. Pour mémoire les exportations représentent, en 2015, 50.000 animaux pour la Turquie, 35.000 pour l’Algérie, 12.000 pour le Liban, 5.000 pour le Maroc. Le ministre de l’agriculture a tenu enfin à rappeler que «la FCO n’a aucune conséquence sanitaire sur l’homme ou la qualité de la viande ou du lait». Mais elle pourrait avoir un impact dramatique sur l’économie d’une filière déjà en souffrance…

Y. Allongue

N.D.L.R.: la note de la DGAL est disponible en intégralité sur le site du GDS

Les mesures de lutte

En zone réglementée, les mesures qui s’appliquent sont celles prévues par la réglementation européenne: recensement, surveillance programmée, mouvements d’animaux interdits sauf vers les pâturages et l’abattoir avec désinsectisation des moyens de transport, interdiction des foires et des marchés, interdiction de sortie des animaux et des produits (semence, ovules et embryons) depuis la zone de protection vers la zone de surveillance avec des dérogations possibles.

Des dérogations de mouvements depuis les zones réglementées vers les zones non réglementées sont possibles, uniquement vers un abattoir, par une procédure dite canalisée: provenance d’un cheptel non-foyer, absence de signe clinique sur les animaux et abattage dans les 24 heures une fois à destination. Une désinsectisation des camions et des sites où les animaux sont hébergés à l’abattoir doit être mise en œuvre.

Suite aux sollicitations des professionnels, des précisions seront apportées rapidement par la DGAL sur les modalités d’organisation des événements, foires et concours, ainsi que sur les modalités de gestion des estives. La DGAL évoque un risque de contamination des animaux participant aux rassemblements, y compris ceux issus de la même zone.

Renforcement des contrôles

En ce qui concerne la fête de l’Aïd, des contrôles renforcés seront menés dans les centres de rassemblements de petits ruminants et dans les structures temporaires d’abattage.

Des dérogations de sortie des zones, notamment vers les États membres de l’UE sont possibles sous certaines conditions, notamment pour les animaux ayant été valablement vaccinés plus de 60 jours avant le départ (raccourci à 35 jours avec une PCR négative).

 

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