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FCO : la facture gonfle de jour en jour

Cinq nouveaux cas de fièvre catarrhale ovine déclarés dans le Puy-de-Dôme le 21 septembre, un autre cas dans la Creuse le 24 septembre: la FCO se révèle de plus en plus sur le territoire français.

file-La FCO commence à faire monter l’addition à tous les échelons de la filière, particulièrement dans la catégorie des broutards. Ces jeunes bovins partaient à l’engraissement en Espagne, Italie et Turquie jusqu’à ce que la maladie bloque les échanges.
La FCO commence à faire monter l’addition à tous les échelons de la filière, particulièrement dans la catégorie des broutards. Ces jeunes bovins partaient à l’engraissement en Espagne, Italie et Turquie jusqu’à ce que la maladie bloque les échanges.

«La semaine dernière, on était déjà à 175.000 euros de perte financière pour les marchés au cadran», estimait Aurore Guénot, directrice de la Fédération française des marchés de bétail en vif, le 22 septembre. Pour Joël Piganiol, secrétaire général de la FDSEA du Cantal, «c’est entre 1,5 et 2 euros par jour que les éleveurs doivent sortir pour chaque animal bloqué en ferme et en âge de partir. Avec la dépréciation de l’animal du fait de la maladie, c’est de 2,5 à 3€/kg que l’éleveur va perdre également, soit 20 à 30% de la valeur de l’animal».

Laurent Trémoulet, directeur de la Société d’exploitation du parc à bestiaux (Sepab), expliquait le 24 septembre que le coût des animaux en quarantaine est de l’ordre de 2 à 3€/jour. «Actuellement, 30.000 animaux sont en quarantaine», estime-t-il. La FCO commence à faire monter l’addition à tous les échelons de la filière, particulièrement dans la catégorie des broutards.

Ces jeunes bovins de l’année partaient à l’engraissement en Espagne, Italie et Turquie jusqu’à ce que la FCO bloque les échanges. Surtout, comme le fait remarquer Joël Piganiol, «on assiste à des rétropédalages» de la part du Gouvernement. «Le premier cas avéré de FCO a été détecté le 31 août, donc il y a déjà presque un mois!», relève-t-il.

Les délais se cumulent

Si les vaccins existent, la grande difficulté est de gérer la logistique d’attribution de ces vaccins. Une réunion au ministère de l’Agriculture se tenait d’ailleurs à ce sujet le 23 septembre. Autre problématique, la négociation des protocoles sanitaires avec les pays importateurs. Selon Jean-Luc Angot, inspecteur général au CGAAER et responsable de la mission de coordination à l’export en viande bovine, porcine et en viande de volaille, «avec l’Espagne, cela devrait être plus simple» du fait des sérotypes 1 et 4 de la FCO présent dans le pays. «Il s’agirait d’une simple réciprocité», continue-t-il.

La Turquie exige des ruminants issus de régions indemnes depuis au moins… 24 mois. Aujourd’hui, seuls les bovins déjà en quarantaine ou hors zones réglementées peuvent partir, au risque que la maladie se déclare sur un animal d’une cargaison. «Que fait-on dans ce cas? Personne n’a la réponse. Ce sont des risques financiers énormes!» souligne Laurent Trémoulet.

À cumuler les délais d’attente entre la prise de décision de vacciner de la part du gouvernement, l’arrivée du vaccin dans le département, le délai d’action du vaccin (60 jours), la quarantaine (40 jours) et le temps de trajet (15 jours), l’animal ne correspondra plus en termes de poids à la demande du pays importateur. Laurent Trémoulet précise qu’avec la semaine de l’Aïd (24septembre), «c’est encore plus lent» pour les échanges encore possibles de bovins vers les pays du pourtour méditerranéen.

Le temps presse

Du côté des éleveurs, on espère vendre les broutards avant la rentrée des animaux en bâtiments pour l’hiver, soit mi-novembre. Les garder sur l’exploitation durant l’hiver signifierait plus de place et plus d’aliment. Une équation impossible au vu des trésoreries et du fonctionnement des élevages. Le temps presse donc pour que les échanges puissent reprendre.

Par ailleurs, comme le fait remarquer Aurore Guénot, «les marchés au cadran font les cours». Or les marchés sont fermés pour partie. Seul le marché de Saint-Laurent de Chamousset est officiellement fermé par arrêté préfectoral. Celui de Saint-Etienne, «fermé la semaine passée a rouvert cette semaine pour les animaux de boucherie», continue-t-elle. En zone réglementée, les marchés ont une activité très ralentie faute d’animaux, notamment de broutard (Ussel, Moulins-Engilbert, Châteaumeillant). Selon elle, «les marchés mettent un point d’honneur à rester ouverts» pour les bovins et ovins de boucherie et les vaches maigres à destination de l’engraissement intra-zone.

Chaque marché représente entre dix à quinze bouviers, qui sans animaux, se retrouvent en chômage partiel. «S’il n’y a pas assez de bêtes, il n’y a plus de cours!», souligne Aurore Guénot. Une mauvaise nouvelle sachant la récente bataille syndicale menée par la FNB pour conserver un certain niveau de prix. Joël Piganiol craint «un afflux d’animaux après la vaccination dont nos clients sauront tirer parti» au détriment des éleveurs biens sûr.

À lire également : FCO : quelle est la situation dans notre région?

 

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