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Ecophyto 2 suscite une levée de bouclier

Le Gouvernement a détaillé, le lundi 26 octobre, la nouvelle version d’Ecophyto. Ce plan, qui réaffirme un objectif de diminution du recours aux phytos de 50% à l’horizon 2025, va à l’encontre des engagements du Premier ministre, estiment les syndicats agricoles.

file-«On peut faire 30% d’économies de phytos si on utilise des machines de pulvérisation de dernière technologie», a expliqué Stéphane Le Foll.
«On peut faire 30% d’économies de phytos si on utilise des machines de pulvérisation de dernière technologie», a expliqué Stéphane Le Foll.

La publication du plan Ecophyto 2, le lundi 26 octobre dernier, a d’ores et déjà suscité de vives réactions de la part des principales organisations agricoles (lire aussi les réactions). Ce plan réaffirme un objectif de diminution du recours aux phytos: - 25% d’ici à 2020 via l’«optimisation des systèmes de production» et - 25% supplémentaires à l’horizon 2025 grâce à des «mutations plus profondes», selon un communiqué du ministère de l’agriculture.

Copiloté par le ministère de l’Environnement, le plan avait été présenté en janvier par Stéphane Le Foll. Il a, depuis, été enrichi grâce aux 4.700 contributions reçues lors de la consultation du public entre les 8 et 29 juin. Sa déclinaison pratique sera présentée le 4 novembre en ouverture du Comité consultatif de gouvernance.

Six axes et 30 actions

La nouvelle version décline une trentaine d’actions en six axes, qui visent notamment à faire évoluer les pratiques et les systèmes agricoles. Ecophyto 2 compte ainsi développer les alternatives naturelles aux phytos, comme le biocontrôle, et encourager l’innovation autour des machines agricoles pour optimiser l’utilisation des produits. En effet, «on peut faire 30% d’économies de phytos si on utilise des machines de pulvérisation de la dernière technologie», a rappelé Stéphane Le Foll, lors d’une rencontre avec la presse le 26 octobre.

Une des mesures contraignantes de ce plan sera la mise en place de certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP). Elle doit contribuer à faire évoluer les pratiques et systèmes agricoles. Cette méthode est inspirée par les certificats d’économie d’énergie. Les distributeurs devront mener des actions qui amèneront à des économies globales pour obtenir les fameux certificats, sous peine de payer des pénalités. Une ordonnance prévue par la loi d’avenir organise leur expérimentation.

Des objectif «cohérents»

Le texte a été présenté le 7 octobre au Conseil des ministres et publié le 8 octobre. Le niveau des objectifs à atteindre, comme le montant des pénalités, restent encore à débattre. On souligne toutefois au ministère que ces objectifs devront être cohérents avec ceux du plan, et que le montant de la pénalité devra s’aligner sur la marge nette dégagée par le distributeur sur la vente du produit. «L’indicateur de référence pour suivre les objectifs fixés au dispositif et les conditions de sa mise en œuvre seront établis en concertation avec les parties prenantes», souligne le communiqué.

La Fondation Nicolas Hulot a critiqué la «remise en cause» par le Gouvernement de l’indicateur actuel, appelé NODU (nombre de doses unités): «C’est loin d’être anecdotique […]. Le risque est fort de changer pour un indicateur plus complaisant», écrit-elle dans un communiqué le 26 octobre. «La Fondation s’alarme que ce débat soit relancé» contrairement aux recommandations du rapport du député Dominique Potier et «défendra le maintien de l’indicateur existant lors du nouveau processus de concertation qui devrait aboutir avant fin 2015».

Effet de levier

À l’issue du Grenelle de l’environnement en 2008, la précédente majorité avait lancé un premier plan Ecophyto dont l’ambition était de réduire, «si possible», de 50% l’usage des pesticides d’ici à 2018. Mais le succès est loin d’être atteint puisque l’utilisation de phytos a progressé au contraire de 5% par an en moyenne entre2009 et 2013. Le nouveau plan maintient certaines mesures de la première version. Ainsi le réseau des 2000 fermes Dephy, des exploitations pionnières dans le suivi et l’évaluation des pratiques, sera porté à 3000.

Le ministère espère qu’il aura un effet levier qui va permettre d’engager 30.000 agriculteurs dans cette dynamique. En termes d’utilisation de phytos, la France est au neuvième rang européen selon le nombre de kilos de substances actives vendus rapporté à l’hectare, avec 2,3kg/ha, détaille le plan Ecophyto 2.

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