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L’UE mise sur développement des exportations agricoles

Le commerce international est «le troisième pilier de la PAC et c’est pour cette raison que je mets une telle importance sur son orientation vers le marché», a souligné le commissaire européen Phil Hogan, le 2 décembre en ouverture d’une conférence sur les perspectives agricoles de l’UE à l’horizon 2025. Mais les prix ne devraient pas décoller avant 2020.

file-Selon Phil Hogan, le commissaire européen à l’agriculture, le secteur laitier européen devrait tirer profit de la croissance de la demande mondiale mais les prix ne décolleront pas avant 2020.
Selon Phil Hogan, le commissaire européen à l’agriculture, le secteur laitier européen devrait tirer profit de la croissance de la demande mondiale mais les prix ne décolleront pas avant 2020.

Malgré les difficultés rencontrées actuellement sur le marché du lait, ce secteur devrait pouvoir se développer dans l’UE dans la prochaine décennie, tiré par la demande mondiale croissante mais également par le marché intérieur. La production européenne devrait progresser de 15 Mt sur les dix prochaines années, soit une hausse annuelle d’environ 1%. Une augmentation modérée mais, sur la seule année 2014, la collecte européenne a bondi de 6,5 Mt, soit l’équivalent des sept années précédentes.

Lait : pas de reprise du prix avant 2020?

Sur le moyen terme, la Commission européenne prévoit que les prix resteront relativement bas (entre 32 et 34 cts/l), notamment à cause des stocks qui pèseront sur les cours. Il faudra attendre 2020 pour voir les prix réellement décoller.

Les plus importantes hausses de production sont attendues en Irlande, au Danemark et en Pologne. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni devraient également voir leur production progresser. Par contre, les Pays-Bas en seront incapables du fait de contraintes environnementales importantes.

Les deux autres principaux acteurs du marché mondial, les États-Unis et surtout la Nouvelle-Zélande (limitée par la disponibilité des ressources naturelles), ne devraient pas être en mesure d’augmenter leur production dans les mêmes proportions. La part des exportations de l’UE dans le monde devrait donc augmenter légèrement. La Chine représentera 20% des importations mondiales de lait en 2025.

Hausse de la demande mondiale en viande

La production européenne de volailles (+3,8%) et de viande porcine (+1,7%) devrait augmenter entre 2015 et 2025, tandis que la production de bœuf et de veau devrait baisser de près de 4% sur la période. Au niveau mondial, il est prévu une hausse de 1,4% par an de la consommation de viande, et une hausse de 2,6% par an s’agissant des importations, ce qui offrira des marchés pour les pays qui exportent, a expliqué Benjamin Van Doorslaer, de la direction générale de l’agriculture de la Commission. La demande va augmenter surtout en Afrique subsaharienne et au Moyen Orient, ainsi qu’en Asie. Dans l’UE, au contraire, la consommation (en particulier de porc et de bœuf) devrait reculer.

Sur la période 2015-2025, les prix du bœuf, de la volaille et du mouton devraient baisser (baisse entre 2015 et 2020, suivie d’une légère remontée entre 2020 et 2025). La Commission table sur une hausse de la production européenne de viande porcine et de volaille entre 2015 et 2025.

Les biocarburants en panne

Les prix des grandes cultures devraient globalement stagner dans les années à venir avant d’augmenter à partir de 2022, a indiqué Koen Dillen, de l’unité de prospectives de la direction générale de l’agriculture de la Commission. Le prix du blé devrait se situer autour de 190€/t en 2025, bien au-dessous du pic de 250€/t atteint en 2012.

Mais des hausses de prix plus importantes sont susceptibles d’être observées au cours de la période suite à une baisse de la production dans tel ou tel pays producteur majeur.

Entre 2016 et 2025, la demande de céréales sera tirée principalement par l’alimentation animale et de bonnes perspectives d’exportation, en particulier pour le blé et l’orge. Par contre, les biocarburants ne seront plus un des moteurs de la croissance. Les incertitudes qui règnent sur le marché après 2020 sont trop importantes (pas d’objectif européen d’incorporation, plafond imposé à la première génération, deuxième génération qui tarde à être compétitive, changement de législation nationale notamment en Allemagne, prix bas du pétrole). Ils ne représenteront que 6,5% des carburants dans les transports en 2020 (+15%), estime Bruxelles.

Réductions des surfaces

En termes de production, la croissance européenne sera limitée par la réduction des surfaces cultivables (-6 Mha de SAU, soit -3%) et le faible accroissement des rendements, notamment pour les céréales à paille.

La demande en oléagineux devrait, elle, être principalement tirée par le secteur de l’élevage. Ce sont les importations de tourteaux de soja qui devraient en profiter. Les productions de colza et de tournesol devraient globalement se maintenir malgré le recul des surfaces cultivées. La part des huiles végétales dans la production de biocarburants serait en recul, en faveur des huiles usagées et des résidus de culture.

La production de protéagineux est appelée à bondir de plus de 40% au cours de la période, étant donné l’environnement politique favorable (soutien couplé et obligation de surfaces d’intérêt écologique). La part de la superficie totale devrait cependant rester faible.

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