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Le SIA sous le signe de l'agriculture et de l'alimentation citoyennes

Le Salon international de l’agriculture (SIA) ouvre ces portes ce samedi le 27 février et les fermera le 6 mars sous le signe du citoyen en tant que volonté de connaître et d’agir en toute connaissance de cause et non comme consommateur l’œil rivé sur le prix.

file-Cerise est l'égérie de l'édition 2016 du SIA. Cette bazadaise a grandi à Perquie dans les Landes, dans l’exploitation d’Angélique et Joël Sillac.
Cerise est l'égérie de l'édition 2016 du SIA. Cette bazadaise a grandi à Perquie dans les Landes, dans l’exploitation d’Angélique et Joël Sillac.

Mais la citoyenneté risque d’être aussi ailleurs cette année. Avec près de 700.000 visiteurs l’an passé et un état d’urgence décrété depuis les attentats du 13 novembre, le ministre de l’Agriculture et les organisateurs ont été très clairs sur le contexte de ce salon 2016. «La sécurité sera maximale, comme après les attentats. Nous appliquerons les mesures, quelles qu’elles soient et sans les discuter, que nous présentera la Préfecture de police» a affirmé Jean-Luc Poulain, président du SIA.

Et comme le volet sécuritaire est également composé de la problématique du retour de certaines maladies concernant les animaux, Stéphane Le Foll, a renchéri: «La sécurité sanitaire sera très suivie et elle sera maximale au moment du salon». Rendant hommage au Sommet de l’élevage qui a su tenir son salon sans animaux en octobre 2015, Jean Luc Poulain a conclu sur ce volet: «Nous ne pouvons pas prendre le moindre risque en ce qui concerne l’élite de la génétique française au moment du salon.»

Une journée en amont du SIA

Ces précisions apportées, le patron du salon a présenté ce qui constituera l’un des événements principaux de ce SIA: le vendredi 26 février, comme l’an passé lorsque la filière agricole avait présenté sa contribution pour améliorer la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de la future COP 21, se tiendra une grande journée en relation avec la citoyenneté.

«Une première réflexion sera menée sur les attentes des consommateurs en matière d’agriculture et d’alimentation lorsqu’ils se positionnent comme citoyen - c’est le même individu mais ce sont deux comportements différents. Ensuite, nous examinerons les pistes d’innovation et de recherche possible au regard de ces attentes». Et ceci ne concerna pas seulement la productivité mais aussi des questions comme la baisse de l’empreinte de la ferme sur l’environnement par exemple…

En troisième lieu, «nous ferons un point sur quels impacts ont ces attentes sur les territoires? Par exemple, faut-il garder des pâtures? Oui, bien sûr mais pour quoi faire et comment? Sur tous ces sujets, il faut faire attention au fait qu’en bougeant un curseur, on ne dérègle pas le reste de l’équilibre… Enfin, nous conclurons cette journée par une table ronde politique».

Économie

Avant de présenter les nouveautés et le salon lui-même, le ministre de l’Agriculture a situé ce SIA dans le contexte économique actuel. Stéphane Le Foll a tout d’abord rappelé que l’ensemble de l’agriculture est bien placé dans «une crise des marchés, avec ces derniers qui sont en tension partout dans le monde. Car la crise n’est pas seulement française. Il faut avoir présent à l’esprit que, par exemple, les pertes d’exploitation pour 2015 sont aussi importantes dans des pays comme les Pays-Bas, la Grande-Bretagne ou encore l’Allemagne…»

Aujourd’hui, les potentiels de production sont importants à travers le monde et il faut donc compter avec cela et des facteurs extrêmement sensibles comme le climat pour organiser la production. Pour le ministre, il faut trouver des facteurs de différenciation pour l’agriculture française. Et d’évoquer l’économie circulaire, la qualité, la traçabilité. «Il ne faut laisser aucun marché sans structure afin de répondre aux attentes d’aujourd’hui» a-t-il martelé avant d’ajouter: «Nous arrivons au bout d’un processus qui consiste à voir la production, donc l’amont, dégager des gains (des surplus) et de voir ces mêmes gains distribués sur l’aval. Il faut réintégrer certains de ces surplus sur l’amont».

Le ministre ne néglige pas non plus la capacité de la ferme France à se placer sur les marchés internationaux: «Il faut aussi avoir une stratégie d’internationalisation du SIA en invitant beaucoup de représentants de pays étrangers» afin de leur faire découvrir le savoir-faire de l’agriculture nationale. Le ministre a envoyé une bonne quarantaine d’invitations dans le monde à ses homologues, notamment en Afrique. «Il est vrai que le SIA est un peu en retard et il faut donc faire connaître à l’extérieur l’agriculture française» a confirmé Jean Luc Poulain.

Lire également: Le Salon de l’agriculture s’ouvre encore plus au monde

Et si le SIA est le salon des Français qui viennent le visiter, «c’est aussi celui des agriculteurs» a terminé le ministre avant d’insister sur l’importance de lier agriculture, alimentation et citoyenneté.

Cheminement

Jacques Goudeau, directeur du SIA, a détaillé la version 2016 du salon. Ainsi, les halls 1 (bovins, ovins, porcins et caprins), 5.1 (canins) et 6 (équins) accueillent les filières d’élevage avec notamment celles qui sont en concours. Le pavillon 2 est dédié aux cultures et filières végétales, aux jardins et aux aménagements alors que le hall 2.1 accueillera le Concours général agricole (CGA). Les produits des régions de France, dont l’Outre-Mer, des territoires, des agricultures et délices du monde se partageront les halls 3, 5.2, 5.3 et 7.1. Le pavillon 4 sera le domaine des services à l’agriculture et de ses métiers mais aussi de la basse-cour, de la mer et de l’eau douce, de l’environnement et de la nature.

Pour le visiteur comme pour les professionnels (#SIAPRO2016), le SIA offre la possibilité de personnaliser et donc d’optimiser son parcours. Les professionnels, qui seront tous identifiés, accéderont à l’espace pro (Espace 2000) situé à l’étage et qui donne accès notamment à des connexions internet mais permet aussi de caler des rendez-vous d’affaires ou d’échanger avec des collègues. Ceux qui ne pourront pas se rendre physiquement au SIA pourront suivre le CGA et certaines ventes aux enchères via internet. En 2015, 27.000 internautes ont suivi le CGA par ce moyen.

Pour illustrer la nouvelle carte de France des régions, les halls 3 et 7.1 seront reliés et ce sont les chambres d’agriculture qui organiseront cette présentation. De même, la passerelle entre le hall 1 et le 2 sera sténographiée autour de thèmes sociétaux, environnementaux et économiques. On pourra également visiter la place du lait, sous l’égide du Cniel alors que l’Odyssée végétale proposera une «véritable immersion dans une exploitation végétale.» Les insectes utiles à la ferme feront aussi l’objet d’une présentation particulière alors qu’un espace sera réservé à l’agriculture urbaine (pris en charge par la Ville de Paris). Et comme l’air du temps est aux nouvelles technologies, un stand sera entièrement consacré aux startups (sociétés jeunes et à croissance rapide) de l’agriculture.

Thierry Michel

En savoir plus : www.salon-agriculture.com

 

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