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Déferlante de lait bio sur toute l’Europe

Victime de son succès, la filière laitière bio européenne est au seuil d’une période de surproduction. Face à ses concurrents, la France est soucieuse d’absorber sa propre production.

file-Une vague de conversion en lait bio arrive en France. L’objectif de la filière reste d’absorber l’offre sur le territoire. Éleveurs, transformateurs et distributeurs sont en pleine évolution pour éviter le pire: la chute des prix.
Une vague de conversion en lait bio arrive en France. L’objectif de la filière reste d’absorber l’offre sur le territoire. Éleveurs, transformateurs et distributeurs sont en pleine évolution pour éviter le pire: la chute des prix.

«L’augmentation des volumes va se poursuivre en 2017-2018», a déclaré Fiona Marty, en charge des affaires européennes pour la FNAB (agriculteurs bios), lors de la dernière assemblée générale de Lait bio de France (fédération nationale des groupements d’éleveurs laitiers bio), à Paris. La production de lait bio est en train d’augmenter fortement sous l’impulsion de la crise du lait en conventionnel et face à une demande croissante.

«Nous faisons et allons faire face à de nombreuses conversions», développe encore Fiona Marty. Au total, «sans compter la Suède dont les résultats ne sont pas encore disponibles», l’Union européenne afficherait une progression de sa production de lait bio de 7,1% en 2016 puis de 7,6% en 2017. «Ce serait encore davantage en 2018 car les conversions durent trois ans», complète Patrice Lefeuvre, président de Lait bio de France.

L’Allemagne renforce sa position de leader

Les prévisions de production de lait bio en Europe tablent sur une croissance globale. Mais tous les États n’y prennent pas part de la même façon. En Irlande et en Angleterre, les conversions n’ont pas été aussi soutenues qu’ailleurs ces dernières années.

Ainsi en 2017-2018, année de sortie de transition vers le bio des éleveurs engagés en 2015, le Royaume-Uni aurait une progression des volumes assez limitée (+5%) en comparaison avec la France (+8%) ou encore la Belgique (+25%).

En Allemagne, première productrice UE avec 735 millions de litres en 2015, la production en 2017 devrait aussi être en forte progression avec +9,1%. En France, Jacques Chiron, président de Biolait, témoigne: «Des centaines d’éleveurs sont aux portes de la coopérative». Environ 300 demandes, ajoute-t-on chez Biocoop (distributeurs), le 17 mars lors de la présentation de résultats 2015 et de perspectives 2016 très positives.

Risque de surproduction

Face à cette vague de conversion et de volume de lait bio à venir, les débouchés sont variés. En France, l’objectif reste d’absorber l’offre sur le territoire. Éleveurs, transformateurs et distributeurs sont en pleine évolution pour endiguer la vague de conversion et de production et éviter le pire: la chute des prix. «Le marché est plutôt à l’équilibre entre demande et production», constate Fiona Marty. Les Anglo-Saxons boudent leur propre marché. «Il y a peu de demande interne», explique Fiona Marty. Ils lorgnent plutôt sur le continent européen.

Ainsi, l’Allemagne, qui voit sa production progresser, est déficitaire en produits laitiers bios et reste importatrice. Au Danemark, la consommation interne est bonne, mais la stratégie à l’export est essentielle. En 2015, les Danois ont exporté 100 millions de litres sur les 457 millions produits.

Les débouchés permettent encore d’absorber, voire d’entretenir ce développement inédit de la production de lait bio en Europe. Néanmoins, la filière garde la tête froide: «Le risque lié à une telle vague de conversion est de se retrouver en situation de surproduction dans les années à venir».

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