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Échec des négociations entre les producteurs de lait et Lactalis

À l’issue d’une réunion entre les représentants des organisations de producteurs et Lactalis, le 25 août, aucun accord n’a été trouvé sur une revalorisation du prix. Après un nouvel échange le lendemain, le geste consenti par le groupe laitier était toujours insuffisant pour les producteurs. À l’appel de la FNSEA, de JA et de la FNPL, un mot d’ordre national a été lancé ce lundi 29 août pour faire revenir Lactalis à la table des négociations.

file-La FNSEA, JA et la FNPL (Producteurs de lait) entendent lancer ce lundi 29 août un «mot d’ordre national» pour obtenir «des propositions décentes de Lactalis en matière de prix du lait payé aux producteurs», ont affirmé les trois organisations syndicales,
La FNSEA, JA et la FNPL (Producteurs de lait) entendent lancer ce lundi 29 août un «mot d’ordre national» pour obtenir «des propositions décentes de Lactalis en matière de prix du lait payé aux producteurs», ont affirmé les trois organisations syndicales,

La déception était vive après l’échec des négociations entre les organisations de producteurs de lait et leur collecteur Lactalis, dans la nuit du 25 au 26 août. La réunion, qui se tenait à Paris sous l’égide du médiateur des relations commerciales Francis Amand, s’est conclue sans accord après onze heures de discussions.

Depuis le 22 août, les producteurs de lait bloquaient à Laval le siège social du groupe laitier pour dénoncer la faiblesse des prix qui leur sont proposés: 246€ les 1.000 l, alors que les concurrents payent au minimum 10€ de plus. Face aux représentants du groupe industriel, les représentants de l’OPCN, l’UNELL, l’APLASE, l’APLBL et l’OPLGO n’ont pas pu obtenir la revalorisation escomptée, Lactalis ne consentant pas à dépasser 280€ les 1.000 l.

Le médiateur accusé de parti pris

Accusée par Lactalis d’avoir une «attitude irresponsable» et suite aux propos du médiateur qui «a eu l’impression que les représentants des organisations de producteurs n’étaient pas en capacité de prendre des positions», la FNSEA a dénoncé la posture de l’industriel qui «traduit un mépris envers les producteurs».

Selon Sébastien Amand, représentant de l’OPNC, les éleveurs n’ont, de leur côté, «jamais fermé la porte à la discussion: après onze heures de négociations, il n’y avait pas de honte à arrêter quelques heures pour reprendre le dialogue le lendemain», explique-t-il, «mais le médiateur et Lactalis ont décidé que l’on devait poursuivre jusqu’au bout de la nuit en se disant qu’ils nous feraient céder». «Ce n’est pas au médiateur de décider!», s’insurge le syndicaliste.

Alors que le médiateur, Francis Amand, juge qu’il «n’y a plus de médiation possible dans ce cadre-là», le producteur de lait et homonyme encourage son départ: «quand on est médiateur pour l’État et que l’on se permet de prendre position pour l’une des parties, on n’est plus dans son rôle. Qu’il retourne dans son placard au ministère!».

Trouver «un accord juste»

Le ministre de l’Agriculture a appelé, dans un communiqué diffusé le 26 août, «à la reprise des négociations», demandant au médiateur de «poursuivre avec détermination sa mission». Les producteurs aussi «restent déterminés à trouver un accord, mais un accord juste», rappellent la FNSEA et JA, soulignant que «si la France est fière d’un groupe leader mondial du lait, celui-ci ne doit pas oublier qu’il s’est construit grâce à des éleveurs qui lui ont fait confiance».

Pour le président de la FNPL Thierry Roquefeuille, «cette négociation ne peut s’affranchir du contexte difficile que nous vivons tous (…), Lactalis doit comprendre que l’avenir de toute une profession et de la filière laitière française est en partie de sa responsabilité».

Car même à 280€ les 1.000 l., Lactalis serait toujours au-dessous d’une bonne partie de ses concurrents comme Laïta (290€) ou la Laiterie Saint-Père (300€), un signal négatif envoyé au marché par le leader mondial, quand les coûts de production sont aujourd’hui supérieurs à 300€ les 1.000 l. Et les quinze euros de revalorisation finalement annoncés par le groupe au lendemain de la réunion (soit 271€ les 1.000 l.) pourraient presque être vus comme une provocation pour les producteurs.

FNSEA, JA et FNPL appellent à une action nationale

Une nouvelle réunion qui s’est tenue l’après-midi du 26 août en préfecture de Laval n’a pas permis aux deux parties d’arriver à un accord. D’autre part, la manifestation qui bloquait le siège social de Lactalis en Mayenne a été dissoute. En effet, suite à une action en référé déposée par l’industriel, les syndicalistes étaient menacés d’une amende de plusieurs milliers d’euros par heure. Les producteurs ont donc évacué le «rond-point de la honte du lait» où ils étaient installés depuis cinq jours.

Le groupe laitier n’est cependant pas parvenu à entamer la détermination des producteurs: «après la déception de vendredi, une grosse mobilisation est en préparation dans l’ensemble des régions», a déclaré à l’AFP le président de la FNSEA, Xavier Beulin, le 28 août. Le mouvement, commun avec la FNPL et Jeunes agriculteurs, doit faire revenir Lactalis «à la table des négociations avec des propositions décentes», ont indiqué les organisations dans un communiqué diffusé le 28.

Car au-delà l’enjeu dépasse la simple négociation conjoncturelle: «ce combat est fondé et légitime, pas seulement à court terme, mais aussi pour créer, à l’avenir, les conditions d’une relation différente entre les agriculteurs et leurs acheteurs», soulignent les organisations.

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