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Le glyphosate en voie de maintien

Dans un avis publié le 15 mars dernier, l’Agence européenne des produits chimiques estime que le glyphosate ne doit pas être classé comme cancérogène.

file-«Il convient de maintenir le classement harmonisé actuel du glyphosate en tant que substance causant des lésions oculaires graves et toxiques pour la vie aquatique avec des effets durables», a déclaré l’Agence européenne des produits chimiques.
«Il convient de maintenir le classement harmonisé actuel du glyphosate en tant que substance causant des lésions oculaires graves et toxiques pour la vie aquatique avec des effets durables», a déclaré l’Agence européenne des produits chimiques.

L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a annoncé, le 15mars, qu’elle ne classait pas le glyphosate comme cancérogène. Une décision qu’attendait la Commission européenne pour relancer les discussions avec les États membres sur la réautorisation de cet herbicide.

L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) était arrivée aux mêmes conclusions, contraires à celles du Centre international de recherche sur le cancer qui dépend de l’OMS. En juillet, l’autorisation actuelle du glyphosate avait été prolongée de 18 mois en attendant les conclusions de l’ECHA.

Précautions de langage

«Il convient de maintenir le classement harmonisé actuel du glyphosate en tant que substance causant des lésions oculaires graves et toxiques pour la vie aquatique avec des effets durables», mais «les preuves scientifiques disponibles ne répondaient pas aux critères pour classer le glyphosate comme cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction», indique le comité d’évaluation du risque de l’Agence dans son avis. Lequel a fait consensus parmi ses membres, a précisé lors d’une conférence de presse le directeur de ce comité.

L’ECHA est chargée de la classification des produits chimiques dans l’UE pour déterminer le danger potentiel des substances évaluées mais ne prend pas en compte les critères d’exposition comme peut le faire l’EFSA. L’avis adopté doit encore faire l’objet d’un «contrôle éditorial» de la part de l’ECHA et sera ensuite transmis, avant l’été, à la Commission européenne qui pourra alors lancer les discussions avec les États membres et disposera de six mois pour finaliser sa décision.

Décision de Bruxelles fin 2017

Un produit phytosanitaire est généralement réautorisé pour 15 ans sur le marché communautaire. Mais dans le cas du glyphosate, une durée inférieure pourrait être envisagée afin de rassurer les États membres. En mai 2016, aucune majorité qualifiée ne s’était dégagée (la France et Malte avaient voté contre et sept pays, dont l’Allemagne, s’étaient abstenus) pour réautoriser pour neuf ans le glyphosate, ce qui avait obligé Bruxelles à prolonger l’autorisation en cours.

Des associations ont lancé en janvier une initiative citoyenne européenne appelant Bruxelles à interdire le glyphosate. Quelque 500.000 signatures auraient déjà été récoltées, selon Greenpeace, soit la moitié de ce qui est nécessaire pour obliger la Commission européenne à répondre, positivement ou non, à cette demande en justifiant sa décision.

Réactions contrastées

Que ce soit les opposants ou les défenseurs du glyphosate, chacun demande à la Commission européenne de baser sa décision sur la science. L’Association européenne pour la protection des cultures (ECPA) a salué l’annonce de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) de ne pas classer le glyphosate comme cancérogène, se félicitant que «la science ait prévalu». L’organisation s’attend donc à ce que Bruxelles «passe rapidement au processus d’autorisation de la substance dans l’Union européenne et lui accorde une approbation de 15 ans».
Mais Greenpeace a critiqué la décision en estimant que l’ECHA avait rejeté certaines preuves scientifiques montrant que l’herbicide pourrait causer des cancers. Ces études ont été mises «sous le tapis», dénonce Greenpeace qui évoque des conflits d’intérêts au sein de l’ECHA. L’Union européenne «doit prendre des décisions basées sur la science… elle ne peut pas fausser les faits», prévient l’association.
 

 

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