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Ça carbure de plus en plus fort pour les biocarburants

L’année 2017 a connu une nouvelle et forte progression de la consommation d’essence SP95-E10 et de Superéthanol-E85. Les perspectives sont également optimistes pour 2018.

file-Les ventes de biocarburants ont encore augmenté en 2017. L’essence SP95-E10 et le Superéthanol-E85 connaissent une croissance continue dans l’Hexagone.
Les ventes de biocarburants ont encore augmenté en 2017. L’essence SP95-E10 et le Superéthanol-E85 connaissent une croissance continue dans l’Hexagone.

Le déclin progressif des ventes de véhicules diesel en France entraîne mécaniquement la progression de la consommation d’essence, le tout, dans un contexte de fort rebond d’achats des carburants (+3,9% en 2017). En décembre dernier, l’immatriculation des véhicules essence représentait 48,7% de véhicules neufs mis en circulation contre 45,4% de diesel le reste étant des véhicules hybrides ou totalement électriques. Les véhicules fonctionnant au gasoil représentaient 64% des achats, il y a seulement trois ans!

Dans la catégorie des carburants essence, le SP95-E10 — composé de 10% de bioéthanol et de 90% d’essence sans plomb 95 — a vu sa part de marché annuelle progresser de 3,3 points en 2017, à 38,8% et est devenu la première essence de France devant le SP95. Mais le Superéthanol E-85, pouvant contenir entre 65% et 85% de bioéthanol, affiche une croissance bien plus forte (+23%) de ses ventes.

Atouts économique et environnemental

À environ 0,70€/l, et même si la consommation moyenne du véhicule est supérieure d’environ 15 à 20%, l’atout économique est déterminant. Toutefois, il faut rappeler que seuls les véhicules dits FlexFuel peuvent fonctionner avec ce type de carburant, contrairement au SP95-E10 accessible à n’importe quel véhicule essence. Et si le nombre de modèles de véhicules pouvant rouler d’origine au Superéthanol E-85 reste très limité, les choses pourraient évoluer prochainement.

En effet, fin 2017, le ministère de l’environnement a publié un arrêté définissant les règles d’homologation des boîtiers électroniques permettant d’élargir l’utilisation du superéthanol-E85 à tous les véhicules essence. L’arrêté prévoit également qu’une liste des installateurs agréés soit fournie à l’administration par les professionnels. Le texte «définit un cadre réglementaire précis et sûr, offrant toutes les garanties en termes de fiabilité, de sécurité et d’assurance pour l’automobiliste pour l’achat et la pose d’un boîtier», affirme Sébastien Le Pollès, président de FlexFuel Energy Development (FFED), une PME française qui se présente comme la pionnière et leader des boîtiers de conversion. Il faut compter entre 400 et 600 euros pour l’installation sur un véhicule 4 cylindres.

Le Superéthanol E-85 est porté par un réseau de distribution qui atteint désormais près d’un millier de stations, soit plus d’une station sur dix, et il s’en ouvre environ une par semaine. L’an dernier 118 millions de litres de Superéthanol-E85 ont été consommés et distribués dans précisément 973 stations, soit 106 stations supplémentaires en 2017, soit 11% de la totalité. En Nouvelle Aquitaine, on en dénombre 89, soit 9% du réseau, et 172 en Occitanie, soit 17% des stations de la région.

Bilan carbone favorable

Le SP95-E10 devrait, quant à lui, continuer également sa progression. «Nous estimons qu’il dépassera le seuil de 50% de parts de marché des essences dans moins de deux ans, avec des stations-service de la grande distribution qui devraient remplacer de plus en plus le SP95 par le SP95-E10» explique Sylvain Demoures, secrétaire général du SNPAA (Syndicat national des producteurs d’alcool agricole).

Alors que la France vient de manquer son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2016 et a été convoquée à Bruxelles pour ses manquements sur la qualité de l’air, les acteurs de la filière du bioéthanol estiment pouvoir apporter des solutions à ces deux problèmes puisque le bioéthanol réduit de plus de 50% les émissions de Co2 par rapport à l’essence fossile et que sa combustion n’émet pas de particules.

«Nous espérons que les décisions des pouvoirs publics sauront répondre aux niveaux français et européen, aux attentes des automobilistes qui adoptent massivement des carburants plus écologiques tels que le SP95-E10 et le Superéthanol-E85, avec du bioéthanol issu de productions agricoles françaises et de résidus de leur transformation en alimentation» résume Nicolas Rialland, directeur des affaires publiques à la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves).

Leader européen

La filière française de bioéthanol se positionne en leader européen. Produit à partir du sucre des betteraves, de l’amidon des céréales ou de résidus de leur transformation, la filière hexagonale représente 9.000 emplois directs, indirects et induits et mobilise, chaque année plus de 50.000 agriculteurs et 300.000 hectares, soit 1% de la SAU. On est donc loin de la concurrence avec l’agriculture vivrière dénoncée par les détracteurs au démarrage des agrocarburants. On dénombre 16 sites de production de bioéthanol dans l’Hexagone — dont celui de Lacq —, parmi lesquels cinq unités industrielles récentes sont d’envergure mondiale.

Si on considère que le bioéthanol réduit de plus de 50% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’essence d’origine fossile, la production française représente un million de tonnes de CO2 économisées, soit l’équivalent de la consommation de 500.000 véhicules sans émission de CO2. La France produit chaque année environ 12 Mhl de bioéthanol, soit le quart de la production européenne. C’est le premier producteur européen devant l’Allemagne. L’Hexagone exporte par ailleurs 30% de sa production.

V. Godement & B. Lalanne

 

 

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