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Fièvre catarrhale ovine : un retour inquiétant de la circulation virale

Avec un nombre croissant d’animaux testés positifs à la FCO, la filière régionale de veaux laitiers et croisés est en train de perdre le marché espagnol capital. Seule solution préconisée par les professionnels pour maintenir l’ouverture des marchés à l’exportation et sortir de cette impasse : la vaccination.

file-Si, pour l’heure, la vaccination vis-à-vis de la fièvre catarrhale ovine reste volontaire pour les éleveurs, elle constitue une démarche capitale pour protéger les cheptels et maintenir les débouchés. // Photo Cheick.Saidou - Min.Agri.F
Si, pour l’heure, la vaccination vis-à-vis de la fièvre catarrhale ovine reste volontaire pour les éleveurs, elle constitue une démarche capitale pour protéger les cheptels et maintenir les débouchés. // Photo Cheick.Saidou - Min.Agri.F

Depuis plusieurs semaines, le nombre de dépistages virologiques positifs de la fièvre catarrhale ovine (FCO) s’accroît dans la région du bassin de l’Adour. Début juillet, un premier cas clinique était déclaré dans le sud des Landes sur une vache Blonde d’Aquitaine. Ces deux derniers mois, plusieurs veaux laitiers en partance pour l’Espagne ont été dépistés positifs vis-à-vis du sérotype 8 de la FCO. Issus de plusieurs élevages, ils démontrent une circulation vectorielle sur l’ensemble du territoire et doivent inciter très fortement à protéger les cheptels.

Signes cliniques

L’augmentation de la circulation virale s’accompagne de formes cliniques marquées, voire graves (avortements notamment). Pour rappel, les signes cliniques classiques de la FCO sont l’hyperthermie, des œdèmes de la face (mais aussi conjonctivite, larmoiement, nez qui coule), le mufle abîmé (croûte, érosion, congestion des lèvres, muqueuse buccale et langue), l’hypersalivation, des œdèmes des paturons (boiterie), des œdèmes et ulcères de la mamelle, des avortements.

Tous ces signes peuvent ne pas être présents simultanément, mais l’association d’au moins deux signes cliniques déclenche la suspicion. Tout éleveur suspectant la maladie sur un ruminant de son élevage est tenu de contacter son vétérinaire sanitaire afin que les prélèvements adéquats soient réalisés pour le diagnostic. Le praticien pourra également établir un diagnostic différentiel avec la fièvre aphteuse, maladie hautement contagieuse, et aux conséquences sanitaires et économiques très graves.

Les exportations impossibles en cas de PCR positive

Le territoire continental de la France étant en zone réglementée pour les sérotypes 4 et 8, il n’y a pas de conséquence en ce qui concerne les mouvements nationaux. Il en va différemment pour les exportations, notamment vers l’Espagne ou l’Italie.

Si les éleveurs de bovins viande font déjà vacciner leurs broutards avant leur départ de l’exploitation pour l’exportation, la majorité des éleveurs laitiers (ou leurs négociants) vendant des animaux en Espagne optaient, précédemment, pour le protocole avec analyse. Malheureusement, cette méthode est devenue trop aléatoire à présent.
En effet, au vu du nombre croissant de tests qui reviennent actuellement positives, signe de la reprise de la circulation virale, la vaccination est la seule solution pour maintenir la filière d’exportation des veaux laitiers et des croisés vers l’Espagne. Ces petits veaux étant exportés trop tôt pour être vaccinés — la vaccination ne pouvant être réalisées qu’à partir de 2,5 mois —, ils ne pourront être engraissés hors de nos frontières que si la totalité du cheptel souche est vaccinée sérotype 4 et 8.

Rappelons que la vaccination permettant l’exportation des animaux doit obligatoirement être réalisée et attestée par le vétérinaire sanitaire.

La vaccination incontournable ?

Dans l’attente de la mise en place de la vaccination, la désinsectisation des animaux peut permettre de limiter la pression vectorielle et donc la circulation virale, sans que cela n’offre les mêmes garanties que la vaccination. Cette démarche ne doit être envisagée que de manière temporaire, la vaccination restant la voie la plus efficace pour prévenir la FCO et ralentir la reprise de circulation virale.

La vaccination contre la FCO est une démarche volontaire. Elle peut, sauf si elle doit permettre la certification officielle des bovins ou des ovins pour des mouvements vers l’étranger, être réalisée par l’éleveur.
Plusieurs vaccins, disposent d’une autorisation de mise sur le marché en France. Cette vaccination n’est pas prise en charge par l’État, elle est à la charge de l’éleveur, a un coût non négligeable, surtout la première année lors de primo-vaccination (deux injections), mais c’est un investissement pour garantir la santé des animaux et la fluidité des débouchés et marchés.

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