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La profession agricole des Pyrénées-Atlantiques demande «l’éradication du canidé-hybride»

Une nouvelle attaque de canidé-hybride a été signalée à Arros-de-Nay, au cœur d’un lotissement. Six brebis et un chien sont tombés sous les crocs du prédateur. La FDSEA demande au préfet d’organiser une battue pour «éradiquer cet animal».

file-Laurent Dallos (à droite) a échangé avec Jean-François Lacazette, responsable de la section montagne de la FDSEA. Les deux ont la même position : «Il faut tuer ce canidé.»
Laurent Dallos (à droite) a échangé avec Jean-François Lacazette, responsable de la section montagne de la FDSEA. Les deux ont la même position : «Il faut tuer ce canidé.»

Dire que Laurent Dallos est en colère est un euphémisme. Éleveur ovin à Arros-de-Nay, il a essuyé la semaine dernière, dans la nuit de mardi à mercredi, une attaque du canidé-hybride. La deuxième cette année. «Quand je suis arrivé à la bergerie le matin, j’ai retrouvé ma chienne morte et mon autre patou était salement amoché, raconte-t-il, les poings serrés. Et j’ai retrouvé six brebis attaquées dans une parcelle à 200 mètres. Quatre étaient mortes, les deux autres sont mortes le lendemain».

«Heureusement, il n’est pas rentré dans la bergerie, poursuit Laurent Dallos. Ça aurait été un véritable carnage». Plus de 70 agneaux et des brebis sur le point d’agneler y sont abrités. Les deux patous l’en auront finalement empêché. Mais à quel prix… Les blessures constatées par les agents de l’OFB (Office français de la biodiversité, ex-ONCFS) sur la chienne tuée par le prédateur témoignent de la violence de l’attaque. Sa nuque était brisée, ses pattes criblées de morsures. «On voyait des trous de croc dans ses vertèbres, ajoute l’éleveur. Ma chienne était méconnaissable». L’autre chien a survécu, mais il est gravement blessé. «Je ne sais pas s’il va tenir.» C’est la première fois qu’un chien est tué par le canidé-hybride dans le département.

Colère et incompréhension

Cette nouvelle attaque plonge Jean-François Lacazette dans une colère froide. Pour le responsable de la commission montagne de la FDSEA, venu apporter son soutien à l’éleveur d’Arros-de-Nay, la situation n’a que trop duré. «Depuis 2018, nous alertons les services de l’État, se navre le syndicaliste. Aujourd’hui, ça suffit. On veut qu’une réunion soit organisée par le préfet avec les éleveurs concernés, les responsables syndicaux, les maires concernés et les services concernés, OFB et DDTM. Nous voulons qu’une battue soit organisée, maintenant, pas à Noël, pour éradiquer cet animal.»

Jean-François Lacazette pointe du doigt l’inaction des services de l’État. «La gestion de ce dossier est un fiasco, clame-t-il. Vu le contexte actuel, la situation n’est plus tenable. On est dans un État de droit. L’État a le devoir de protéger ses citoyens et leurs biens, donc il doit éliminer ce canidé qui divague».

Réponse inadaptée de l’OFB

Moralement, Laurent Dallos est très affecté. La peur d’une nouvelle attaque s’est installée. «Après l’attaque, j’ai dormi deux nuits à la bergerie, je laisse le spot allumé jour et nuit. Mais ce n’est pas possible de continuer ainsi.» La situation est d’autant plus inquiétante que la bergerie est située dans une zone résidentielle. On est loin des estives et de la montagne. «La neige est basse, donc il est ici, dans ces forêts», assure-t-il en montrant du doigt une forêt à quelques centaines de mètres.

Les agents de l’OFB ont bien proposé une solution à l’éleveur pour qu’il protège ses bêtes : deux filets de 1,40 mètre. «Le canidé a sauté une clôture de 1,50 mètre pour attaquer mes brebis… Ils se fichent de nous, lâche-t-il. Moi, j’en peux plus. La première attaque en janvier, j’ai perdu quatorze brebis. Il faut remédier au problème. Il faut l’exterminer».

Installé en 2013 alors qu’il était berger sans terre, l’éleveur de 41 ans élève 600 brebis basco-béarnaise. «Mon fils va entrer l’année prochaine à Soeix. Il veut reprendre l’exploitation. C’est pour lui que je travaille et que je me bats tous les jours.» Le projet d’une vie aujourd’hui menacé par un prédateur.

Y. Allongue

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