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Les Français continuent d’aimer la viande

Malgré le discours ambiant, les végétariens et végans restent encore très minoritaires dans la population, selon un sondage Ifop pour FranceAgriMer. Mais plus que le végétarisme ou le véganisme trop contraignants, ce sont les régimes flexitariens qui séduisent le plus les Français.

file-Seulement 2,2% des Français déclarent ne pas consommer de viande.
Seulement 2,2% des Français déclarent ne pas consommer de viande.

Même si les idées végétariennes trouvent un certain écho chez les Français, seuls 2,2% d’entre eux déclarent ne pas consommer de viande et 24% se déclarent flexitariens, c’est-à-dire qu’ils cherchent à réduire leur consommation de viande à moins d’une fois par jour.

74% en revanche se positionnent en tant qu’omnivores, selon une étude réalisée par l’Ifop pour le compte de FranceAgriMer, auprès d’un échantillon de 15000 personnes de 15 à 70 ans représentatif de la population française. Cependant, les trois groupes principaux (omnivores, flexitariens, régimes sans viande) ne sont pas homogènes en matière de pratiques de consommation de viande.

En effet, 8% de l’échantillon interrogé, bien que s’affichant omnivores, déclarent limiter la consommation de viande et en manger moins d’une fois par jour. De même, sur les 24% de Français déclarés flexitariens, 7% consomment de la viande tous les jours, 12% plusieurs fois par semaine et 5% seulement occasionnellement, selon le sondage. Enfin, près de la moitié des personnes pratiquant des régimes sans viande déclarent en manger occasionnellement.

Féminin et urbain

Finalement, selon l’étude il convient d’associer aux flexitariens déclarés (24%), les 8% de flexitariens «non étiquetés», c’est-à-dire les omnivores qui cherchent à limiter la consommation de viande (moins d’une fois par jour). Ce qui porte à 34% la population qui revendique une certaine méfiance vis-à-vis de la viande, en incluant bien entendu végétariens et végans (2%).

Qui sont ces végétariens et flexitariens? Le sondage révèle que les pratiquants des régimes sans viande comme les flexitariens affichent un profil résolument féminin, urbain et appartiennent aux catégories socioprofessionnelles supérieures et diplômées. La composition du foyer joue également un rôle important : les célibataires sont surreprésentés parmi les végétariens et végans et dans une moindre mesure les flexitariens.

De même, ceux qui ne consomment pas de viande ou qui cherchent à la limiter vivent plus souvent dans des foyers sans enfant de moins de 15 ans. «La difficulté de concilier ses pratiques alimentaires avec les goûts et les besoins des autres membres du foyer peut en effet constituer un frein à l’adoption d’un régime restrictif», observe Grazyna Marcinkowska, chargée d’études consommation à FranceAgriMer.

Anciens et récents

Les personnes se déclarant dans les régimes sans viande et flexitariens partagent également certaines caractéristiques de style de vie : plus sportives que la moyenne, plus engagées dans les associations. Ce qui distingue les deux groupes, c’est l’âge : les personnes végétariennes ou véganes sont plus jeunes que la moyenne des Français (41% ont moins de 35 ans) alors que les flexitariens sont plus âgés (41% ont entre 50 et 70 ans).

Ceux qui se revendiquent flexitariens ou qui cherchent à limiter la consommation de viande ont généralement adopté ce régime récemment, moins de cinq ans pour 58% d’entre eux. Alors que les végétariens et végans pratiquent ce régime depuis plus longtemps (plus de cinq ans pour 57% d’entre eux). Ils l’ont adopté souvent avant leurs 25 ans pour 46% d’entre eux.

Quant aux motivations pour limiter ou exclure la viande et autres protéines animales, elles varient selon le régime adopté. Végétariens et végans le font avant tout dans le souci de la cause et du bien-être animal : 68% évoquent les conditions d’élevage et d’abattage, 63% déclarent l’avoir fait car ils pensent qu’il est cruel d’élever des animaux pour les tuer.

Si cet intérêt pour le bien-être animal est fréquemment cité par les flexitariens, ceux-ci évoquent plutôt des préoccupations de santé pour 62% d’entre eux, mais aussi le prix élevé de la viande qui les pousserait à réduire sa consommation. Enfin, quelle que soit la cible, l’impact environnemental de la viande est avancé pour diminuer ou renoncer à sa consommation.

Un choix définitif?

De même, la plupart des sondés (85%) n’envisagent pas de changer de régime, nous apprend également le sondage. Ceux qui ont sauté le pas (en limitant ou en excluant la viande) sont plus nombreux à vouloir aller plus loin.
Ce sont surtout les jeunes qui affichent cette volonté de choisir un régime plus restrictif (19% chez les 15-34 ans versus 10% chez les 50-70 ans). Mais, «il faudra mesurer dans le temps si ces jeunes vont poursuivre ce chemin et passer le cap notamment lors de la formation du couple et de l’arrivée des enfants ou des éventuelles difficultés rencontrées…», estime Grazyna Marcinkowska.

Au final, si peu de Français adoptent un régime végétarien, cela tient avant tout à l’attachement à la viande, au fait qu’ils l’aiment, qu’ils n’ont pas envie de changer de régime et qu’ils ne partagent pas l’opposition philosophique de ceux qui la rejettent. Sans parler des questions pratiques liées aux répercussions sur la santé des régimes sans viande, les contraintes des repas partagés ou tout simplement les difficultés à remplacer la viande, voire le coût excessif d’un régime exclusivement végétarien.

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