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Machinisme : les entreprises redoutent des ruptures d’approvisionnement

En 2021, le marché des agroéquipements est très dynamique. Mais la tendance pourrait être remise en cause en raison de la pénurie de matières premières et des produits semi-finis, ce qui devrait se répercuter par un renchérissement des matériels.

file-Depuis le début de l’année 2021, selon Axema, 86% des entreprises annoncent un carnet de commandes bon à très bon. Mais 94% pointent des difficultés d’approvisionnement. © Photo Réussir
Depuis le début de l’année 2021, selon Axema, 86% des entreprises annoncent un carnet de commandes bon à très bon. Mais 94% pointent des difficultés d’approvisionnement. © Photo Réussir

«Nous sommes face à une année dynamique, la demande est soutenue, mais nos usines souffrent de difficultés d’approvisionnement», résume Jean-Christophe Régnier, le président de la commission économique de l’Union des industriels de l’agroéquipement (Axema), structure qui regroupe les constructeurs et les distributeurs de matériel agricole français. L’ensemble du secteur, fabrication de matériel et distribution confondues, a réalisé un chiffre d’affaires de 13,3 milliards d’euros (Md€) en 2019, en progrès de 5,5% sur l’année précédente dont 5 Md€ à l’export.

Pour ce qui concerne les constructeurs, le chiffre d’affaires — qui s’était établi à 4,8 Md€ en 2019 — a légèrement régressé l’an dernier à 4,6 Md€ (- 3,5%) en raison de l’interruption de l’activité en avril et mai 2020, à cause de la crise de la Covid ; un retard qui n’a pu être rattrapé.

En termes de répartition, ce sont les tracteurs (1,6 Md€) qui arrivent nettement en tête des fabrications avec un tiers du chiffre d’affaires, suivis des presses et des pièces de rechange (11% chacune). Dans le classement des fabricants, la France se positionne au troisième rang européen et au cinquième rang mondial.

Acier : les prix doublent

Coté échanges extérieurs, la France est déficitaire. Et elle l’a d’ailleurs toujours été. En 2020, ce déficit a atteint 1,2 Md€. L’an dernier, les exportations hexagonales se sont repliées de 8% (à 3,3 Md€) en raison d’une chute des ventes aux Royaume-Uni, les principaux clients étant l’Allemagne (19% des ventes), suivi du Royaume-Uni (8%), de l’Espagne (7%) et de l’Italie (6%). Coté importations, elles se sont établies à 4,5 Md€, en baisse de 8% également, l’Allemagne étant le principal fournisseur de la France, notamment en matière de tracteurs.

Le marché de la robotique agricole est en pleine expansion. Selon Axema, 14.000 robots seraient en service actuellement en France. L’écrasante majorité (95%) équipe les exploitations d’élevage dont 80% de robots de traite. Mais les usages se développent dans la viticulture et les grandes cultures pour le désherbage mécanique et la pulvérisation notamment.

Des carnets de commandes pleins

Pour ce qui est de la commercialisation du matériel d’agroéquipements en France, l’année 2020 s’est soldée par une quasi-stabilité du chiffre d’affaires, à 6,1 Md€, un résultat quasiment inespéré compte tenu du contexte sanitaire. Les perspectives pour 2021 sont très encourageantes, avec une progression du chiffre d’affaires compris entre 5 et 7%. La demande des agriculteurs est, en effet, très dynamique, dopée par les bons niveaux de prix des céréales et leur implication dans la transition écologique grâce aux aides accordées dans le cadre du Plan de relance aux équipements innovants.

Le début de l’année 2021 confirme cette tendance. Selon Axema, 86% des entreprises annoncent un carnet de commandes bon à très bon. Mais 94% pointent des difficultés d’approvisionnement. Elles déplorent des difficultés à satisfaire leurs besoins en acier, pneus, composants électroniques et hydrauliques…

Le manque des matières premières et des produits semi-finis s’accompagne du renchérissement de leur prix. Par exemple le prix de l’acier qui représente 30 à 40% du coût de fabrication a plus que doublé en un an, de 550 €/tonne en avril 2020 à 1.250 €/t actuellement et le mouvement s’accélère. À la hausse des prix s’ajoute un allongement des délais de livraison, des arrêts temporaire de production, des fermetures d’usine, voire des annulations de commandes. Des hausses que les entreprises ne manqueront pas de répercuter à leurs clients finaux : les agriculteurs.

 

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