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Commerce agroalimentaire : la France manque d’une culture de l’export

Selon Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales, la France, sixième pays exportateur au monde, doit gagner en innovation et en compétitivité, d’autant que l’Hexagone ne cesse de perdre des parts de marchés.

file-La France recule face à la concurrence des exportations agroalimentaires des autres pays européens.
La France recule face à la concurrence des exportations agroalimentaires des autres pays européens.

La France est au sixième rang des pays exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires avec une part de marché de 4,6%. Pourtant, seules cinq filières dégagent un excédent commercial positif avec en tête celle des vins et spiritueux (10,7 milliards d’euros) suivie par celles des céréales (5,9 Md€), des produits laitiers (3,5 Md€), des animaux vivants (1,9 Md€) et du sucre (557 M€). Les filières des oléagineux (-1,3 Md€), de la viande (-1,24 Md€), des produits d’épicerie (-3,34 Md€) et des fruits et légumes (-6,36 Md€) sont, quant à elles, toutes déficitaires.

Pour toutes ces filières, la concurrence est d’abord européenne avant d’être internationale: les Pays-Bas pour le lait, l’Italie pour les vins, l’Espagne pour les fruits et l’Allemagne pour les céréales.
«Dans un pays comme le nôtre comptant plus de 20000 entreprises agroalimentaires, la culture de l’export est encore insuffisamment marquée», a déclaré Jean François Loiseau, président d’Intercéréales et de la Commission thématique interfilières (CTI) internationale chapeautée par les ministères de l’Agriculture et des Affaires européennes, lors d’un webinaire organisé par FranceAgriMer portant sur les performances de la France à l’export dans le secteur agroalimentaire en 2020.
Mais avant de conquérir des parts de marché à l’export, les entreprises doivent d’abord être confortées sur le marché intérieur et bénéficier de prix rémunérateurs. «Pour cela, l’État doit être un partenaire aux côtés des entreprises et non pas être opposé à elles», a ajouté le président de la CTI.

Pays tests

Enfin, notre pays doit gagner en innovation, en compétitivité et conquérir de nouveaux pays clients. Aussi, quatre pays tests (le Mexique, la Côte d’Ivoire, l’Italie et la Chine) font l’objet d’attentions particulières au sein de la CTI afin de bien cibler quelles sont leurs attentes commerciales. L’an passé, la France a réalisé un chiffre d’affaires à l’export est de 61,8 Md€ et un excédent commercial de 6,1 Md€, en repli de 20,9% sur un an.

Cependant, ce repli n’est pas significatif car les échanges commerciaux de produits agricoles et agroalimentaires français ont été impactés par la crise sanitaire du Covid et le ralentissement de l’économie mondiale. Les exportations ont diminué l’an passé de 3,4% en moyenne sur l’année 2020 (-15% sur les mois d’avril et mai) et pour les seuls vins et spiritueux, de 4% avec l’Union européenne et de 15% avec les pays tiers.

Perte de parts de marché

Toutefois, notre pays décroche. L’analyse par filière et par destination des exportations et des importations confirme les tendances observées en 2020. Le solde commercial de 6,1 Md€ se décompose, comme les années passées, en un excédent avec les marchés pays tiers (10,4 Md€ en 2020) et un déficit avec les marchés UE (4,3 Md€, en hausse de 15% par rapport à 2019).

La France perd des parts de marché au niveau mondial (- 0,2% en 2020 sur un an), au sein de l’Union européenne (7,2%; -0,1 point) et avec les pays tiers (3,2%; -0,2 point) alors que la demande croît fortement. Entre 2011 et 2019, les exportations françaises vers l’Union européenne à Vingt-sept (30 Md€ constants) ont baissé de plus de 2 Md€ tandis que les ventes vers les pays tiers (28 Md€) ont progressé de 4 Md€.

En guise de consolation, la France reste le leader mondial des ventes de vins et spiritueux (17,2% des parts de marchés) et d’animaux vivants (10,8%). Pour les céréales, elle est septième pays exportateur au monde (6,4% des parts de marché) et pour le sucre (4,2%), le quatrième.

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