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La baisse de l’usage des produits phytosanitaires se poursuit en Nouvelle-Aquitaine

Mercredi 8 décembre était organisé un colloque régional DEPHY au sein du lycée agricole de l’Oisellerie, près d’Angoulême (16). «Réduction des phytos en grandes cultures, polyculture-élevage. La force du collectif !», le thème était clair, et les intervenants ont présenté des résultats objectifs sur les progrès réalisés, la marge existante, et les ambitions dans un avenir proche, avec l’envie de séduire et de convaincre.

file-Christian Daniau, vice-président de la chambre d’agriculture régionale et président de la commission production végétale, reste optimiste.
Christian Daniau, vice-président de la chambre d’agriculture régionale et président de la commission production végétale, reste optimiste.

Philippe De Guénin, directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF Nouvelle-Aquitaine) a ouvert le colloque par un rappel historique. «Tout est parti du Grenelle de l’environnement, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, alors que l’opposition n’était pas aussi forte qu’aujourd’hui. Cela a abouti au Plan Ecophyto en 2008, avec l’objectif de réduire l’usage des produits phytos de 50% d’ici 2018», commence-t-il.

«En 2015, on a mis en place un Plan Ecophyto II avec une baisse de 25% d’ici 2020 et de 50% avant 2025», continue Philippe De Guénin. «Il faut de l’optimisme. Certes, l’objectif n’est pas atteint. Mais tous les agriculteurs ont été formés à Certiphyto, on a séparé vente et conseils sur les produits phytos… L’agriculture n’a jamais fait autant d’efforts, la technique avance, l’arrivée de jeunes apporte une autre dynamique», clame le DRAAF.

3.000 fermes DEPHY

L’outil principal de la mise en place du Plan Ecophyto, ce sont les fermes DEPHY. Ce réseau national comporte 250 groupes d’une douzaine d’exploitations en moyenne soit environ 3.000 exploitations engagées. Avec 45 groupes sur son territoire, dont 19 en grandes cultures polyculture-élevage (GCPE), la Nouvelle-Aquitaine est dynamique et ses lycées agricoles ne sont pas en reste : 20 de la région sont engagés dans des groupes, dont 8 en GCPE.

Pour accélérer le mouvement, d’autres formes collectives sont apparues. «Les réseaux DEPHY Expé sont dans l’expérimentation de solutions récentes données par la science, alors que le réseau DEPHY Ferme est plus dans le concret. Les groupes 30.000, 120 en Nouvelle-Aquitaine, dont 62 en GCPE, permettent de massifier les pratiques testées», explique Fabrice Deligne, de la DRAAF.

Ces réseaux de Fermes DEPHY sont animés par des ingénieurs. «Le but est de faire profiter le collectif de l’expérience de chacun pour identifier de nouveaux itinéraires techniques. C’est une démarche de long terme, on teste, on analyse les résultats, on réfléchit pour adapter les pratiques», explique Lucille Guillomo, conseillère agronomie de la chambre d’agriculture de Charente-Maritime.

Des résultats tangibles

Concrètement, les résultats présentés lors de ce colloque sont notables avec une baisse moyenne de 22% de l’usage de pesticides entre l’état initial et la moyenne de 2017-18-19, soit -0,5 point d’IFT (Indicateur de Fréquence de Traitements phytosanitaires). La baisse la plus forte est enregistrée sur les herbicides (-31%) et en polyculture élevage (-30%). Le recul est également plus significatif lorsque des changements de rotation ont été opérés (-27% contre -17% sans changement). De manière générale, ces résultats s’accompagnent d’un retour au labour occasionnel dans 42% des cas et d’une augmentation du désherbage mécanique. Quelle que soit la filière, lorsque l’IFT baisse, les charges baissent aussi.

«La consommation de produits phytos baisse, et les agriculteurs ont envie qu’elle descende encore. C’est bien pour le porte-monnaie, car cela fait moins d’achats et moins de charges de mécanisation, et cela donne plus de temps libre», souligne Christian Daniau, président de la chambre d’agriculture de Charente. Même s’il faut forcément du temps pour observer ce que chaque nouvelle méthode génère comme résultats en matière d’économie d’intrants.

Sylvain Desgroppes

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