L'agriculture, enjeu planétaire
Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, souhaite hisser la question des matières premières au rang des sujets prioritaires du G20 que la France va présider en 2011.
Les membres du G20 : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie et l'Union européenne © Reproductio
La volatilité des prix, un des trois enjeux de la planète : c'est Nicolas Sarkozy qui en lance l'idée, affirmant vouloir en faire un des trois dossiers prioritaires du G20, cette structure de gouvernance de la planète dont font partie les pays émergents et développés. L'idée était dans l'air et le Président de la République l'a réaffirmée avec force devant tous les ambassadeurs de France. « Le deuxième chantier (après la crise financière), affirmait-il, qui n'est pas moins ambitieux, c'est celui de volatilité des prix des matières premières. C'est une catastrophe. Il suffit de voir ce qui se passe avec le blé ».
Quasi-faillite Et le Chef de l'État français de raconter à tous les ambassadeurs son expérience avec les agriculteurs : « Au printemps dernier, les producteurs nous appelaient au secours parce que les prix s'effondraient. Il y a moins de six mois, j'allais moi-même en Seine-et-Marne prendre le pouls de nos céréaliers qui m'expliquaient, à juste titre, la situation de quasi-faillite dans laquelle ils se trouvaient. Aujourd'hui même, six mois après, il a suffi d'une mauvaise récolte en Russie, d'une catastrophe ici ou là et c'est l'explosion des prix de la même denrée ».
Déjà , lors de la présidence italienne il y a un an, la question agricole avait été mise au premier plan. L'enjeu était, dans une résidence qui a donné son nom à l'événement, de faire accepter par les pays riches une réorganisation de l'aide au développement. Il ne s'agissait plus de donner ou de financer des dons alimentaires mais de soutenir la capacité à produire. Les sommes promises étaient considérables et bien peu de pays ont honoré leur parole sur ce plan. Il n'empêche : il y a eu prise de conscience du problème alimentaire mondial.
Peu avant, un rapport de la Banque mondiale avait contribué à sensibiliser les capitales. La question est en fait de savoir si le système de production alimentaire peut ne pas changer. « Qui peut penser qu'un système pareil peut fonctionner ? interroge Nicolas Sarkozy. Fonctionner sans drame ? Avons-nous déjà oublié les émeutes de la faim à Haiti ou en Afrique quand les prix de certains produits alimentaires avaient brusquement explosé ? ».
Entre 2008 et 2010, « personne n'a rien fait », constate-t-il, lequel qui évoque aussi « les conséquences dramatiques pour l'économie mondiale des hausses brutales des prix du pétrole et du gaz ». Des hausses spectaculaires « suivies de baisses tout aussi rapides et tout aussi inexplicables ».
Trois questions se posent Dans ce contexte, trois questions se posent en fait aux yeux de la France. D'abord celle du fonctionnement des marchés de dérivés des matières premières. La France demandera d'étendre peu ou prou la régulation au marché des matières. Durant la flambée des prix de 2007, bien malin qui réussit à faire la part de la spéculation et de ce qui ressortait des vrais équilibres physiques.
Deuxièmement, pour les matières premières agricoles, plusieurs pistes pourraient être explorées « sans a priori » estime Nicolas Sarkozy : la transparence des marchés ; les politiques de stockage ; la création, par les institutions financières internationales, d'outils assurantiels pour permettre aux pays importateurs de se couvrir contre la volatilité des cours.
Troisièmement, il y a les prix de l'énergie, que subissent en première ligne les agriculteurs. La France a reçu mandat de proposer des mesures pour Séoul et pour le Sommet de 2011, afin de lutter contre la volatilité des prix.
Bien sûr, les réticences à la régulation des prix des matières s'expriment fortement. D'autres l'expriment moins mais n'y sont pas forcément intéressés. Les grands pays émergents savent tirer leur épingle du jeu de cours fluctuants. La dernière crise l'a montré. Les pays fortement exportateurs ont finalement tiré certains profits des aléas des cours mondiaux.
Quasi-faillite Et le Chef de l'État français de raconter à tous les ambassadeurs son expérience avec les agriculteurs : « Au printemps dernier, les producteurs nous appelaient au secours parce que les prix s'effondraient. Il y a moins de six mois, j'allais moi-même en Seine-et-Marne prendre le pouls de nos céréaliers qui m'expliquaient, à juste titre, la situation de quasi-faillite dans laquelle ils se trouvaient. Aujourd'hui même, six mois après, il a suffi d'une mauvaise récolte en Russie, d'une catastrophe ici ou là et c'est l'explosion des prix de la même denrée ».
Déjà , lors de la présidence italienne il y a un an, la question agricole avait été mise au premier plan. L'enjeu était, dans une résidence qui a donné son nom à l'événement, de faire accepter par les pays riches une réorganisation de l'aide au développement. Il ne s'agissait plus de donner ou de financer des dons alimentaires mais de soutenir la capacité à produire. Les sommes promises étaient considérables et bien peu de pays ont honoré leur parole sur ce plan. Il n'empêche : il y a eu prise de conscience du problème alimentaire mondial.
Peu avant, un rapport de la Banque mondiale avait contribué à sensibiliser les capitales. La question est en fait de savoir si le système de production alimentaire peut ne pas changer. « Qui peut penser qu'un système pareil peut fonctionner ? interroge Nicolas Sarkozy. Fonctionner sans drame ? Avons-nous déjà oublié les émeutes de la faim à Haiti ou en Afrique quand les prix de certains produits alimentaires avaient brusquement explosé ? ».
Entre 2008 et 2010, « personne n'a rien fait », constate-t-il, lequel qui évoque aussi « les conséquences dramatiques pour l'économie mondiale des hausses brutales des prix du pétrole et du gaz ». Des hausses spectaculaires « suivies de baisses tout aussi rapides et tout aussi inexplicables ».
Trois questions se posent Dans ce contexte, trois questions se posent en fait aux yeux de la France. D'abord celle du fonctionnement des marchés de dérivés des matières premières. La France demandera d'étendre peu ou prou la régulation au marché des matières. Durant la flambée des prix de 2007, bien malin qui réussit à faire la part de la spéculation et de ce qui ressortait des vrais équilibres physiques.
Deuxièmement, pour les matières premières agricoles, plusieurs pistes pourraient être explorées « sans a priori » estime Nicolas Sarkozy : la transparence des marchés ; les politiques de stockage ; la création, par les institutions financières internationales, d'outils assurantiels pour permettre aux pays importateurs de se couvrir contre la volatilité des cours.
Troisièmement, il y a les prix de l'énergie, que subissent en première ligne les agriculteurs. La France a reçu mandat de proposer des mesures pour Séoul et pour le Sommet de 2011, afin de lutter contre la volatilité des prix.
Bien sûr, les réticences à la régulation des prix des matières s'expriment fortement. D'autres l'expriment moins mais n'y sont pas forcément intéressés. Les grands pays émergents savent tirer leur épingle du jeu de cours fluctuants. La dernière crise l'a montré. Les pays fortement exportateurs ont finalement tiré certains profits des aléas des cours mondiaux.