Hautes-Pyrénées : un ours s’introduit dans une bergerie pour attaquer le troupeau

Ce vendredi matin en se rendant à sa bergerie, Françoise Salle-Canne est intriguée et inquiète en apercevant que la porte du bâtiment est ouverte… En pénétrant dedans, elle découvre avec stupeur la panse d’un bélier éventré gisant sur la paille. Plus loin, une autre brebis est profondément blessée à l’épaule. «L’animal a dû être euthanasié» précise la FNO. Bien que cette attaque ne soit pas encore officiellement attribuée à un ours par les services de l’État, les poils et les empreintes ne «laissent guère de doute quant à l’identité» du prédateur indique la FNO.

Interrogé par nos confrères de France 3 Occitanie, le maire de la commune de Lançon en moyenne montagne et située dans la vallée d’Aure à une quinzaine de kilomètres en aval de Saint-Lary-Soulan corrobore les soupçons de la FNO. «Il y a de fortes présomptions… Selon les empreintes de plusieurs centimètres, les poils et les traces de griffes relevées… C’est un très gros animal» indique Éric Gay. En effet, en forçant la porte de la bergerie située à une cinquantaine de mètres des premières habitations, le plantigrade a laissé d’impressionnantes traces de griffes.

Les éleveurs locaux pensent que cela pourrait être Goïat, un ours qui a déjà défrayé la chronique à maintes reprises. «On sait que c’est Goïat. La façon dont il a attaqué c’est lui. S’approcher aussi près des maisons, il n’y a que lui pour faire ça. Un nouveau cap a été franchi» s’insurge Bernard Teysseyre, le co-président de l’Association pour la sauvegarde du pastoralisme des Pyrénées (ASPP 65), également interrogé par France 3 Occitanie.
Réintroduit dans les Pyrénées espagnoles en juin 2016, l’ours slovène avait été classé «à problème» en raison de son comportement anormalement prédateur. En 2019, 3 attaques en 5 jours dans des secteurs très proches des habitations (environ 500 mètres) du Val Louron voisin lui avaient été attribuées.

La FNO demande au gouvernement de «gérer sa population d’ours» car «cette attaque dans une bergerie, à quelques pas des habitations et dans un lieu très fréquenté par les usagers de la montagne (promeneurs, randonneurs, cyclistes…) démontre le problème de sécurité publique que posent aujourd’hui les ours dans les Pyrénées» souligne Franck Watts, responsable du dossier Ours à l’association spécialisée de la FNSEA.

Après cette attaque, l’Association pour la sauvegarde du pastoralisme des Pyrénées a décidé d’organiser une manifestation le 29 avril à Arreau (Hautes-Pyrénées) pour demander «le retraite de cet ours dangereux pour l’homme».