Aller au contenu principal

Influenza aviaire : la Bresse refuse de confiner ses volailles

Alors que la France est de nouveau en alerte face à l’influenza aviaire, l’application des nouvelles règles sanitaires provoque des premiers remous sur le terrain. En Bresse, les producteurs de volailles refusent d’appliquer l’obligation de mettre leurs animaux à l’abri, effective depuis le passage le 5 novembre en niveau de risque “élevé”. Une première pour une filière organisée…

file-En Bresse, les producteurs de volailles refusent d’appliquer l’obligation de mettre leurs animaux à l’abri, effective depuis le passage le 5 novembre en niveau de risque “élevé”. Photo Facebook
En Bresse, les producteurs de volailles refusent d’appliquer l’obligation de mettre leurs animaux à l’abri, effective depuis le passage le 5 novembre en niveau de risque “élevé”. Photo Facebook

À la différence des labels rouges, les éleveurs bressois ne veulent pas modifier temporairement leurs règles, au nom de la différenciation de leur produit haut de gamme. «C’est une décision de filière», explique-t-on au CIVB (interprofession des volailles de Bresse). «Si on supprime l’accès au parcours, nos volailles ne répondront plus au cahier des charges AOP», explique Morgan Merle, éleveur et président des JA de l’Ain, à Agra Presse.

Les règles de l’appellation de Bresse prévoient que les animaux «doivent avoir libre accès à un parcours herbeux de 10 mètres carrés minimum par volaille». Produit haut de gamme, «la volaille de Bresse se vend 14 €/kg, contre 2 €/kg pour la volaille standard», précise le responsable syndical à France 3.

Proposition d’alternatives

Un arrêté du 17 septembre a supprimé la possibilité de déroger à l’obligation de claustration jusque-là utilisée à chaque épisode d’influenza par les volailles de Bresse. Prévue par l’arrêté du 16 mars 2016, cette dérogation devait être demandée individuellement par chaque exploitation, et validée par les services vétérinaires. Le CIVB indique avoir envoyé courant octobre un courrier au ministère de l’Agriculture pour demander le rétablissement de cette dérogation.

À cette occasion, la filière a proposé des «alternatives au confinement : réduction du parcours au minimum permis par le cahier des charges, ouverture des trappes différée dans la matinée, allongement de la phase de démarrage.» Une requête à laquelle la Rue de Varenne n’a pas encore répondu, selon le CIVB.

Avec 159 éleveurs pour quelque 900.000 poussins mis en place en 2018, les volailles de Bresse sont les seules à bénéficier d’une AOP. À en croire le président du Synalaf (volailles label), le Landais Bernard Tauzia, les producteurs de volailles label rouge ne partagent pas la position des Bressois. «On a signé la feuille de route influenza (N.D.L.R. : en juillet). Tous les syndicats, tous les groupements étaient là, y compris la volaille de Bresse», rappelle-t-il.

Le nouveau cadre sanitaire entré en vigueur cet automne n’est «pas idéal», concède le président du Synalaf, «mais on a trouvé un compromis.» Et de conclure : «Il faut respecter ce qu’on a signé, nous ferons le bilan après.»

Le Sud-Ouest met la pression

Dans la foulée du passage en risque “élevé”, le gouvernement a publié le 9 novembre un arrêté autorisant les producteurs label rouge à «conserver les [volailles] à l’intérieur», temporairement et «par dérogation.» Un texte qui concerne les principales productions avicoles sous label : volailles de chair, poules pondeuses et palmipèdes à foie gras. «Le même dispositif de modification temporaire existe en AOP», affirme l’INAO à Agra Presse. Mais les éleveurs de Bresse défendent leur singularité bec et ongles.

«En label rouge, les poulets reçoivent un aliment complet dans leur cabane, explique Morgan Merle. Les volailles de Bresse, elles, sont carencées en protéines, elles ont besoin d’aller dehors sous peine de dépérir. […] Il y a une volonté des éleveurs de ne pas modifier le cahier des charges», au nom de la différenciation du produit.

Quelques jours après cette décision des producteurs bressois, Maïsadour mettait la pression : «Si tous les éleveurs au niveau national ne respectent pas, strictement, les règles de biosécurité, dont la mise à l’abri des animaux, nous ne survivrons pas à une quatrième crise» d’influenza, a déclaré son président Michel Prugue.

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

La vallée d’Ossau fait sa foire à Gère-Bélesten

Ce week-end pascal, c’est le retour de la foire agricole de la vallée d’Ossau. L’occasion de passer une belle journée en…

Une rencontre autour de l’élevage bovin landais, à Orist

La FDSEA propose ce rendez-vous afin de mettre en relief les plus-values qu’apporte cette filière malmenée sur le territoire,…

L’ALMA craint une recrudescence de la MHE

Après une pause hivernale, l’arrivée de températures plus clémentes fait craindre une reprise virale aux responsables de l’…

PAC 2023-2027  : profonde révision de la conditionnalité

Dans le cadre d’un nouveau paquet de mesures visant à répondre aux protestations agricoles des derniers mois, la Commission…

Une coopération fructueuse entre Pépinière Environnement ACI et la Cave de Crouseilles

Une équipe de trois salariés issus de l’association serroise s’est immergée cet hiver dans la taille des vignes de Charles…

Congrès de la FDSEA : donner un nouveau souffle à l’agriculture landaise

Vendredi dernier à Montaut, le congrès de la FDSEA a été l’occasion de débattre de l’avenir de l’agriculture landaise, en s’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon