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Alimentation animale : priorité à  l'herbe

La tonne de soja dépasse aujourd'hui 500 €, celle de mais atteint 240 € et de blé 270 € Des sommets particulièrement préoccupants et de nature à  mettre en difficulté toutes les filières animales. La recherche de l'autonomie alimentaire des exploitations est donc plus que jamais d'actualité. Plusieurs voies sont possibles pour réduire la dépendance alimentaire et protéique. À commencer par le nécessaire accroissement de la place de l'herbe dans le système fourrager.

file-L'envolée du prix des céréales et de protéagineux renchérit d'autant la ration alimentaire des animaux et impose la recherche d'une plus grande autonomie. La production d'herbe — notamment pàturée — est une voie à  redécouvrir. © GisI
L'envolée du prix des céréales et de protéagineux renchérit d'autant la ration alimentaire des animaux et impose la recherche d'une plus grande autonomie. La production d'herbe — notamment pàturée — est une voie à  redécouvrir. © GisI
1 Accroître la place de l'herbe dans le système fourrager Le premier levier important à  mettre en oeuvre, tant sur les plans économique, zootechnique et environnemental, est l'augmentation des surfaces en herbe et l'amélioration de leur conduite, notamment par une meilleure gestion du pàturage. Augmenter la part d'herbe pàturée, permet de diminuer les coûts de production (moins de mécanisation, moins de concentré protéique). L'herbe de qualité offerte à  volonté, exploitée entre 5 et 15 cm de hauteur, couvre une production de 25 kg de lait sans concentré, tout en diminuant le risque acidogène et améliorant la santé animale et la qualité du lait. La voie de l'herbe, en culture dérobée ou en prairie de longue durée, avec l'objectif prioritaire de pàturer et de faire du foin, de préférence à  l'ensilage ou à  l'enrubannage qui sont des techniques coûteuses, est à  réfléchir dans toutes les situations. L'optimisation du système fourrager se fera en fonction des rapports de rendement entre prairie et mais, de la facilité d'accès aux parcelles, des objectifs de chacun. 2 La culture dérobée à  remettre au goût du jour Les dérobées présentent l'intérêt d'une bonne complémentarité au niveau de l'utilisation des réserves du sol, de couvert végétal et des besoins des animaux. Diverses solutions sont possibles: avoine, ray-grass d'Italie, vesce, colza, trèfle incarnat et d'Alexandrie, en pur ou en mélange, produiront dès 60 jours après le semis 2 à  3 tonnes de matière sèche. Capables de pousser en période hivernale (si les températures ne sont pas trop basses), on peut espérer un pàturage abondant dès le mois de mars, voire une récolte de 4 à  6 tonnes dès le 15avril. Par souci de simplification, du fait de la facilité de culture, pour la pàture on préférera un ray-grass d'Italie diploide ou d'Alexandrie (10kg de RGI – 10kg de trèfle). Ces trèfles non météorisants, très appétents, amélioreront la teneur protéique du fourrage. Pour la récolte, les méteils (vesce-avoine, avoine-trèfle incarnat, tricale-pois etc.) sont très productifs (8 à  10 tMS) dès le mois de mai. Il faut cependant veiller à  retourner ces cultures assez tôt pour ne pas pénaliser la culture suivante. 3 La prairie de longue durée Le choix de l'espèce se fera en fonction de plusieurs critères liés aux conditions pédo-climatiques (nature du sol et pluviométrie ou possibilité d'irrigation) des choix de l'éleveur (durée de vie de la prairie, fauche, pàture?), des animaux (appétence, niveau de besoin des animaux). Ray-grass hybride, dactyle, brome, fétuque élevée, ont des comportements bien différenciés qu'il convient d'analyser. L'espèce retenue est-elle bien adaptée à  mon sol, à  mes besoins? L'association avec des légumineuses (trèfle blanc pour le pàturage, trèfle violet ou luzerne pour la fauche) permet de diminuer les besoins azotés et améliore l'appétence et la valeur azotée du fourrage. La prairie multi-espèces associe plusieurs graminées à  plusieurs légumineuses, en vue d'une meilleure complémentarité par rapport à  l'adaptation à  la parcelle, à  la valeur alimentaire, à  l'étalement de la pousse, à  l'économie de fertilisation azotée. Pour atteindre ces objectifs, il convient de choisir les espèces du mélange de façon judicieuse, pour que chacune puisse jouer son rôle malgré la concurrence. Le choix des espèces est à  réaliser en privilégiant les conditions de milieu et le mode principal d'utilisation de la prairie. La culture de légumineuses (luzerne, trèfle violet), plantes ne nécessitant pas de fertilisation azotée, constitue un apport intéressant de protéines dans la ration des bovins. Si la luzerne est privilégiée de par des qualités de productivité, sa fibrosité et son excellent pouvoir tampon prévenant l'acidose, elle a l'inconvénient de demander un sol sain et une inoculation obligatoire de la semence. Le trèfle violet, moins exigeant, s'accommode de tous les types de sol et n'a rien à  envier à  la luzerne de par ses qualités dans la ration des bovins, est sans doute à  reconsidérer dans bien des situations.
Selon les expérimentations de l'ARPEB, le remplacement du foin de luzerne dans une ration à  base de mais par du foin de graminée, ne modifie pas les résultats zootechniques. Helian Valdéavéro,
conseiller bovins lait à  la chambre d'agriculture des Landes
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