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Front commun consommateurs/agriculteurs pour l’étiquetage des viandes

Les principales organisations de producteurs, dont la FNSEA à l’initiative de la démarche, et les associations de consommateurs UFC-Que Choisir et Familles rurales ont lancé, au Salon de l’Agriculture le mercredi 2 mars, une pétition en faveur d’un étiquetage obligatoire sur les viandes.

file-Les Français sont majoritairement favorables à l’étiquetage de l’origine des viandes. Une enquête de Familles rurales montre que le premier frein à l’achat de produit français, avant même celui du prix, c’est le défaut d’information.
Les Français sont majoritairement favorables à l’étiquetage de l’origine des viandes. Une enquête de Familles rurales montre que le premier frein à l’achat de produit français, avant même celui du prix, c’est le défaut d’information.

Les Français sont unanimes: il faut afficher l’origine des viandes sur tous les produits, que ce soit la viande fraîche ou les produits transformés. Les organisations professionnelles agricoles l’ont bien compris.

Le 25 février, la FNSEA, les JA et Coop de France se sont associés avec l’association de consommateurs UFC-Que Choisir pour lancer une pétition en ligne (change.org/origineviande) pour soutenir «l’adoption sans délai d’une réglementation permettant au consommateur de connaître la provenance de la viande dans les produits transformés, comme pour la viande crue».

La veille, le président de la FNSEA a annoncé l’enjeu, lors d’une conférence de presse: mettre la pression sur la Commission européenne afin qu’elle propose l’étiquetage de l’origine obligatoire pour le lait et la viande dans les produits transformés — si les salaisonniers de la FICT (Fédération de l’industrie charcuterie traiteur) y restent opposés, les industriels de l’abattage réunis au sein de Culture Viande soutiennent cette démarche.

Insuffisant pour les consommateurs

La même semaine, l’association de consommateurs Familles rurales réclamait de son côté, le 23 février, «au gouvernement et aux parlementaires européens de continuer à œuvrer au niveau communautaire pour rendre obligatoire l’origine des viandes sur les produits transformés».

En attendant une décision européenne, des initiatives ont émergé au gouvernement. Début février, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll présentait un projet de décret en Conseil d’État prévoyant l’obligation d’indiquer l’origine des viandes dans les plats cuisinés industriels. Tout en se reconnaissant pessimiste sur la possibilité d’en faire accepter le principe par les autres pays européens et la Commission de Bruxelles. Malgré tout, il se disait «prêt à mener le combat au niveau européen».

Lire également : Le décret sur l’étiquetage en attente du feu vert de Bruxelles

Si tous les professionnels français sont d’accord sur l’étiquetage d’origine, sa mise en place est loin d’être facile et son succès n’est pas garanti. Car acheter français n’est pas facile pour les consommateurs. «C’est souvent compliqué pour les consommateurs de savoir d’où viennent les produits. Ont-ils vraiment été produits en France, ou sont-ils importés? Même pour les consommateurs de bonne volonté, c’est difficile», explique le sociologue de la consommation Gérard Mermet.

L’enquête présentée par Familles rurales le confirme. Selon elle, le premier frein à l’achat de produits français, avant même celui du prix, c’est le défaut d’information. Depuis la mise en place d’une nouvelle réglementation européenne en décembre 2014, suite au scandale des lasagnes à la viande de cheval (février 2013), 37% seulement des personnes interrogées ont déclaré «avoir le sentiment d’être mieux informées sur l’origine des viandes».

Malgré l’obligation de mentionner le pays d’origine des viandes brutes, près d’un tiers des consommateurs ne connaît pas l’origine de la viande qu’il achète. Pour les produits transformés sur lesquels cette obligation n’existe pas, ce sont évidemment 91% des personnes interrogées qui déclarent ne pas connaître l’origine des viandes. Cependant, rien n’interdit cet étiquetage.

Il n’empêche: les marques semblent avoir pris le parti du silence. Une étude menée par l’UFC-Que Choisir révélait en effet le 8 février dernier que 54% des produits transformés à base de viande n’en mentionnaient pas l’origine.

Lire également : L’origine de la viande n’est pas identifiée dans 1 produit transformé sur 2

Encouragés par le ministre Stéphane Le Foll, des logos pour identifier la production française ont été créés, avec toute une déclinaison de cocardes «Viandes de France». La démarche est louable mais les résultats escomptés ne semblent pas atteints. «Les logos ont un intérêt, ils sont pris en compte, mais il y a une grande déperdition entre les intentions et la consommation, souvent au prétexte que les logos ne sont pas forcément fiables ou trop nombreux», explique Gérard Mermet.

Des logos mal connus

Si 78% des personnes interrogées par Familles rurales ont affirmé connaître les logos Viande de France, les réponses à l’enquête montrent qu’ils n’en connaissent pas la signification. Seuls 42% pensent que le logo garantit que les animaux sont nés en France, 69% que les animaux ont été élevés en France, 52% qu’ils ont été abattus en France et 54% que le produit a été fabriqué en France. Pourtant, ces logos garantissent «des viandes issues d’animaux nés, élevés, abattus puis découpés et transformés en France».

Familles rurales estime par ailleurs qu’au-delà de la méconnaissance des garanties portées par le logo, beaucoup de consommateurs n’ont tout simplement plus confiance et considèrent que les logos ne sont «pas fiables». Car les logos «officiels» (Viandes de France, label rouge par exemple) sont noyés au milieu de nombreux pictogrammes qui ne sont en réalité que des indications marketing propres à certaines marques. Et rien n’interdit les communicants d’en user, rappelle Familles rurales. «Il y a un vrai dépoussiérage à faire sur le packaging, estime le vice-président de la FNSEA Luc Smessaert. Il faudrait les repenser entièrement».

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