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Dans les Landes, du magret bulgare difficile à digérer

La promotion de magret bulgare et de poulet espagnol dans le catalogue estival de la grande surface Leclerc de Mont-de-Marsan est ressentie par les producteurs locaux comme une provocation.

file-Une vingtaine d’agriculteurs landais s’est rendue devant le centre commercial du Grand Moun (E. Leclerc) de Mont-de-Marsan pour dénoncer la vente de magret de canards et de poulets d’origine étrangère.
Une vingtaine d’agriculteurs landais s’est rendue devant le centre commercial du Grand Moun (E. Leclerc) de Mont-de-Marsan pour dénoncer la vente de magret de canards et de poulets d’origine étrangère.

Pas de magret bulgare au pays du canard. Ce slogan des Jeunes Agriculteurs landais a le mérite d’être clair. Ce samedi 16 juillet, une poignée d’adhérents du syndicat s’est rendue devant le centre commercial du Grand Moun, à Saint-Pierre-du-Mont pour protester contre la distribution de produits d’origines bulgare et espagnole de deux productions locales: du magret frais de canard et des escalopes de poulet.

Plusieurs éleveurs de la section volaille de la FDSEA se sont également joints à l’opération. Après avoir déployé des grandes banderoles, la trentaine d’agriculteurs s’est ensuite positionnée à l’entrée du centre commercial pour distribuer aux clients des affichettes. Ce fut alors l’occasion de sensibiliser et d’informer les consommateurs de la pratique du géant de la distribution. Et à l’unanimité, cette opération a suscité l’intérêt des consommateurs, tous réellement conscients de la situation.

Leclerc dans le viseur

Une nouvelle fois, les agriculteurs landais se sont insurgés contre les pratiques de cette grande enseigne française. Pourquoi? Tout récemment, le grand supermarché de Saint-Pierre-du-Mont a diffusé un catalogue publicitaire. À l’occasion des fêtes de la Madeleine, le magasin a lancé une promotion sur des magrets de canards frais et des escalopes de poulet «en mentionnant sans scrupule les origines, explique François Darbo, président des Jeunes Agriculteurs landais. C’est ainsi que l’on peut observer des rayons bien fournis de viande d’origine étrangère au milieu de produits français… La grande surface Leclerc du Grand Moun ne joue pas le jeu de la production locale».

En effet, en tête de gondole, de grands panneaux de promotion de ces produits de Bulgarie et d’Espagne surplombent le rayon. «C’est vraiment malheureux de voir cela en cette période de crise. Les distributeurs du département devraient au contraire se montrer plus solidaires des éleveurs. Et là, force est de constater que ce n’est pas le cas», déplore le président des JA40. De plus, ces deux produits ont largement été diffusés à travers la publicité et toujours au détriment de produits locaux français. Les autres grandes surfaces du bassin landais se sont montrées bien plus solidaires.

«Après avoir effectué un tour dans les autres grandes surfaces du secteur, aucun des concurrents de Leclerc n’a mis en avant le canard étranger. Leclerc est vraiment la seule enseigne parmi toute la concurrence à proposer ces produits d’origine étrangère», ajoute le jeune syndicaliste. Les agriculteurs voient même de la provocation dans cet acte.

«Leclerc est au courant des difficultés que nous traversons. Après des discussions menées il y a quelques mois, le distributeur s’était verbalement engagé à ne pas importer ces produits-là. La direction avait promis de soutenir les produits locaux. Visiblement, elle ne le fait pas. Ils préfèrent mettre en avant du magret qui vient de Bulgarie».

Des consommateurs réceptifs

Plus tard dans la matinée, les syndicalistes ont rencontré la direction du magasin. Mais la discussion a vite tourné au dialogue de sourds. «Les responsables du Leclerc se défendent par le fait que la demande augmente fortement en période de fêtes. Ils disent alors être obligés de se fournir avec ces produits pour avoir le stock durant cette période pour satisfaire tout le monde».

Les syndicalistes avaient, quand même, un motif de satisfaction sur la portée de leur action. La majorité des consommateurs rencontrés s’est montrée solidaire de leurs revendications. «Les clients se sont montrés réceptifs et complaisants. Tous sont prêts à faire un effort pour ne pas acheter du canard et du poulet d’origine étrangère». Les syndicalistes ont reçu l’encouragement d’une bonne partie d’entre eux. «La plupart s’engagent à attendre que le canard d’origine France soit de nouveau dans les rayons pour en reconsommer».

Baptiste Ducasse

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