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La filière palmipèdes mise à l'honneur à la foire de Pau

Le foie gras du Sud-Ouest revient sur les étals. La journée du mardi 13 septembre de la Foire de Pau sera un excellent vecteur pour une promotion adaptée suite à une crise sanitaire très rude.

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La 68e édition de la foire de Pau aura son volet agricole. Les responsables professionnels des Pyrénées-Atlantiques, Bernard Layre, président de la FDSEA, Pierre Moureu, représentant de la chambre d’agriculture, et Évelyne Revel, responsable volailles et palmipèdes gras, ont confirmé l’annonce d’une journée spécifique consacrée à cette filière. Après le douloureux épisode sanitaire de l’influenza, il convenait de marquer la reprise de la production « avec la manière », insistait Geneviève Pédeutour. La présidente du Parc des expositions rappelait par ailleurs que la « destination Chine » constitue la thématique retenue pour cette nouvelle édition.
Quelque 300 exposants et 85 000 visiteurs sont attendus, du 10 au 18 septembre. Un accent tout particulièrement a également été mis sur la sécurité afin que les trois univers clairement définis (maison et ameublement, découverte loisirs et spectacles, produits du terroir) puissent se dérouler dans les meilleures conditions.

Coup de projecteur

L’agriculture et l’alimentation seront donc présentes à ce rendez-vous avec, notamment, un village gourmand entièrement remanié et la journée du mardi 13 septembre consacrée à la filière foie gras. Suite à la récente crise sanitaire, « il y a toute une promotion à refaire », insistait Pierre Moureu qui, par-delà les volailles et les palmipèdes, soulignait l’importance de toutes les filières animales. « Même si nous n’avons rien contre les végétaliens, il ne faut pas délaisser les diverses productions. Plutôt que de substitution, nous préférons parler de complémentarité », assurait-il.
Évelyne Revel revenait quant à elle sur la stratégie mise en œuvre pour éradiquer le virus de l’influenza aviaire, notamment la période de vide sanitaire et l’équipement d’exploitations en matière de biosécurité. « Nous avons vécu un printemps très rude, rappelait-elle. De mai à août, il n’y a pas eu de foie gras du Sud-Ouest ». Mais « la volonté de redémarrer est bien réelle. Tous les acteurs y croient. Ceci d’autant plus que la filière est génératrice d’emplois ».

Afin de contribuer à cette dynamique, « La cuisine de Gilles » ainsi que les coopératives Euralis et Lur Berri seront présentes lors de cette journée. Les visiteurs pourront partager avec des professionnels diverses recettes ou manières de travailler ce produit noble qu’est le foie gras. « Nous invitons tous les agriculteurs du département à venir nous rejoindre », insistait Évelyne Revel.

Noblesse du canard

Bernard Layre soulignait de son côté toute « la noblesse » de produits gastronomiques (foie gras, magret…) qui caractérisent cette filière. La présence de celle-ci constitue aussi « un retour de l’agriculture à la foire. Nous allons essayer d’amplifier ce phénomène afin de mettre en confiance nos partenaires ».
Pour le reste, la foire affiche son lot d’animations diverses : une exposition sur la Chine de 800 m², des concerts (Umberto Tozzi, Nadau, 100 % Balavoine, Pony Pony Run Run, Touré Kunda), un thé dansant (jeudi 15 septembre à partir de 15 h 00), la présence du champion du monde de cerf-volant de combat, un pavillon des sports, la présence de dix marques référentes en matière de jouets pour les plus jeunes (l’îlot aux enfants). À noter, également, que tous les jours, l’entrée est gratuite jusqu’à 13 h 00.

J.-Ph.Carrère : « Cette journée est une excellente initiative »

«Je suis très heureux que nos responsables et ceux de la foire aient eu l’idée d’une journée sur le foie gras. C’est une excellente initiative ». Ainsi parle Jean-Philippe Carrère, président de la section aviculture/palmipèdes de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques. Agriculteur à Ogenne-Camptort, près de Navarrenx, il exploite une ferme de 26 hectares de SAU essentiellement consacrés au maïs et aux prairies pour l’alimentation de son troupeau de Blondes d’Aquitaine (25 mères). Dès son installation en 2006, il avait repris également un atelier de gavage d’un autre éleveur du secteur.
À l’image de tous les producteurs de la filière foie gras du grand Sud-Ouest, il a subi de plein fouet l’onde de choc de la crise de l’influenza avec l’arrêt d’activité et la mise aux normes de ses installations. Depuis le début août, son bâtiment de 960 places de gavage est de nouveau en activité. Il en est ainsi à sa troisième bande et, même si certaines inquiétudes persistent, l’heure est plutôt au soulagement.
La mise aux normes a essentiellement consisté en la réfection de l’isolation des bâtiments afin d’en faciliter le lavage et la désinfection ainsi que la réalisation d’aménagements divers (sas…). Coût des travaux : 46000 euros. Un montant élevé qui n’a pas permis d’augmenter la production, quoique… « Même si l’on gave le même nombre de canards, nos conditions de travail et le bien-être de nos animaux ont été améliorés », note l’agriculteur. Meilleure luminosité, meilleure gestion de la température, amélioration de l’ambiance du bâtiment… Autant de facteurs qui expliquent la très faible mortalité constatée depuis la reprise.

Se retrouver et expliquer

Alors, oui, « même si ça nous a coûté cher », souffle le responsable de la section avicole, il faut faire en sorte que ces mesures de biosécurité soient désormais « un atout pour la pérennisation de notre filière Sud-Ouest ». La journée du 13 septembre à la Foire de Pau vient donc à point nommé pour permettre aux éleveurs eux-mêmes de « se retrouver et d’échanger ». La filière a été « très secouée » et « les producteurs ont beaucoup souffert financièrement et moralement », insiste Jean-Philippe Carrère.
Cette journée à la foire est aussi l’occasion de « montrer au public qu’on aime notre métier ». Montrer également les conditions d’élevage, « expliquer nos pratiques qui n’ont rien à voir avec celles que l’on peut voir dans certaines vidéos malveillantes qui circulent sur le net ». Dégustations à l’appui, les producteurs auront à cœur de convaincre les consommateurs de l’enjeu de « manger français » — et en l’occurrence de l’IGP Sud-Ouest — pour les éleveurs mais aussi l’emploi et les territoires… En la matière, la filière palmipèdes joue un rôle déterminant. Avec des marchés porteurs, en France et à l’international, et une qualité reconnue de la production, « il faut aller de l’avant car notre filière offre de belles perspectives ».

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