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Influenza aviaire: la faune sauvage sous surveillance

Après la découverte de cas hautement pathogènes H5N8 dans plusieurs pays d’Europe, le niveau de risque a été relevé à «modéré» en France et «élevé» dans certaines zones «à risque particulier». 125 communes landaises sont concernées.

file-La situation vis-à-vis de l’influenza aviaire n’est pas du tout la même qu’à l’hiver 2016: l’enjeu aujourd’hui est d’éviter la transmission du virus de l’avifaune vers les élevages. L’application des mesures de biosécurité doit permettre d’y parvenir.
À l’approche des migrations d’automne, la France prend les devants pour contenir la propagation du virus de l’influenza aviaire.

Suite à la découverte de la présence d’une souche de virus H5N8 hautement pathogène dans l’avifaune au sein de plusieurs pays d’Europe (Hongrie, Bulgarie, Pologne, Pays-Bas, Allemagne, Suisse), la France a décidé de relever le niveau de surveillance sur le territoire hexagonal. Un arrêté en ce sens a été publié le 17 novembre dernier.

Dans la foulée, la préfecture des Landes a tenu une réunion pour informer les professionnels des mesures mises en œuvre. Dans les Pyrénées-Atlantiques, une rencontre a eu lieu mardi en présence des responsables de la DDPP, de la chambre d’agriculture et de l’Association départementale pour le développement des filières foie gras et avicole.

Éviter le contact avec l’avifaune

En pratique, la situation est totalement différente de l’épisode d’influenza aviaire qu’a connu le Sud-Ouest après la découverte de cas en élevages au mois de novembre 2015. Aujourd’hui, le virus est présent dans l’avifaune (faune sauvage) et non de manière endémique dans les élevages. En outre, à ce jour, aucun élevage de l’Hexagone n’est contaminé. «Nous ne sommes pas en crise, a tenu à rappeler le préfet des Landes, Frédéric Périssat. Aucun animal migrateur porteur n’a été détecté en France. Pour autant, il est important de prendre des mesures de protection, car personne ne souhaite revivre l’épizootie passée».

La stratégie déployée repose sur une surveillance accrue et une série d’actions permettant d’éviter aux animaux d’élevage d’entrer en contact avec des congénères sauvages. Au travers des règles de biosécurité mises en place depuis quelques mois (le 1er juillet 2016 et l’application de l’arrêté ministériel du 8 février 2016), les élevages commerciaux mettent déjà en œuvre la plupart des mesures.

Les zones humides très sensibles

Sur la base d’un avis de l’Anses, le ministère de l’agriculture a décidé de relever le niveau de risque vis-à-vis de la maladie de “négligeable” à “modéré” sur l’ensemble du territoire national. Les cas détectés récemment chez nos voisins européens touchant plus particulièrement les oiseaux migrateurs, le ministère a également relevé le niveau de risque dans les zones humides qui concentrent la faune sauvage et constituent des arrêts sur la route des oiseaux migrateurs. Dans ces zones dites “zones écologiques à risque particulier”, le risque vis-à-vis de l’influenza aviaire est désormais qualifié de “élevé”.

Ces zones écologiques à risque particulier concernent 125 communes landaises (regroupant près de 650 élevages) et 9 communes des Pyrénées-Atlantiques. Il s’agit globalement des secteurs du Seignanx, Maremne et côte sud des Landes, Pays de Born, les zones humides de la vallée de l’Adour et des cours d’eau en bordure du Gers et du Lot-et-Garonne, ainsi que les communes limitrophes dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans ces périmètres, le confinement des animaux ou la pose de filets permettant d’empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages est obligatoire.

Dérogation au confinement

Cette mesure s’applique d’abord à tous les élevages de volailles non-commerciaux (basses-cours). Elle concerne également les élevages commerciaux de volailles et de palmipèdes. Toutefois, ces derniers peuvent bénéficier d’une dérogation pour continuer à maintenir les animaux sur parcours. Cette dérogation s’adresse aux exploitations commerciales qui, pour des raisons de bien-être animal, de technique d’élevage ou de contraintes liées à un cahier des charges répondant à un signe officiel de qualité, ne peuvent appliquer les dispositions de confinement. Elle est accordée par le préfet sur la base d’un compte rendu de visite du vétérinaire sanitaire de l’élevage concluant à l’application satisfaisante des pratiques de biosécurité. La visite vétérinaire est réalisée à l’initiative et aux frais du propriétaire ou du détenteur.

Chaque producteur doit ensuite déposer une demande motivée auprès de la DDCSPP de son département. Les documents concernant cette demande sont disponibles sur les sites des services de l’État, des chambres d’agriculture. Même avec cette dérogation, il est conseillé aux éleveurs de réduire les parcours en supprimant le contact et la proximité immédiate des points d’eau naturels.

Appliquer la biosécurité

Quelle que soit la situation géographique des élevages, il convient aussi de prendre toutes les précautions nécessaires pour réduire au maximum tout risque de contamination externe. C’est pourquoi, les mesures de biosécurité en vigueur doivent être appliquées scrupuleusement. L’une d’elles consiste à faire en sorte que les distributions d’aliments et d’eau soient protégées des oiseaux sauvages.

Dans les jours à venir, le typage du virus permettra d’en savoir plus sur ses caractéristiques. Pour cette souche H5N8, des études ont déjà montré l’absence de danger pour l’homme et sa forte réaction à l’usage de biocides. En revanche, sa virulence semble plus importante sur les palmipèdes que les souches observées début 2016 en France.

De plus, la découverte de cas en avifaune dans l’Hexagone ne reculerait pas le retour à un statut indemne de la France à l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) mais ne préjuge pas du comportement des clients pays tiers.

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