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L’IGP canards à foie gras du Sud-Ouest célèbre ses 20 ans

Ce signe officiel de qualité a permis d’asseoir la production dans son berceau traditionnel. Mais le travail n’est toujours pas terminé…

file-En présence de témoins, le rendez-vous organisé par la Palso a permis de passer en revue l’histoire de l’IGP, des prémices jusqu’à ses 20 ans, mais aussi d’évoquer les nouveaux défis pour la filière et l’identité Sud-Ouest.
En présence de témoins, le rendez-vous organisé par la Palso a permis de passer en revue l’histoire de l’IGP, des prémices jusqu’à ses 20 ans, mais aussi d’évoquer les nouveaux défis pour la filière et l’identité Sud-Ouest.

Ce mardi 29 septembre, l’association pour la promotion et la défense des produits de palmipèdes à foie gras du Sud-Ouest (Palso), tenait son assemblée générale à Mont-de-Marsan. En raison des mesures sanitaires, les débats étaient retransmis par visioconférence. À l’issue des travaux, un temps fort a été consacré à la commémoration du 20e anniversaire de l’obtention de l’indication géographique protégée (IGP) canards à foie gras du Sud-Ouest. Un rendez-vous organisé avec la participation de quelques témoins de cette histoire, autour de l’actuelle présidente Chantal Brèthes.

En regardant le passé, ce moment a permis de comprendre l’épopée qu’a été le développement de cette filière. Il a aussi permis de mesurer le rôle crucial joué par quelques responsables agricoles, à l’image du landais Gérard Capes, premier président du Palso de 1992 à 2001, véritable bâtisseur, dont l’engagement et la clairvoyance ont été salués à maintes reprises. Il a été relayé à la tête de la structure par un autre landais, Marcel Saint-Cricq, qui a occupé la présidence de 2001 à 2016.

L’IGP canards à foie gras du Sud-Ouest puise ses racines dans la tradition d’élevage et d’engraissement de palmipèdes, pratiqué de longue date dans les fermes de la région. «Historiquement, cette production était réalisée sur des exploitations familiales de très petites tailles, avec des oies essentiellement pour lesquelles il était possible d’assurer soi-même la reproduction, rappelait Marcel Saint-Cricq. C’était un moyen de revaloriser la production de maïs notamment». Longtemps, la commercialisation des animaux abattus a été faite sur des marchés. Ces liens avec la culture du maïs et la tradition des marchés de gré à gré ont d’ailleurs servi d’arguments à la détermination géographique de l’IGP.

D’intérêt général

À partir des années 1970, la structuration de la filière a permis de sécuriser la commercialisation et surtout de développer de nouveaux débouchés. Images d’archives à l’appui, l’exemple de la Sica de Saint-Sever (Landes) a été repris, avec les témoignages d’époque d’un autre bâtisseur, Jacques Castaing.

Les années 1980 et 1990 ont été celles de la modernisation des pratiques et de la poursuite du développement. La production de canards a alors plus que triplé, passant de 3 millions à 10 millions. Mais, jusque-là, les règles commerciales laissaient les portes grandes ouvertes à des produits d’origines diverses et uniquement transformés dans la région, tout en se prévalant d’une communication ambiguë. Une faille dangereuse d’autant que d’autres bassins, à l’étranger mais aussi en France, étaient en train de se lancer dans cette production.

L’obtention de l’IGP, officiellement délivrée le 26 juin 2000, a donc été une étape cruciale pour permettre au Sud-Ouest, berceau de la production de palmipèdes à foie gras, de se démarquer. Pour autant, son déploiement n’a pas été de tout repos. Le premier dossier a été transmis à Bruxelles en juin 1995 (les IGP étaient appliquées en France depuis 1993 seulement). «Gérard Capes est parvenu à mettre autour de la table les différents opérateurs», se souvient Marcel Saint-Cricq.

Quelques professionnels ont joué un rôle moteur, tel que Jean-Paul Chevalier, alors aux manettes de l’entreprise Labeyrie, qui fut parmi les premiers à s’engager dans cette voie. «Il a fallu convaincre de l’intérêt de cette démarche, témoigne Marc Roose, l’emblématique directeur du Palso. Ce fut un véritable défi que de parvenir à fédérer sous une même ombrelle tous les territoires du Sud-Ouest».

La vigilance reste de mise

Sur le plan commercial, l’IGP a rapidement fait ses preuves. De nombreux indicateurs en attestent, comme les chiffres illustrant l’évolution des parts de marchés, ainsi que les enquêtes d’opinion auprès des consommateurs. Pour autant, sa mise en place n’a pas signifié la fin du travail pour le Palso. Depuis vingt ans, la renommée de l’IGP attise bien des convoitises.

Le Palso se mobilise régulièrement pour des cas d’utilisation abusive des termes géographiques protégés. Parfois, les batailles sont rudes. En parallèle, la structure continue de mener un travail de fond pour promouvoir la production des palmipèdes du Sud-Ouest , notamment, en orchestrant de nombreuses opérations de communication.

Et de nouveaux enjeux se profilent encore. «Dès maintenant, il nous faut relever le défi des attentes sociétales, commente Chantal Brèthes. Nous avons des atouts à faire valoir pour cela, autour de l’accès au plein air de nos animaux ou encore de l’agroforesterie…». Depuis deux ans, la filière s’est lancée, également, dans une démarche de responsabilité sociétale. L’histoire est loin d’être finie…

F. Brèthes

 

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