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Influenza aviaire : plus que jamais, les mesures de biosécurité s’imposent

Après celui de Bénesse-Maremne, un deuxième foyer a donc été confirmé à quelques kilomètres de là sur un autre élevage landais de canards à Saint-Geours-de-Maremne, ce mercredi 9 décembre. Des périmètres de protection et de surveillance ont été établis. Plus que jamais, les services préfectoraux et la profession en appellent au respect rigoureux des mesures préventives de biosécurité en vigueur depuis le 5 novembre.

file-Le virus de l’influenza aviaire étant présent en Europe, l’enjeu repose maintenant sur la maîtrise de la circulation virale.
Le virus de l’influenza aviaire étant présent en Europe, l’enjeu repose maintenant sur la maîtrise de la circulation virale.

Ce mardi 8 décembre, le laboratoire national de référence de l’Anses a confirmé la mise en évidence du virus influenza aviaire H5N8 hautement pathogène à Bénesse-Maremne. L’élevage de canards avait fait l’objet d’un dépeuplement préventif complet dès le dimanche, à peine vingt-quatre heures après le signalement d’une forte mortalité. Il s’agit officiellement du premier élevage avicole atteint cette année par la maladie sur le territoire national.

Une zone de contrôle temporaire avait été délimitée dès l’annonce de la suspicion, le samedi 5 décembre. Mardi, de nouvelles mesures de gestion et de protection sont entrées en vigueur par arrêté préfectoral, comme prévu par la réglementation européenne, reposant sur des zones de protection et de surveillance autour de l’élevage.

Mercredi soir, la préfecture des Landes a annoncé la découverte d’un deuxième foyer, confirmé par le laboratoire l’Anses. Il concerne un autre élevage de canards, situé sur la commune de Saint-Geours de Maremne, à une quinzaine de kilomètres du premier.

Le zonage initial a donc été modifié. La zone dite de protection couvre désormais 12 communes dont les territoires se situent pour tout ou partie dans un rayon de 3 kilomètres autour des foyers (Angresse, Benesse-Maremne, Capbreton, Labenne, Orx, Riviere-Saas-et-Gourby, Saint-Geours-de-Maremne, Saubrigues, Saubusse, Josse, Saint-Jean-de-Marsacq, Saint-Vincent-de-Tyrosse). La zone de surveillance couvre ensuite 26 autres communes dont les territoires se situent dans un rayon de 10 kilomètres.

Mardi, lors d’un point presse en compagnie de la préfète des Landes, le directeur départemental de la DDCSPP, Franck Hourmat, a détaillé les mesures s’appliquant à ces périmètres. Tous les élevages de volailles exerçant des activités commerciales situés dans la zone de protection doivent faire l’objet d’une visite par leur vétérinaire sanitaire ainsi que de prélèvements de contrôle. «De plus, les basses-cours recensées sur la base des déclarations vont être visitées par nos agents et des prélèvements vont être réalisés pour celles situées à proximité immédiate», a précisé Franck Hourmat. Aucun mouvement de volailles n’est permis dans cette zone sans autorisation préalable de la DDCSPP.

La faune sauvage suspectée

S’agissant de la zone de surveillance, des prélèvements doivent y être réalisés pour les élevages de palmipèdes uniquement. Là encore, aucun mouvement de volailles n’est autorisé. «Aucune dérogation ne sera délivrée durant au moins 8 jours, a indiqué mardi Franck Hourmat. Des consignes très claires ont été données à ce niveau».

Les zones de protection sont établies pour une durée théorique de 21 jours. À l’issue de cette période, elles sont censées rejoindre le régime des zones de surveillance. Ces dernières sont mises en place pour une durée de 30 jours. Bien sûr, ces délais ne valent que si aucun nouveau cas n’est détecté.

De plus, les services sanitaires procèdent à l’identification d’autres élevages ayant eu des échanges matériels ou humains avec les foyers. Dans le cas de celui de Bénesse-Maremne, 18 exploitations ont été identifiées et sont placées sous surveillance. Aucun mouvement de volailles ne peut avoir lieu depuis ou vers celles-ci. Enfin, la préfecture a annoncé l’interdiction de la chasse au gibier à plumes dans les zones de protection et de surveillance. Le délai fixé après la découverte du premier foyer était établi au 14 décembre inclus, mais cette échéance pourrait changer suite à la découverte du deuxième cas.

Mardi, une étude épidémiologique était en cours afin de déterminer l’origine de la contamination de l’élevage de Bénesse-Maremne. La suspicion la plus forte concerne la faune sauvage. «Le site se situe à proximité de la zone humide du marais d’Orx… Pour autant, les recherches préventives dans le secteur n’avaient permis de découvrir aucun animal sauvage suspect jusque-là», a indiqué Franck Hourmat. À l’heure ou nous écrivons ces lignes, aucun élément n’a été communiqué concernant le deuxième foyer.

Le reste du département des Landes ainsi que le territoire national restent placés dans un niveau de risque élevé vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène. La claustration des volailles ou la protection de celles-ci par un filet demeurent les règles de base.

Les cas se multiplient en Europe

Outre ces foyers en élevages, de nouveaux cas ont été détectés en France durant les derniers jours dans la faune sauvage. Le virus de sous-type H5 a été identifié sur une oie bernache cravant dans le Morbihan, non loin de Lorient. Puis deux nouveaux cas ont été observés, l’un sur une autre oie bernache cravant en Loire-Atlantique (commune de Pornichet) et l’autre sur trois cygnes en Meurthe-et-Moselle. Dans les deux cas, le laboratoire de référence a mis en évidence un virus H5N8. Les trois communes où ont été retrouvés les oiseaux morts sont toutes situées en zone humide et considérée à risque particulier.

Ailleurs sur le continent européen, les déclarations se sont poursuivies en Allemagne dans l’avifaune sauvage pour atteindre 353 cas et douze foyers (+25 en une semaine). En Ukraine, un premier foyer a été déclaré en élevage au sein d’une basse-cour.

Voilà donc plusieurs semaines que les données épidémiologiques montrent la présence du virus en Europe. L’enjeu repose maintenant sur la maîtrise de cette circulation virale, en particulier vis-à-vis des élevages commerciaux et basses-cours. Dans ce contexte, les professionnels français de la filière avicole et les représentants syndicaux appellent les éleveurs et tous les opérateurs à la plus haute vigilance par une application sans faille des mesures de biosécurité.

Fabien Brèthes

 

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