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Influenza aviaire : le vide sanitaire comme seule issue

Dressant le constat d’échec de la stratégie de lutte des pouvoirs publics contre la propagation du virus de l’influenza aviaire dans les Landes, la FDSEA et les JA de ce département ne voient qu’une seule issue possible pour juguler l’expansion incontrôlée du virus : le dépeuplement global afin d’entamer un vide sanitaire.

file-Pour la FDSEA et les JA des Landes, la seule voie pour juguler la flambée des contaminations du virus H5N8 repose désormais sur un dépeuplement global.
Pour la FDSEA et les JA des Landes, la seule voie pour juguler la flambée des contaminations du virus H5N8 repose désormais sur un dépeuplement global.

Le virus de l’influenza aviaire a gagné du terrain au cours de la dernière semaine. Jusque-là cantonnés sur le territoire landais de la Chalosse, les cas de contaminations ont flambé ces derniers jours et s’étendent, désormais, dans plusieurs directions notamment vers les Pyrénées-Atlantiques et dans le Gers.

Dans les Landes, un point de non-retour semble avoir été franchi. Une centaine de foyers, suspicions comprises, était comptabilisée en milieu de semaine. Devant un tel emballement, pour la FDSEA et les JA du département, il faut se rendre à l’évidence. «La situation n’est plus du tout sous contrôle, a déploré Hervé Dupouy, président de la section palmipèdes du syndicat. Tous les profils d’élevage sont touchés, les grands comme les petits, la filière longue comme les circuits courts… Cela confirme que nous sommes face à un virus extrêmement virulent, avec une capacité de propagation redoutable».

Une gestion trop parisienne

Mais, au-delà du caractère extrêmement contagieux de ce virus H5N8, les professionnels landais pointent du doigt une gestion très insatisfaisante de l’épidémie par les pouvoirs publics. Leur stratégie reposant sur l’abattage des foyers et un dépeuplement préventif aux alentours a souffert d’un manque de réactivité et a été extrêmement préjudiciable. Pour contenir un virus capable de se propager aussi vite, encore aurait-il fallu se donner les moyens d’intervenir très rapidement.

«On a le sentiment d’un défaut de pilotage. Aucune décision ne se prend localement sans la validation des autorités sanitaires à Paris, déplore François Lesparre, le président de la FDSEA des Landes. Or, les décisions sont longues à venir. On ne fait que courir après le virus et on est maintenant dépassé. C’est un constat d’échec que l’on est obligé de dénoncer». En effet, des délais parfois supérieurs à une semaine sont constatés entre la détection d’un cas et les opérations d’abattage. De quoi laisser le temps au virus de se propager dans des proportions dramatiques.

Décider de toute urgence

Face à cette propagation qui ne semble plus maîtrisable, les représentants FDSEA et JA landais ne voient qu’une seule issue. Celle d’un dépeuplement total au niveau de la production de palmipèdes. «Il faut agrandir les cercles et nettoyer le département afin d’essayer de protéger les territoires voisins», a justifié le secrétaire général de la FDSEA, Michel Larrère. C’est pourquoi, les responsables syndicaux landais plaident pour le déploiement de cette mesure dans les plus brefs délais. «Pour que ce soit efficace, on a besoin qu’elle soit prise tout de suite. Les capacités d’abattage sont disponibles», indiquait François Lesparre.

Cette mesure, si douloureuse soit elle, aura au moins deux intérêts. Celui de tenter de juguler la propagation virale, mais aussi celui de se projeter vers une reprise rapide de l’activité. «Plus tôt on aura vidé, plus tôt on pourra assainir et plus tôt on remettra en place, car aujourd’hui toutes les productions avicoles sont bloquées dans les zones réglementées, poursuit Michel Larrère. On a l’expérience de 2017 ou la décision avait traîné ce qui avait généré des retards dans le redémarrage».

De plus, cette problématique concerne également la production de volailles de chair, pour laquelle les mises en place sont également impossibles dans les zones réglementées dans l’attente de leur assainissement. «Cette filière court le risque considérable de perdre encore des parts de marché, comme ce fut déjà le cas en 2017. Ça peut être catastrophique» craint Michaël Dolet-Fayet, président des Jeunes Agriculteurs.

Des exploitations genou à terre

Outre la lutte contre la propagation virale, un autre aspect du dossier concerne les indemnisations des producteurs et de la filière. «Dès à présent, nous réclamons le versement d’un acompte de 70% des indemnisations aux éleveurs déclarés foyer mais aussi dépeuplés, indique Michaël Dolet-Fayet, président de JA. Nous sollicitons également l’État pour prendre en charge les pertes économiques qui vont être liées à l’arrêt de la production…». Car, «après la sécheresse et le Covid-19 en 2020, et maintenant la crise aviaire, la situation va être extrêmement compliquée pour de nombreuses exploitations landaises» s'inquiète le président de JA40.

F. Brèthes

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