Détecter et traiter les mammites
Comment déceler une mammite, quel remède apporter ? Rappels des conseils et recommandations
Mammite colibacillaire : prélèvement de lait par le vétérinaire. Une mammite est une réaction de la mamelle à une agression, le plus fréquemment bactérienne. © Reussir
Une mammite est une réponse de la mamelle à une agression, le plus fréquemment bactérienne. Après introduction et multiplication, les bactéries tentent de coloniser la citerne du quartier voire les tissus mammaires et provoquent une réaction de défense de l'organisme qui se manifeste par un afflux de globules blancs, ce qu'on appelle couramment « les cellules ».
1 Une forme clinique ou subclinique de la mammite » L'inflammation et les bactéries par une action directe (mort des cellules colonisées) ou indirecte (production de toxines) provoquent une destruction tissulaire plus ou moins importante responsable de la forme clinique ou subclinique de la mammite.
La forme clinique se manifeste par une modification du lait (aspect, couleur, odeur), une inflammation de la mamelle (chaleur, rougeur, douleur) ou des signes généraux (fièvre, perte d'appétit, chute de production). Elle peut évoluer spontanément vers la guérison, une forme subclinique, la perte du quartier ou la mort de l'animal.
La forme subclinique correspond à un état d'équilibre instable entre les bactéries et les cellules avec un passage possible vers une forme clinique ou plus rarement vers une guérison.
2 La détection précoce : le facteur clé de l'efficacité du traitement » Plus une mammite est repérée précocement, meilleures sont les chances de guérison : un retard de 24 heures fait rapidement chuter la probabilité de guérison bactériologique de 90 à 50 %. Il est facile de tuer les bactéries tant qu'elles sont dans la citerne, beaucoup plus difficile après colonisation du tissu mammaire.
De nombreuses mammites échappent à la détection lorsque celle-ci ne repose que sur l'observation de l'état général de l'animal (fiévreux, abattu) ou l'examen et la palpation de la mamelle. Seul l'examen systématique des premiers jets de lait pendant la préparation de la mamelle et la visualisation d'une modification du lait ou de la présence de grumeaux permettent une détection efficace et précoce des infections mammaires. Cet examen se fera idéalement dans un bol à fond noir. D'autres techniques — en particulier pour les robots de traite — sont actuellement développées et en cours de validation : conductivité, volume trait, température, couleur et différents marqueurs biochimiques qui, corrélés entre eux, deviendront des outils pertinents de détection de mammites ou autres problèmes pathologiques.
3 Les objectifs du traitement » Premier objectif : obtenir une guérison clinique. Le traitement doit contribuer à la disparition des signes cliniques généraux et locaux afin de limiter les destructions tissulaires, restaurer la production laitière voire sauver l'animal.
Second objectif du traitement : parvenir à une guérison bactériologique. Le but à atteindre est l'élimination totale des bactéries afin d'éviter une rechute, un enkystement possible dans la mamelle (cas notamment des staphylocoques), l'évolution vers une forme subclinique et le maintien de réservoir de germes, source potentielle d'infection pour les autres animaux du troupeau.
La guérison bactériologique est souvent plus tardive que la guérison clinique. Cependant lors d'infection colibacillaire, les dégàts tissulaires peuvent alors être tellement importants que la mamelle et l'aspect du lait resteront modifiés plusieurs jours après la disparition du germe responsable.
Gilles de Cremoux, FRGTV
Pour le groupe Qualité du lait du Sud-Ouest
1 Une forme clinique ou subclinique de la mammite » L'inflammation et les bactéries par une action directe (mort des cellules colonisées) ou indirecte (production de toxines) provoquent une destruction tissulaire plus ou moins importante responsable de la forme clinique ou subclinique de la mammite.
La forme clinique se manifeste par une modification du lait (aspect, couleur, odeur), une inflammation de la mamelle (chaleur, rougeur, douleur) ou des signes généraux (fièvre, perte d'appétit, chute de production). Elle peut évoluer spontanément vers la guérison, une forme subclinique, la perte du quartier ou la mort de l'animal.
La forme subclinique correspond à un état d'équilibre instable entre les bactéries et les cellules avec un passage possible vers une forme clinique ou plus rarement vers une guérison.
2 La détection précoce : le facteur clé de l'efficacité du traitement » Plus une mammite est repérée précocement, meilleures sont les chances de guérison : un retard de 24 heures fait rapidement chuter la probabilité de guérison bactériologique de 90 à 50 %. Il est facile de tuer les bactéries tant qu'elles sont dans la citerne, beaucoup plus difficile après colonisation du tissu mammaire.
De nombreuses mammites échappent à la détection lorsque celle-ci ne repose que sur l'observation de l'état général de l'animal (fiévreux, abattu) ou l'examen et la palpation de la mamelle. Seul l'examen systématique des premiers jets de lait pendant la préparation de la mamelle et la visualisation d'une modification du lait ou de la présence de grumeaux permettent une détection efficace et précoce des infections mammaires. Cet examen se fera idéalement dans un bol à fond noir. D'autres techniques — en particulier pour les robots de traite — sont actuellement développées et en cours de validation : conductivité, volume trait, température, couleur et différents marqueurs biochimiques qui, corrélés entre eux, deviendront des outils pertinents de détection de mammites ou autres problèmes pathologiques.
3 Les objectifs du traitement » Premier objectif : obtenir une guérison clinique. Le traitement doit contribuer à la disparition des signes cliniques généraux et locaux afin de limiter les destructions tissulaires, restaurer la production laitière voire sauver l'animal.
Second objectif du traitement : parvenir à une guérison bactériologique. Le but à atteindre est l'élimination totale des bactéries afin d'éviter une rechute, un enkystement possible dans la mamelle (cas notamment des staphylocoques), l'évolution vers une forme subclinique et le maintien de réservoir de germes, source potentielle d'infection pour les autres animaux du troupeau.
La guérison bactériologique est souvent plus tardive que la guérison clinique. Cependant lors d'infection colibacillaire, les dégàts tissulaires peuvent alors être tellement importants que la mamelle et l'aspect du lait resteront modifiés plusieurs jours après la disparition du germe responsable.
Gilles de Cremoux, FRGTV
Pour le groupe Qualité du lait du Sud-Ouest