Fourrages, mode d'emploi
La deuxième édition des experts du fourrage s'est déroulée à Arberats, au Pays basque. Elle a présenté sur pied les différentes graminées, légumineuses et autres céréales que commercialise la coopérative Lur Berri.
S
ur un terrain de six hectares la coopérative Lur Berri exposait le 30 juin dernier un large échantillonnage à ciel ouvert, apprécié par les éleveurs car ce type d'animation correspond exactement aux attentes de la profession, soucieuse d'optimiser ses pratiques culturales. Parmi les quatre thématiques au menu du jour, deux ont particulièrement retenu leur attention.
Tout d'abord, l'ensilage, ce bon moyen de valoriser les fourrages de toute exploitation. Largement utilisée de nos jours, cette méthode n'est pas toujours maîtrisée comme il se doit. D'où la pertinence de ces journées pédagogiques pour limiter des pertes importantes pouvant atteindre 30 % des volumes. Combiner divers paramètres
Quel est le secret pour bien réussir ? Plusieurs paramètres entrent en jeu. Il faut tout d'abord pouvoir ensiler au moment où le taux de matière sèche est entre 30 et 35 %. Le compactage du tumulus constitue ensuite un élément primordial pour limiter les effets de l'air, cet ennemi n° 1. On sait qu'à la phase initiale de fermentation avec bactéries aérobies succédera une phase de conservation anaérobie. Pour tasser l'ensilage, il faut préférer aux tracteurs modernes avec leurs pneumatiques basse pression des engins plus anciens mais à roues bien gonflées. En cours de coupe, l'ensemencement par des bactéries adaptées reste primordial car à chaque type de besoin correspond une bactérie adaptée au substrat fourrager. Chez Pioneer, pour les laitières, on privilégie par exemple un maximum d'amidon propice à la production de lait.
D'autres critères entrent en jeu, également, comme la longueur de coupe ou l'éclatement du grain. Enfin, la dernière étape, la pose de la bàche, reste essentielle. Le label NF a disparu, laissant le champ libre à toutes sortes d'abus avec des bàches issues de recyclages divers sans aucune garantie. Aussi, une nouvelle génération a-t-elle vu le jour, proposant une protection aux UV, une résistance à la perforation, aux déchirures et aux déformations ainsi que la garantie d'un contact alimentaire. Enfin, la solution idéale est peut-être celle dite « du silo bavarois ». Sous le film de protection on place un film incolore, souple et léger qui se plaque au substrat alimentaire, empêchant tout contact avec l'air extérieur. Sauter l'étape labour
Autre préoccupation récurrente chez les éleveurs : comment minimiser les coûts de production ? Deux entrepreneurs, M. Amiano de Bidache et M. Leiciagueçahar de Beyrie, ont fait des démonstrations de semis sans labour et de régénération de prairies. Des pratiques destinées à réduire les charges mais nécessitant parfois un matériel lourd et donc le recours à des entreprises spécialisées. Ainsi, pour éviter l'étape du labour, l'entreprise Amiano utilise une machine complexe, attelée à une cellule de 220 CV. Elle est équipée d'une herse dont les dents se vissent au sol. Derrière, un semoir intégré est capable de semer, à la demande, blé, colza ou triticale.
Deux options de travail sont possibles. Soit, on refait entièrement la parcelle gràce à l'utilisation de la herse, soit on procède à un simple regarnissage, l'emploi de la herse étant occulté. Tel quel, cet attelage monstrueux est capable de traiter un hectare à l'heure (environ 100 euros/heure). Les roues tasseuses font qu'on n'a pas à rouler la terre après ensemencement. En un seul passage, la messe est dite. Et, bien sûr, tout le travail à faire est programmé sur l'ordinateur de bord ! Michel Bengoechgea
ur un terrain de six hectares la coopérative Lur Berri exposait le 30 juin dernier un large échantillonnage à ciel ouvert, apprécié par les éleveurs car ce type d'animation correspond exactement aux attentes de la profession, soucieuse d'optimiser ses pratiques culturales. Parmi les quatre thématiques au menu du jour, deux ont particulièrement retenu leur attention.
Tout d'abord, l'ensilage, ce bon moyen de valoriser les fourrages de toute exploitation. Largement utilisée de nos jours, cette méthode n'est pas toujours maîtrisée comme il se doit. D'où la pertinence de ces journées pédagogiques pour limiter des pertes importantes pouvant atteindre 30 % des volumes. Combiner divers paramètres
Quel est le secret pour bien réussir ? Plusieurs paramètres entrent en jeu. Il faut tout d'abord pouvoir ensiler au moment où le taux de matière sèche est entre 30 et 35 %. Le compactage du tumulus constitue ensuite un élément primordial pour limiter les effets de l'air, cet ennemi n° 1. On sait qu'à la phase initiale de fermentation avec bactéries aérobies succédera une phase de conservation anaérobie. Pour tasser l'ensilage, il faut préférer aux tracteurs modernes avec leurs pneumatiques basse pression des engins plus anciens mais à roues bien gonflées. En cours de coupe, l'ensemencement par des bactéries adaptées reste primordial car à chaque type de besoin correspond une bactérie adaptée au substrat fourrager. Chez Pioneer, pour les laitières, on privilégie par exemple un maximum d'amidon propice à la production de lait.
D'autres critères entrent en jeu, également, comme la longueur de coupe ou l'éclatement du grain. Enfin, la dernière étape, la pose de la bàche, reste essentielle. Le label NF a disparu, laissant le champ libre à toutes sortes d'abus avec des bàches issues de recyclages divers sans aucune garantie. Aussi, une nouvelle génération a-t-elle vu le jour, proposant une protection aux UV, une résistance à la perforation, aux déchirures et aux déformations ainsi que la garantie d'un contact alimentaire. Enfin, la solution idéale est peut-être celle dite « du silo bavarois ». Sous le film de protection on place un film incolore, souple et léger qui se plaque au substrat alimentaire, empêchant tout contact avec l'air extérieur. Sauter l'étape labour
Autre préoccupation récurrente chez les éleveurs : comment minimiser les coûts de production ? Deux entrepreneurs, M. Amiano de Bidache et M. Leiciagueçahar de Beyrie, ont fait des démonstrations de semis sans labour et de régénération de prairies. Des pratiques destinées à réduire les charges mais nécessitant parfois un matériel lourd et donc le recours à des entreprises spécialisées. Ainsi, pour éviter l'étape du labour, l'entreprise Amiano utilise une machine complexe, attelée à une cellule de 220 CV. Elle est équipée d'une herse dont les dents se vissent au sol. Derrière, un semoir intégré est capable de semer, à la demande, blé, colza ou triticale.
Deux options de travail sont possibles. Soit, on refait entièrement la parcelle gràce à l'utilisation de la herse, soit on procède à un simple regarnissage, l'emploi de la herse étant occulté. Tel quel, cet attelage monstrueux est capable de traiter un hectare à l'heure (environ 100 euros/heure). Les roues tasseuses font qu'on n'a pas à rouler la terre après ensemencement. En un seul passage, la messe est dite. Et, bien sûr, tout le travail à faire est programmé sur l'ordinateur de bord ! Michel Bengoechgea