Les règles d'une bonne alimentation hivernale du bétail
La valeur nutritive des fourrages récoltés a des répercussions directes sur l'alimentation des animaux et leurs performances techniques. De plus, leur fort encombrement rend difficile la couverture des besoins. Le déficit est d'autant plus important lorsque les animaux ont des besoins élevés : période de mise en reproduction, autour de la mise bas et toute la phase de lactation (jusqu'au sevrage ou au tarissement). Il faut donc compenser les carences en nutriments majeurs par des apports sous formes d'aliments concentrés (céréales, tourteaux, aliments complets), corrections d'autant plus indispensables et importantes en quantités, donc coûteuses, que les fourrages sont médiocres.
Le pilotage de l'alimentation hivernale repose sur un plan de rationnement et d'affectation des stocks. Avec l'aide ou non d'un technicien compétent, cette programmation permet d'ajuster au mieux les rations aux besoins des animaux, et de prévoir les achats de concentrés (en nature et en quantité), voir les compléments de foins.
Si vous disposez d'une ou plusieurs analyses, les rations sont calculées à partir de celles-ci. En leur absence, vous pouvez utiliser les tables présentées dans un précédent article (En savoir plus). Ce calcul est particulièrement important, surtout si vous pensez que vos stocks sont de qualité passable ou inégale. Une mauvaise estimation de la qualité aura un impact significatif sur la couverture des besoins des animaux, et donc sur leurs performances techniques.
Deux exemples pour illustrer :
» Pour des brebis laitières à 2 l/brebis, l'écart entre un bon regain et un regain médiocre distribué à 1,2 kg/jour se traduit par un besoin supplémentaire en concentré de 100 à 200 g/jour et par brebis traite.
» Pour des vaches allaitantes après vêlage, l'écart entre un bon foin et un foin médiocre distribué à 11 kg brut par jour se traduit par un besoin supplémentaire de concentré type tourteau de 500 g par jour et par animal. Pour un troupeau de 50 UGB (350 brebis) pendant 100 jours, ce surplus de concentré est estimé entre 2,5 et 5 tonnes, soit 800 à 1.500 euros.