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L’Europe mobilisée face au virus de l’influenza aviaire

Au-delà de l’Hexagone, c’est l’Europe tout entière, en particulier l’Allemagne et la Hongrie, qui subit une forte pression de la souche H5N8, diffusée par les migrations hivernales de la faune sauvage.

file-À ce jour, 25 foyers en élevage et deux cas (l’un sur des oiseaux captifs et l’autre sur une oie sauvage) d’influenza aviaire hautement pathogène ont été détectés en France.
À ce jour, 25 foyers en élevage et deux cas (l’un sur des oiseaux captifs et l’autre sur une oie sauvage) d’influenza aviaire hautement pathogène ont été détectés en France.

Au total, depuis le 26 novembre dernier, 25 foyers en élevage et deux cas (l’un sur des oiseaux captifs, l’autre sur un oiseau sauvage) d’influenza aviaire hautement pathogène ont été déclarés en France, tous étant liés à H5N8 à l’exception d’un foyer en élevage (H5HP) pour lequel la neuraminidase n’a pas été identifiée.

Tel est l’état des lieux qu’affiche ce vendredi 16 décembre la plateforme publique d’épidémiosurveillance de santé animale (ESA) sur l’influenza. Mais la situation continue d’évoluer avec la confirmation de nouveaux foyers décelés dans notre région: à Ségos (32), Ger (64), Eugénie-les-Bains et Lussagnet (40).

Plusieurs centaines de cas dans toute l’Europe

Ces foyers viennent s’ajouter à ceux apparus après un développement de la souche H5N8 dans toute l’Europe depuis octobre. Au 5 décembre, on comptait 268 cas déclarés, dont 192 au sein de la faune sauvage et 70 en élevages. L’Allemagne et la Hongrie sont les pays qui ont déclaré le plus de cas jusqu’ici: l’Allemagne recense 61 cas déclarés sur des animaux sauvages et 14 foyers en élevage, la Hongrie, 43 foyers en élevage et un seul sur la faune sauvage.

L’épizootie touche également d’autres pays dans le monde depuis novembre, parmi lesquels Israël, l’Égypte, l’Ukraine, la Tunisie et la Russie. En Europe, la mortalité déclarée est très variable en fonction des espèces touchées et au sein des espèces. Chez les palmipèdes, elle va de 0 à 70% sur les 21 élevages touchés, et de 10 à 70% pour six des élevages touchés.

Un épisode différent de l’an dernier

En France, les foyers déclarés en élevages ont touché des ateliers de canards du Sud-Ouest. Le virus est cependant très différent de ceux qui ont touché la même région l’année dernière. Cette année, le virus est «directement lié aux oiseaux sauvages et particulièrement agressif sur les volailles, canards compris», explique Bruno Ferreira, chef du service actions sanitaires en production primaire à la DGAL. Les taux de mortalité peuvent atteindre jusqu’à 50% dans les 72 heures, ce qui souligne «la sensibilité particulière des palmipèdes à ce virus», explique la plateforme ESA.

Pour éviter ce type de propagation «silencieuse» de nouvelles règles de biosécurité ont été mises en place cet été. Ainsi la diffusion du virus H5N8 très virulent ne constitue pas un test pour le nouveau dispositif. Cette année, les symptômes sont très visibles, même chez les canards, et l’ennemi est connu: les oiseaux sauvages.

Parmi les nouveaux foyers, deux sont situés sur la même commune du Tarn (Almayrac), détectés suite à des suspicions cliniques. Ceux-là étaient difficilement évitables dans la mesure où les animaux restent en plein air. Hélas, six des foyers sont dits secondaires, déclarés dans les départements voisins (Gers, Lot et Garonne, Hautes-Pyrénées). Ils ont été contaminés par la livraison de canards prêts à gaver issus d’un élevage contaminé, après que l’éleveur a signalé des mortalités.

Toujours pas de statut indemne

Pour la filière, l’une des premières conséquences est de reporter la date à partir de laquelle la France devait retrouver son statut international indemne d’influenza aviaire (N.D.L.R.: le 3 décembre). Ce sésame vers de nombreuses destinations est normalement délivré trois mois après la désinfection complète du dernier foyer. Toutefois, grâce aux normes internationales de l’OIE sur la «régionalisation» des maladies animales, les exportations des produits de l’aviculture française doivent se poursuivre, estime le ministère.

Autre conséquence, le ministère a annoncé, dans un communiqué du 6 décembre, le relèvement du niveau de risque à «élevé» sur l’ensemble du territoire national. Cela entraîne la mise en place des mesures suivantes: obligation de confinement des volailles ou pose de filets, interdiction de tout rassemblement de volailles vivantes et interdiction des lâchers de gibiers à plumes.

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