Aquitanima: un accent ibérique qui s’affirme
Éleveurs du Pays basque espagnol et de Cantabrie n’hésitent plus à venir confronter leurs animaux aux juges des concours d’Aquitanima qui se sont déroulés les 28, 29 et 30 mai.
La notoriété d’Aquitanima n’a rien à envier aux grands rendez-vous de la génétique bovine française. Y décrocher un prix est devenu très prisé des éleveurs dont la participation s’écarte toujours plus, au fil des éditions, des frontières de l’Aquitaine. En témoignent les 450 bovins venus de tout le grand Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin et Poitou-Charentes) et du nord de l’Espagne.
La présence ibérique prend également de l’ampleur avec, pour cette édition 2011, près de 10% des animaux en concours. «Et en plus, ils remportent des prix» souligne Pierre Lesparre, commissaire adjoint de la manifestation. Iñaki Zunzunegi est l’un d’eux.
Ce passionné de génétique élève un troupeau d’une trentaine de vaches Limousine à Zumarrage, une bourgade de la province basque du Guipuscoa, à une cinquantaine de kilomètres de San Sebastian. En Espagne, il est considéré comme un des meilleurs sélectionneurs de la race. Concourant dans les sections des génisses de 19 à 21 mois et de 24 à 36 mois, ses deux pensionnaires ont obtenu respectivement un deuxième et troisième prix. À l’issue de sa deuxième participation à Aquitanima, il livre son point de vue sur le salon.
Quels intérêts avez-vous à participer à cette manifestation?
Iñaki Zunzunegi: Pour moi, c’est un excellent moyen de comparer mes animaux à ceux des autres éleveurs et notamment aux Français. En Espagne, je participe à plusieurs manifestations, comme celle de Salamanque ou encore le concours régional du Pays basque, mais la présence à Aquitanima permet de couvrir un territoire encore plus vaste.
Même si les enjeux commerciaux sont limités, la participation à ce rendez-vous permet de nouer des contacts étroits avec des producteurs. Par exemple, j’ai pu tisser des liens avec les autres éleveurs espagnols, comme ceux qui viennent de la région de la Cantabrie. Il y a aussi une notion de prestige. Chez nous, c’est extrêmement gratifiant de dire que nous avons participé à Aquitanima.
Quel regard portez-vous sur le salon?
Iñaki Zunzunegi: Les concours regroupent des animaux de très haute qualité. On trouve vraiment le meilleur de la génétique Limousine. De notre côté, on s’aperçoit que l’on rivalise de mieux en mieux avec les éleveurs français. Durant les cinq dernières années, les éleveurs espagnols ont fait d’énormes progrès. Cette année, je n’ai pas vu beaucoup de différence entre les bêtes et je crois que nos animaux sont de plus en plus homogènes.
Ce résultat est le fruit du partenariat établi entre le Pays basque espagnol et la France. Ce rapprochement fonctionne très bien. Nous disposons par exemple du même programme au niveau du contrôle de performance. Enfin, il est important de souligner que les organisateurs et les autres éleveurs nous réservent un excellent accueil. Nous devons les remercier, car cela participe à la progression de l’élevage bovin espagnol. Aujourd’hui, la race Limousine n’a plus de frontière.
Propos recueillis par Fabien Brèthes
Accent du sudLes éleveurs des provinces frontalières du Pays basque espagnol et d’Aragon ont, tout naturellement, été les premiers à faire le voyage jusqu’à Bordeaux. Cette année, leurs collègues de la région de Cantabrie (Santander) étaient présents pour la deuxième fois sur les bords de la Garonne. D’autre part, Aquitanima poursuit son partenariat avec Salamanque où se tient, à l’automne, le plus important concours bovin d’Espagne. |