Avec la Ferme du futur, Maïsadour construit l’agriculture de demain
Lors de d’une journée de démonstrations, d’échanges et de partage autour des innovations et tendances qui feront l’agriculture de demain, le groupe coopératif a mis en avant la dynamique qui anime ses filières végétales.
Lors de d’une journée de démonstrations, d’échanges et de partage autour des innovations et tendances qui feront l’agriculture de demain, le groupe coopératif a mis en avant la dynamique qui anime ses filières végétales.
Face aux défis qui s’annoncent, en particulier sur le plan climatique, le secteur des filières végétales du Sud-Ouest a des solutions à proposer et est résolument tourné vers l’avenir. Tel peut être résumé le message diffusé par le groupe coopératif Maïsadour, lors du nouvel événement baptisé La Ferme du Futur, dont la première édition s’est tenue jeudi 15 septembre. Près de 400 agriculteurs, partenaires, industriels et collaborateurs avaient fait le déplacement pour l’occasion à Cazères-sur-l’Adour.
Au cours de cette journée, les visiteurs ont pu découvrir quatre villages thématiques, autour de la biodiversité, du sol, de l’eau et de l’innovation technologique, assister à des démonstrations et échanger avec des experts. Plus de 25 innovations ont été présentées dans des domaines tels que les outils de gestion de l’eau, les biosolutions, le captage du carbone, l’intelligence artificielle… Toutes ont été sélectionnées pour s’intégrer aux trois piliers du développement durable : environnemental, social et économique.
Adaptation et transformation
Évidemment, cette journée a trouvé un écho particulier au regard du contexte météorologique de cette campagne culturale 2022, qui a vu des records de températures battus, un déficit hydrique majeur depuis plusieurs mois, ou encore des aléas climatiques à répétition (grêle, gelées).
Les responsables du groupe coopératif, qui se sont réjouis du succès de cette opération, ont exprimé un message clair vis-à-vis de la nécessité de s’adapter et se transformer. «Tous les événements qui sont en train de se passer amènent à prendre conscience de la nécessité d’agir rapidement, a souligné le président Michel Prune. Si nous ne nous préparons pas à nous adapter, nous y serons contraints, que ce soit par la réglementation ou par la pression de la société… L’enjeu est donc de voir comment nous pouvons transformer nos façons d’agir de manière économiquement durable. C’est une notion qu’il ne faut pas oublier».
Le président du groupe coopératif a pointé également du doigt le défi alimentaire. «On nous annonce la naissance du 8 milliardième habitant de la planète en novembre. Sur notre continent, l’Union européenne prévoit un besoin de production alimentaire en hausse de 70%… Les mondes agricoles et agroalimentaires sont en première ligne pour répondre à cette augmentation démographique… Cela veut dire qu’il nous faut trouver aussi des solutions qui améliorent la productivité».
Faire face aux extrêmes
Cestes, les écueils qui se dessinent sont inquiétants. Invité prestigieux de cette journée, l’agroclimatologue Serge Zaka, spécialiste de l’impact du changement climatique, a dépeint les réalités climatiques auxquelles il faut s’attendre et les impacts sur les productions agricoles du territoire.
Les données qu’il a détaillées ont mis en exergue les évolutions en matière de pluviométrie notamment. Des précipitations moins efficaces sont à prévoir du fait d’une répartition différente selon les saisons. Des phénomènes nouveaux vont également devenir de plus en plus récurrents, à l’image des «sécheresses éclairs», des gelées tardives, liées au redémarrage plus précoce de la végétation du fait du radoucissement hivernal, et évidemment les épisodes caniculaires. «Tous ces événements extrêmes vont profondément impacter l’agriculteur», affirme l’agroclimatologue.
Cependant, celui-ci souligne également des voies d’adaptation et d’atténuation. Elles concernent la génétique des plantes, le développement de certaines espèces, l’évolution des travaux agricoles, l’agriculture connectée, mais aussi le captage du carbone. Le stockage de l’eau et l’irrigation apparaissent aussi comme des questions cruciales. Dans un deuxième temps, Serge Zaka a réalisé une autre conférence autour de la modélisation grâce aux datas.
Au final, au travers de cette journée, Maïsadour a voulu montré à ses adhérents et son environnement qu’elle est une coopérative sur laquelle ils peuvent compter pour préparer l’avenir. En pratique, cette démarche va se traduire déjà par une réorganisation du pôle végétal, dont les déclinaisons seront dévoilées au fil des prochains mois.
F. Brèthes