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Blocage des abattoirs : les éleveurs déterminés à  ne «rien làcher»

Malgré la nomination d'un médiateur et le retour à  la table des négociations des industriels de la viande (SNIV), les éleveurs ont maintenu le blocage des abattoirs, dont celui de Castes, entamé dimanche 7 novembre. Les dirigeants de la FNB ont clairement indiqué qu'ils camperont sur leurs positions jusqu'à  l'obtention d'une revalorisation du prix des carcasses.

Depuis le dimanche soir, 7 novembre, l'abattoir Bigard à  Castres est bloqué par des éleveurs des FDSEA et JA de Midi-Pyrénées, d'Aquitaine et du Languedoc-Roussillon, comme huit autres sites du groupe dans le reste de l'Hexagone. Dès 20 heures, plus d'une centaine d'agriculteurs aveyronnais et tarnais était sur place. Ils ont fait le déplacement avec une douzaine de tracteurs. Pour certains, le trajet a duré plus de 5 heures ! Et derrière, une nuit blanche à  veiller devant l'entrée de l'entreprise. De gros efforts, certes, mais de toute façon, les éleveurs sont déterminés. La situation n'est plus tenable : une « nouvelle donne » doit impérativement s'installer dans la filière. « Aujourd'hui, c'est la pérennité des exploitations agricoles qui est en jeu » précise Dominique Fayel, président de la FDSEA de l'Aveyron. « Et il faut qu'ils comprennent que derrière, c'est aussi la pérennité de leurs outils qui est en jeu ! » Cette action fait suite au mouvement engagé il y a déjà  deux mois par la FNB. « Début septembre, nous avions la volonté de faire évoluer le prix de la viande de 5 centimes d'euros par semaine » explique Nicolas Maurel, responsable bovins viande JA du Tarn et JA national. « Si cette augmentation avait été appliquée pendant les 12 semaines, cela nous aurait conduits à  un prix de la viande supérieur de 60 centimes d'euros pour Noël. » Mais les abatteurs et les industriels n'ont pas joué le jeu. Pour les éleveurs, la coupe est pleine. Entre 1997 et 2010, les prix payés par les consommateurs ont augmenté de 40 %. Les prix aux producteurs, eux, stagnent, voire même reculent. La FNB a donc décidé de peser sur le numéro un de la viande en France, le groupe Bigard. Neuf de leurs sites d'abattage et de transformation sont bloqués en France. Trois régions se retrouvent mobilisées dans le Tarn : Midi-Pyrénées, Aquitaine et Languedoc-Roussillon. Depuis dimanche, des éleveurs des FDSEA et des JA de chaque département se relaient, à  tour de rôle, pour maintenir le blocage. Et cela durera, le temps qu'il faudra. « Nous ne làcherons rien » explique Bernard Malabirade, président de la FDSEA du Gers et secrétaire général adjoint de la FNB. « Tant que nous n'aurons pas de réels engagements de la part du groupe Bigard, nous ne partirons pas ! » Les choses sont claires. Les choses bougent un peu Face à  la forte détermination des éleveurs, Bruno Le Maire a convoqué une réunion au ministère avec les principaux acteurs de la filière (voir ci-contre) le mardi 9 novembre. Seul élément concret : la nomination d'un médiateur chargé de dénouer le conflit. Dans la foulée, une première réunion du bureau de l'interprofession s'est tenue le mercredi 10 novembre. Pour autant, pas de quoi faire plier la mobilisation syndicale. En effet, à  l'heure où nous écrivions ces lignes, il n'y avait rien de neuf du côté de la revalorisation des prix. Le président de la Fédération nationale bovine (FNB) a donc demandé « aux producteurs de rester sur les barrages ». Pierre Chevalier a même appelé à  les intensifier tant qu'« un accord sur l'augmentation des prix à  la production » ne sera pas conclu avec l'aval de la filière. À Castres, pour tenir le blocage, l'organisation est affûtée. Les 14 départements qui participent à  l'action se relayent sur quatre jours. Quand aux adhérents des JA et de la FDSEA du Tarn, ils se relaient par canton afin d'assurer une « permanence syndicale » sous forme de « 3x8 ». « Le groupe Bigard est installé à  Castres, nous sommes donc les premiers concernés. En plus de participer à  la mobilisation, c'est à  nous d'accueillir nos collègues des autres départements et d'assurer l'intendance » explique Marc Rolland, secrétaire général de la FDSEA du Tarn. Lundi, en début d'après-midi, les Aveyronnais ont donc laissé la place aux agriculteurs de l'Aude, du Gers, de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne. Mardi, c'était le tour des Pyrénées-Atlantiques, des Landes, des Hautes-Pyrénées, de l'Ariège, de la Lozère, et du Lot-et-Garonne Ce tour de rôle se répétera selon la même organisation et jusqu'à  nécessaire. Les éleveurs demandent toujours une revalorisation des prix de 0,60 €/kg. S. Lenoble (Le Paysan Tarnais) & B. L.
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