Bovins croissance : reconquérir de la compétitivité
Gràce à la complémentarité des organismes d'accompagnement technique, le pôle élevage des Pyrénées-Atlantiques propose une offre de services diversifiée.
Alors que la taille des troupeaux a augmenté ces dernières années, la productivité des ateliers bovins viande est, elle, plutôt en régression. Le conseil aux éleveurs, via la réorganisation de ses services, telle est donc la priorité de Bovins croissance des Pyrénées-Atlantiques, dont l'assemblée générale s'est tenue le lundi 14 février dernier à Sauveterre-de-Béarn. Une assemblée essentiellement axée autour des sujets techniques et des pistes d'amélioration à mettre en oeuvre dans les élevages.
Comme l'indique le président Georges Lacampagne, l'exercice écoulé a été marqué par la complémentarité avec la chambre d'agriculture, concrétisée par la mise en place d'un pôle élevage suite à la signature d'une convention lors de la Ferme en ville à Bayonne. « Nous allons nous appuyer sur l'expérience d'Optiviande pour améliorer le contenu du VA 0 et du VA 4 mais aussi présenter une nouvelle offre de services recentrée sur l'appui technique et les conseils », explique M. Lacampagne.
Trois grands services sont aujourd'hui proposés à Bovins croissance : l'état civil bovin, avec 201 adhérents ; le VA 4, avec des pesées permettant aux éleveurs d'évaluer le potentiel de leurs animaux en vue de les indexer ; et enfin, le VA 0, avec deux visites annuelles dédiées au conseil et à l'accompagnement technique, que la structure souhaite promouvoir plus particulièrement.
Besoin de réorganisation
Côté effectif, après une baisse quasi continue depuis 2003, le nombre d'adhérents se stabilise en 2010 à 489. Le tout, avec une équipe de Bovins croissance désormais restreinte à quatre agents, deux à temps plein, deux à mi-temps. « Aujourd'hui dans les Pyrénées-Atlantiques, on constate que la taille moyenne des troupeaux a progressé d'environ dix vaches en dix ans (la moyenne des adhérents de Bovins Croissance est de 36 vaches) mais en même temps, on assiste à une baisse de la productivité », commente Thierry Deltor, ingénieur viande à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Les bassins spécialisés ont connu un phénomène d'agrandissement il y a une vingtaine d'années. « Chez nous, constate M. Deltor, dans beaucoup de cas, l'agrandissement s'est fait en reproduisant le système de conduite traditionnel alors qu'au-delà d'une certaine taille, une certaine réorganisation s'impose ».
En cette période difficile pour l'élevage, le potentiel de vaches reproductrices se maintient malgré la diminution du nombre d'éleveurs mais gràce à l'augmentation des tailles de troupeaux. « Dans notre département, 10 % des éleveurs détiennent plus d'un tiers des vaches mais les tailles restent encore faibles par rapport aux autres régions d'élevage » constate Alain Cazaux, le président du service élevage de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
Rationaliser
Parmi les problèmes fréquemment rencontrés dans les élevages, notamment dans les diagnostics Optiviande (145 réalisés en 2009 et 90 en 2010), trois reviennent tout particulièrement : la conduite alimentaire (surtout pour les génisses), l'organisation humaine dans les élevages (comment organiser une conduite rationnelle d'un élevage allaitant) et enfin, les difficultés sanitaires (devenant parfois très lourdes).
« Au final, on se retrouve avec une reproductrice sur cinq qui n'a pas produit (problème de fécondation, cyclicité trop longue), ce qui n'est pas sans conséquence sur l'approvisionnement de la filière puisque cela représente un manque d'environ 15.000 veaux par an au niveau du département », souligne Thierry Deltor. Selon lui, chacun doit essayer de s'adapter « au mieux ». Par exemple, « il faut savoir que le regroupement de vêlages (automne ou hiver) ne peut être mené qu'après une réflexion préalable sur les conditions sanitaires et le logement des veaux : protocoles vaccinaux, alimentation adaptée à chaque lot d'animaux et lots homogènes de veaux (éviter le mélange de veaux de plus de trois semaines d'écart) sont à mettre en oeuvre impérativement. »
Guy Pémartin, président du GDS, mettait quant à lui l'accent sur la surcharge trop fréquente des bàtiments : « dans certains cas, il vaut mieux savoir décapitaliser un troupeau trop grand pour regagner en efficacité et dégager un revenu similaire »
Thierry Ladevèze