Feu vert au versement anticipé de la prime à la vache allaitante
La Commission européenne a donné son accord à la France de procéder à un versement anticipé au 16 octobre, et non en décembre, d'un acompte à la prime à la vache allaitante, pour soulager les trésoreries des éleveurs affectées à la fois par la crise de marché, la sécheresse et l'augmentation des prix des aliments du bétail.
À l'occasion du conseil des ministres de l'Agriculture du 17 mai, la France a obtenu du Commissaire européen à l'Agriculture le versement anticipé d'un acompte sur la prime à la vache allaitante (PMTVA). Celui-ci interviendra le 16 octobre 2011, soit deux mois avant la date prévue, sur 80 % du montant de la prime.
Le 12 mai dernier, à l'issue de la réunion du comité de suivi de la sécheresse agricole, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, s'était engagé à déposer cette demande à Bruxelles. La France a été soutenue par douze autres États membres qui ont évoqué, eux aussi, les difficultés secteur bovin sinistré à la fois par la conjoncture, la sécheresse et l'augmentation des prix des aliments du bétail. Il s'agit de Chypre, de la Belgique, de la Grèce, des Pays-Bas, du Luxembourg, de la Pologne, de la Roumanie, de l'Autriche, de l'Allemagne, de l'Espagne, du Portugal et de la Hongrie.
En revanche, pour ce qui est de la demande française d'un versement anticipé de la moitié des aides directes découplées du premier pilier, elle n'a pas abouti. Du moins à ce stade, le commissaire n'a pas donné de réponse définitive.
La FNB craint un effondrement des cours
La Fédération nationale bovine (FNB) considère que les mesures annoncées (jachère, avance PMTVA) sont largement insuffisantes. Le syndicat redoute une décapitalisation d'au moins 10 % des vaches allaitantes, des sorties anticipées des animaux d'engraissement et donc un effondrement généralisé des cours. Le marché des broutards pourrait être touché avec la réduction des achats pour l'engraissement.
La situation exceptionnelle de sécheresse pourrait porter un coup fatal à la production des exploitations bovin-viande, estime la FNB. Les éleveurs, en crise de revenu depuis plus de quatre ans, seront dans l'incapacité d'acheter des volumes considérables de fourrages. Et cela d'autant plus si les prix ne sont pas contenus.
Une situation exceptionnelle
C'est pourquoi la FNB requiert « un plan exceptionnel élevage ». À savoir un allégement des trésoreries avec un rapport des annuités de remboursement en fin de tableau, une prise en charge des cotisations MSA, une exonération de la TFNB et des prêts à taux zéro en attente des versements calamités dont la procédure de reconnaissance doit être accélérée.
La FNB demande également à Bruxelles, l'ouverture d'une intervention publique exceptionnelle sur les femelles et les broutards pour stocker l'afflux sur les marchés et maintenir les cours.
Le syndicat appelle aussi à des adaptations réglementaires pour donner aux éleveurs quelques marges de manoeuvre et de bon sens sur la durée de détention des animaux, le retournement des prairies, l'assouplissement des règles de chargement PHAE et ICHN.