Filière ovine cherche jeunes bergers
Une trentaine d'élèves a participé aux épreuves qualificatives pour la finale nationale des Ovinpiades qui se sont déroulées mardi 5 février sur les terres du lycée agricole de Dax.
Vingt-huit lycéens, dont deux filles, se sont affrontés mardi lors de la finale régionale des Ovinpiades des jeunes bergers au lycée agricole de Dax-Å’yreluy. © Le Sillon
Denis Luchillo, du lycée agricole de Mauléon, et Stéphane Arriubergé, du lycée agricole d'Oloron-Sainte-Marie, (photo ci-dessous) représenteront l'Aquitaine lors de la finale nationale des huitièmes Ovinpiades des jeunes bergers qui se déroulera le samedi 23 février au Salon international de l'agriculture à Paris. Les deux élèves de terminale Conduite et gestion de l'exploitation agricole se sont qualifiés lors de la finale régionale qui a eu lieu mardi au lycée agricole de Dax-Å’yreluy.
Vingt-huit lycéens des établissements de Sainte-Livrade (47), Bazas (33), La Réole (33), Dax (40), Mauléon (64), Oloron (64), Saint-Palais (64) et Hasparren (64) se sont affrontés toute la matinée. Après un quiz théorique visant à valider leurs connaissances sur l'élevage ovin, c'est dans des épreuves pratiques, représentatives du métier d'éleveur, que les candidats ont dû prouver leur savoir-faire.
Quatre ateliers
Quatre ateliers étaient proposés. Pour le tri des brebis, les candidats devaient faire passer un lot de dix brebis dans un couloir de contention, puis en isoler trois, repérées gràce à leur puce électronique. L'épreuve de parage consistait, à l'aide d'une cage de retournement, à tailler les onglons de la brebis en un temps donné. Le jury, composé d'un éleveur et d'un technicien ou enseignant agricole, chronométrait et notait la précision du geste, la manipulation des ovins, le respect des consignes de sécurité Les concurrents avaient ensuite quatre minutes pour donner une note d'état corporel à chacun des animaux. Enfin, ils devaient prouver leur maîtrise de la conduite en pilotant un quad attelé à une remorque transportant trois brebis.
Organisée par l'Interbev ovins, l'interprofession bétail et viande, la manifestation qui en est à sa huitième édition, vise à promouvoir le métier d'éleveur ovin et à susciter de nouvelles vocations auprès des élèves des lycées agricoles. «La moyenne d'àge des éleveurs de brebis est de 53 ans, note Jean-Louis Viry, éleveur à Labastide d'Armagnac. Dans une dizaine d'années, 58% d'entre eux partiront à la retraite. Il y a donc un fort besoin de renouvellement des générations. De plus, il y a vraiment de la place pour la production, puisque la France ne produit que 40% de sa consommation de viande ovine».
Reconquête ovine
Outre cette manifestation de promotion, l'interprofession ne recule d'ailleurs devant rien pour séduire de nouveaux éleveurs. Le site internet www.jedeviensberger.com est le fer de lance de la «reconquête ovine». Il offre aux formateurs et aux élèves en établissements d'enseignement agricole, ainsi qu'aux candidats à l'installation, une mine d'informations sur la filière et ses opportunités. Un numéro vert (0.805.620.090) a également été mis à disposition pour répondre à toutes les questions des personnes intéressées par la mise en place d'un atelier.
Enfin, un fonds d'investissement, Labeliance Agri, vient d'être créé pour aider les exploitants agricoles en première installation ou en développement à augmenter leurs fonds propres (1). Didier Paquet, président du syndicat ovin des Landes, espère que ces mesures permettront de développer l'élevage, et notamment dans son département qui accueillait pour la première fois la finale régionale des Ovinpiades. «On a tendance à oublier qu'il y a un siècle, les Landes étaient le premier département moutonnier de France Il y a un fort potentiel de développement ici. En valorisant des terres qui ne peuvent pas être mises en culture, le mouton se place à la fois sur le créneau économique et sur celui du développement durable».
Cécile Agusti
1 - Renseignements sur www.labelianceinvest.fr