Génétique bovine : le sexage des semences se développe
Progressivement, la technique du sexage de semence est de plus en plus utilisée au sein des principales races bovines. En effet, elle peut représenter un moyen d'améliorer la rentabilité des troupeaux.
La technique de sexage de la semence autorise désormais une grande fiabilité : l'obtention d'un veau du sexe désiré avec de la semence sexée est fiable à près de 90 % ! © Réussir
La nature fait bien les choses. Prenez une population bovine suffisamment importante et observez sa descendance. Vous constaterez que le nombre de produits màles et femelles s'équilibre rapidement. Normal, le sex-ratio pour les bovins, comme pour la majorité des espèces, est de cinquante pour cent. Théoriquement, une vache a donc une chance sur deux de donner naissance à un veau màle ou une génisse. Aujourd'hui, le principe du sexage de la semence vient bousculer cet ordre établi.
Ludovic Isard est technicien au sein de l'entreprise de sélection Midatest. À l'occasion de l'assemblée générale de l'organisme Bovins croissance des Landes, il a dressé un état des lieux des travaux pour la race Blonde d'Aquitaine. « Le sexage de semence fait partie des nouveaux outils de reproduction pour améliorer la rentabilité des troupeaux », explique-t-il. Comment est-il possible de programmer le sexe d'un veau ? « On s'appuie sur la taille des chromosomes qui s'avère différente Les chromosomes des spermatozoides màles (XY) ont environ quatre pour cent d'ADN en moins ». Ce constat établi, le sexage de la semence consiste donc à repérer et à trier les spermatozoides en fonction de la taille de leurs matériels chromosomiques. Une technique encore rare
Pour cela, les scientifiques s'appuient sur le principe de la coloration, gràce à des substances fluorescentes. L'opération de tri est réalisée par le biais d'un automate équipé de capteurs lasers qui réalise trois lots de spermatozoides : ceux porteurs du chromosome X, ceux porteurs du chromosome Y et un troisième lot composé de cellules spermatiques n'ayant pu être caractérisées. « Il existe très peu de machines en fonctionnement. Aujourd'hui, il y en a une en France, une en Grande-Bretagne et une aux USA principalement ». Pour les éleveurs, l'usage de semences sexées revêt de multiples enjeux. Pour une vache donnée, ils peuvent désormais adapter le sexe du veau en fonction de sa destination commerciale. « Par exemple, avec un marché très compliqué sur les broutardes, on a tout intérêt à avoir un maximum de màles ». Ce raisonnement vaut également pour la gestion du renouvellement, « on peut cibler les vaches destinées à produire les génisses de renouvellement ».
Malgré tout, Ludovic Isard prévient, « en aucun cas la semence sexée ne peut être un remède aux problèmes de reproduction ». Au contraire, l'utilisation de cet outil s'adresse plutôt à des éleveurs qui maîtrisent bien la fécondité de leur troupeau. En effet, l'opération de tri réalisée sur la semence fraîche implique un taux de réussite à l'insémination légèrement inférieur à celui des doses classiques. « C'est pourquoi, on conseille d'utiliser ces taureaux sur des génisses, car le taux de gestation est supérieur à celui des vaches », indique Ludovic Isard. D'autant qu'avec un prix supérieur aux paillettes non sexées (respectivement 45 € et 40 € pour la semence màle et femelle), les éleveurs ont tout intérêt à réussir au mieux leurs inséminations. Au début de la dernière campagne, Midatest a proposé les semences sexées de deux reproducteurs en race Blonde d'Aquitaine. Mais dernièrement, l'entreprise a suspendu temporairement leur diffusion. « La qualité des paillettes, produites par le laboratoire de Grande-Bretagne, n'a pas donné pleinement satisfaction. Malgré tout, nous allons faire évoluer notre organisation et nous souhaitons développer cette offre dès la prochaine campagne ».
Fabien Brèthes
Les autres races
En races laitières, la Montbéliarde a enregistré la plus forte activé en matière de sexage de semence. Le taux d'utilisation de cette technique est aujourd'hui assez conséquent au regard des autres races.
Plusieurs taureaux sexés sont également disponibles en Prim'Holstein. Pour cette race, ainsi que pour celle de la Brune des Alpes, des paillettes produites en Amérique du nord étaient déjà disponibles. Pour les races allaitantes, la Charolaise possède déjà une offre conséquente. Quant à la race Limousine, elle ne dispose pas encore d'un reproducteur adéquat. Malgré tout, cette situation devrait rapidement évoluer et elle pourrait proposer une offre de semences sexées dans les prochains mois.
Pour cela, les scientifiques s'appuient sur le principe de la coloration, gràce à des substances fluorescentes. L'opération de tri est réalisée par le biais d'un automate équipé de capteurs lasers qui réalise trois lots de spermatozoides : ceux porteurs du chromosome X, ceux porteurs du chromosome Y et un troisième lot composé de cellules spermatiques n'ayant pu être caractérisées. « Il existe très peu de machines en fonctionnement. Aujourd'hui, il y en a une en France, une en Grande-Bretagne et une aux USA principalement ». Pour les éleveurs, l'usage de semences sexées revêt de multiples enjeux. Pour une vache donnée, ils peuvent désormais adapter le sexe du veau en fonction de sa destination commerciale. « Par exemple, avec un marché très compliqué sur les broutardes, on a tout intérêt à avoir un maximum de màles ». Ce raisonnement vaut également pour la gestion du renouvellement, « on peut cibler les vaches destinées à produire les génisses de renouvellement ».
Malgré tout, Ludovic Isard prévient, « en aucun cas la semence sexée ne peut être un remède aux problèmes de reproduction ». Au contraire, l'utilisation de cet outil s'adresse plutôt à des éleveurs qui maîtrisent bien la fécondité de leur troupeau. En effet, l'opération de tri réalisée sur la semence fraîche implique un taux de réussite à l'insémination légèrement inférieur à celui des doses classiques. « C'est pourquoi, on conseille d'utiliser ces taureaux sur des génisses, car le taux de gestation est supérieur à celui des vaches », indique Ludovic Isard. D'autant qu'avec un prix supérieur aux paillettes non sexées (respectivement 45 € et 40 € pour la semence màle et femelle), les éleveurs ont tout intérêt à réussir au mieux leurs inséminations. Au début de la dernière campagne, Midatest a proposé les semences sexées de deux reproducteurs en race Blonde d'Aquitaine. Mais dernièrement, l'entreprise a suspendu temporairement leur diffusion. « La qualité des paillettes, produites par le laboratoire de Grande-Bretagne, n'a pas donné pleinement satisfaction. Malgré tout, nous allons faire évoluer notre organisation et nous souhaitons développer cette offre dès la prochaine campagne ».
Fabien Brèthes
Les autres races
En races laitières, la Montbéliarde a enregistré la plus forte activé en matière de sexage de semence. Le taux d'utilisation de cette technique est aujourd'hui assez conséquent au regard des autres races.
Plusieurs taureaux sexés sont également disponibles en Prim'Holstein. Pour cette race, ainsi que pour celle de la Brune des Alpes, des paillettes produites en Amérique du nord étaient déjà disponibles. Pour les races allaitantes, la Charolaise possède déjà une offre conséquente. Quant à la race Limousine, elle ne dispose pas encore d'un reproducteur adéquat. Malgré tout, cette situation devrait rapidement évoluer et elle pourrait proposer une offre de semences sexées dans les prochains mois.