La Caoso s'investit dans le commerce de la laine
Outre la poursuite de son activité dans le secteur de la viande, la Caoso (coopérative agricole ovine du Sud-Ouest) renforce son implication dans la filière laine.
Le président Jean-Marie Armagnague (au centre) avait convié à cette assemblée Philippe Colas (à gauche au premier plan). président de l'Areovla (association régionale des éleveurs ovins viande et lait d'Aquitaine) . © G.M / Le Sillon
Avec ses 481 adhérents, soit une vingtaine de plus que l'an dernier, la Coopérative agricole ovine du Sud-Ouest (Caoso) affiche des ambitions, tant dans son activité de commercialisation de viande que de valorisation des toisons. L'assemblée générale qui s'est tenue à Idaux-Mendy le vendredi 22 octobre a ainsi été l'occasion pour le président Jean-Michel Armagnague et le directeur Jean-Marie Etchegorry d'annoncer — et faire entériner par l'assemblée — la décision d'une prise de participation de la Caoso dans la filière lainière.
Forte implication dans Natur'Laine
Paradoxalement, le développement des ventes de la société « France laine » s'est accompagné d'un accroissement du déficit. Ces pertes ont conduit au rachat de la structure par l'actionnaire principal Gilles Detiège et la création de la SAS Natur'laine. Celui-ci a besoin à la fois de fournisseurs et de partenaires. D'où la convention passée avec la Caoso. L'accord prévoit que la coopérative apporte une contribution de 30.000 euros au capital et s'engage sur une livraison annuelle d'au moins « 200 tonnes rémunérées à un prix négocié pour plusieurs années », assure M. Etchegorry.
Le marché de la laine est certes fluctuant mais les atouts dont dispose le produit « Natur'laine » pour l'isolation des habitations permet d'espérer un développement des ventes. « Ce produit est référencé dans sept enseignes nationales de bricolage » confie le président Armagnague. Ce partenariat ne fait toutefois que démarrer, tempère M. Etchegorry : « L'objectif à terme est d'atteindre un prix qui permettre de payer la tonte ». Ce nouveau débouché présente ainsi un réel intérêt pour la valorisation de laines grises (issues des manechs tête noire) souvent jetées du fait de leur faible prix.
Au-delà de cette activité lainière, le métier de base de la coopérative reste la commercialisation de la viande ovine, notamment l'agneau de lait. En comptant les animaux livrés dans le cadre du partenariat avec la coopérative « Axuria », la Caoso commercialise quelque 100.000 agneaux de lait, en grande partie exportée vers l'Espagne (lire zoom ci-dessous).
La particularité de ce marché est son extrême saisonnalité : les achats sont concentrés sur la fin d'année et dans une moindre mesure juste avant Pàques. L'offre tente certes de s'adapter puisque 45 % des apports sont assurés en décembre mais les 13 % livrés en janvier « posent problème du fait de l'absence de demande à ce moment-là », insiste M. Etchegorry. Ce phénomène influe directement sur le prix moyen payé qui aura été cette année de 3,33 euros (contre 3,37 euros l'an dernier). Pour pallier — ou contourner — cette absence de marché en janvier-février, un projet de création d'unité de congélation a été lancé à l'abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port.
La baisse de la demande est accentuée par le difficile contexte économique ibérique : la Caoso souhaite néanmoins s'impliquer davantage dans l'aval de l'autre côté des Pyrénées.
Par ailleurs, pour limiter la part que représente l'exportation, les responsables de la coopérative souhaitent accroître la vente de proximité, notamment auprès de la restauration régionale haut de gamme : c'est d'ailleurs cette cible que vise en priorité la filière bio qui s'est mise en place cette année (8 adhérents soit 522 agneaux). Outre les agneaux de lait, la Caoso commercialise des agneaux lourds, secteur en forte régression (1.720 en 2010 contre 3.400 en 2006). En revanche, les « agneaux de Pays d'Oc » constituent un créneau porteur à l'inverse de la « situation peu brillante » du marché de la brebis.
Parmi les autres activités et projets de la coopérative, le directeur citait la collecte de béliers, le suivi des dossiers des adhérents dans le cade du contrat de plan État-région, la vérification des pratiques vis-à -vis du cahier des charges des signes officiels de qualité et d'origine, la convention lait de montagne. Le président Armagnague faisait également état du développement d'une activité de transport d'animaux.
Au terme de ce tour d'horizon, il apparaît que la coopérative aura connu un exercice plutôt faste avec un chiffre d'affaires de 5.732.973 euros en progression de 6 % pour un résultat net de 36.000 euros (19.000 l'an dernier). Et côté perspectives, les chantiers ne manquent pas pour 2011. Guy Mimbielle
Chiffres
79764 agneaux de lait ont été produits par la Caoso durant l'exercice (soit 2000 de plus que l'année précédente). À ce chiffre, il convient d'ajouter la commercialisation des 19.285 agneaux légers livrés par Axuria dans le cadre d'un partenariat avec cette coopérative, des 1.720 agneaux lourds et des 525 agneaux bio.
Soit un total de plus de 100 000 agneaux vendus en grande partie vers l'Espagne.
Pour ce qui est de la laine, les volumes collectés dépassent les 400 tonnes par an (404 cette année). Ces laines sont commercialisées auprès de Natur'laine (72 tonnes) mais aussi à l'export (220 tonnes).
Forte implication dans Natur'Laine
Paradoxalement, le développement des ventes de la société « France laine » s'est accompagné d'un accroissement du déficit. Ces pertes ont conduit au rachat de la structure par l'actionnaire principal Gilles Detiège et la création de la SAS Natur'laine. Celui-ci a besoin à la fois de fournisseurs et de partenaires. D'où la convention passée avec la Caoso. L'accord prévoit que la coopérative apporte une contribution de 30.000 euros au capital et s'engage sur une livraison annuelle d'au moins « 200 tonnes rémunérées à un prix négocié pour plusieurs années », assure M. Etchegorry.
Le marché de la laine est certes fluctuant mais les atouts dont dispose le produit « Natur'laine » pour l'isolation des habitations permet d'espérer un développement des ventes. « Ce produit est référencé dans sept enseignes nationales de bricolage » confie le président Armagnague. Ce partenariat ne fait toutefois que démarrer, tempère M. Etchegorry : « L'objectif à terme est d'atteindre un prix qui permettre de payer la tonte ». Ce nouveau débouché présente ainsi un réel intérêt pour la valorisation de laines grises (issues des manechs tête noire) souvent jetées du fait de leur faible prix.
Au-delà de cette activité lainière, le métier de base de la coopérative reste la commercialisation de la viande ovine, notamment l'agneau de lait. En comptant les animaux livrés dans le cadre du partenariat avec la coopérative « Axuria », la Caoso commercialise quelque 100.000 agneaux de lait, en grande partie exportée vers l'Espagne (lire zoom ci-dessous).
La particularité de ce marché est son extrême saisonnalité : les achats sont concentrés sur la fin d'année et dans une moindre mesure juste avant Pàques. L'offre tente certes de s'adapter puisque 45 % des apports sont assurés en décembre mais les 13 % livrés en janvier « posent problème du fait de l'absence de demande à ce moment-là », insiste M. Etchegorry. Ce phénomène influe directement sur le prix moyen payé qui aura été cette année de 3,33 euros (contre 3,37 euros l'an dernier). Pour pallier — ou contourner — cette absence de marché en janvier-février, un projet de création d'unité de congélation a été lancé à l'abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port.
La baisse de la demande est accentuée par le difficile contexte économique ibérique : la Caoso souhaite néanmoins s'impliquer davantage dans l'aval de l'autre côté des Pyrénées.
Par ailleurs, pour limiter la part que représente l'exportation, les responsables de la coopérative souhaitent accroître la vente de proximité, notamment auprès de la restauration régionale haut de gamme : c'est d'ailleurs cette cible que vise en priorité la filière bio qui s'est mise en place cette année (8 adhérents soit 522 agneaux). Outre les agneaux de lait, la Caoso commercialise des agneaux lourds, secteur en forte régression (1.720 en 2010 contre 3.400 en 2006). En revanche, les « agneaux de Pays d'Oc » constituent un créneau porteur à l'inverse de la « situation peu brillante » du marché de la brebis.
Parmi les autres activités et projets de la coopérative, le directeur citait la collecte de béliers, le suivi des dossiers des adhérents dans le cade du contrat de plan État-région, la vérification des pratiques vis-à -vis du cahier des charges des signes officiels de qualité et d'origine, la convention lait de montagne. Le président Armagnague faisait également état du développement d'une activité de transport d'animaux.
Au terme de ce tour d'horizon, il apparaît que la coopérative aura connu un exercice plutôt faste avec un chiffre d'affaires de 5.732.973 euros en progression de 6 % pour un résultat net de 36.000 euros (19.000 l'an dernier). Et côté perspectives, les chantiers ne manquent pas pour 2011. Guy Mimbielle
Chiffres
79764 agneaux de lait ont été produits par la Caoso durant l'exercice (soit 2000 de plus que l'année précédente). À ce chiffre, il convient d'ajouter la commercialisation des 19.285 agneaux légers livrés par Axuria dans le cadre d'un partenariat avec cette coopérative, des 1.720 agneaux lourds et des 525 agneaux bio.
Soit un total de plus de 100 000 agneaux vendus en grande partie vers l'Espagne.
Pour ce qui est de la laine, les volumes collectés dépassent les 400 tonnes par an (404 cette année). Ces laines sont commercialisées auprès de Natur'laine (72 tonnes) mais aussi à l'export (220 tonnes).