La filière Porc fermier du Sud-Ouest en quête de nouveaux producteurs
Portée par le label rouge Porc fermier du Sud-Ouest, cette production souhaite se densifier face à une demande croissante.
Maxime Barus élève à Bournos des porcs plein air en label rouge Porc fermier du Sud Ouest. Cette activité lui permet de valoriser ainsi l’atelier maternité développé sur la ferme par son père
Portée par le label rouge Porc fermier du Sud-Ouest, cette production souhaite se densifier face à une demande croissante.
Maxime Barus élève à Bournos des porcs plein air en label rouge Porc fermier du Sud Ouest. Cette activité lui permet de valoriser ainsi l’atelier maternité développé sur la ferme par son père
À Bournos (Pyrénées-Atlantiques), Maxime Barus a lancé en novembre 2021 son nouvel atelier d’engraissement de cochon plein air en label rouge Porc fermier du Sud-Ouest. Installée à flanc de coteaux, sa stabulation — scindée entre une zone paillée et une destinée à l’alimentation — s’étend sur 780 m2 lui permettant d’accueillir simultanément deux bandes d’environ 220 cochons chacune.
Dans le prolongement de l’activité de naisseur-engraisseur impulsée depuis plusieurs années par son père, Maxime Barus a lancé ce projet dans le cadre de son installation. «Nous élevons 90 truies. Jusqu’à maintenant, mon père engraissait 2 bandes en porcs standards dans un bâtiment à Geüs-d’Arzacq et une autre bande de cochons était vendue en post-sevrage», explique le porcher de 28 ans, qui pilote à côté de ça, 70 hectares de SAU (dont près de 40 ha de maïs). Dans l’idée de développer la ferme familiale avec un projet pérenne «en phase avec les attentes sociétales», le jeune Bournosien réfléchissait à plusieurs solutions avec l’optique, tout de même, «d’engraisser toute sa production».
L’éleveur a écho de celle proposée par la Fipso autour de son label rouge. «M’engager dans cette filière était pour moi un gage de sécurité d’abord financier. Effectivement, par rapport au standard, les marges sont plus intéressantes et il y a ce prix plancher qui est rassurant», souligne-t-il. Après avoir trouvé le foncier et affiné le dimensionnement de sa réalisation, il met son projet sur les rails.
Trouver du foncier
Après un an de fonctionnement, Maxime Barus a aujourd’hui pris ses repères. Si la gestion de la paille et l’ajustement de plusieurs leviers diffèrent sensiblement de la production de porcs standards, le bon sens paysan guide ce jeune porcher qui veille à respecter le cahier des charges imposé par le label rouge. Élevés dans l’atelier maternité à quelques centaines de mètres de son nouveau bâtiment, ses porcs débarquent sur ce site pour l’engraissement à 10 semaines.
«Ils restent dans le bâtiment durant quelques jours et ils n’ont accès à l’extérieur qu’à leur 16e semaine.» Autour, quasiment 11 hectares de parcours ont été déployés. Cela lui permet d’assurer aisément le chargement de 90 porcs par ha et par an, imposé par le label rouge. «Dans mon fonctionnement, j’ai scindé en 4 lots le foncier afin que les prairies soient remises en état après le passage d’une bande. Ainsi, il y a presque 7 mois avant qu’une bande revienne sur la même parcelle.»
Cette gestion — qui lui a demandé le déploiement de pas moins de 3 kilomètres et demie linéaire de clôture — lui permet ainsi des mises en cultures selon la période ou de simplement regarnir les prairies. Côté alimentation, les bêtes bénéficient de farine d’un mélange de céréales (50 % de maïs) issu de la mouture à façon composée par Sanders à Lescar avec son maïs. Les premiers départs pour l’abattage interviennent autour de leur 26e semaine et généralement, en deux trois fois. «On fait ça à l’œil. Ils partent souvent à un poids carcasse moyen de 100 kg», souligne-t-il.
Une troisième bande
Aujourd’hui, ce système lui confère une valorisation optimale de son travail de la naissance à l’engraissement. Il ambitionne d’ailleurs de valoriser la troisième bande de cette manière. «À moyen terme, ça serait vraiment un souhait. Il faut pour cela que je trouve du parcellaire. C’est pour moi la seule contrainte de cette production.»
Cette réflexion aiguise d’ailleurs toute l’attention de Christophe Lortet, technicien élevage à la Fipso, qui assure également la fourniture des porcelets et la commercialisation. «Face à un marché en pleine expansion, il nous faudrait entre 6000 et 7000 porcs de plus soit une dizaine d’élevages en plus», précise le spécialiste, qui voit ces ateliers adaptés en reprise d’activité ou comme un moyen de diversification.