La présence du loup est officiellement confirmée en Béarn
Photos, analyses d’excréments : plusieurs éléments attestent de la présence d’un loup en Béarn, dans le massif de Jaut.
«Il est réapparu comme il avait disparu» glisse le préfet des Pyrénées-Atlantiques lors de sa rencontre avec la presse à l’occasion des vœux pour l’année 2020, ce jeudi 23 janvier. Avec cette petite phrase, Éric Spitz, confirme que la présence d’un loup dans le massif de Jaut est certifiée. En effet, l’animal a été photographié à deux reprises par le réseau loup de l’ONCFS le 30 novembre et le 24 décembre 2019, sur la commune de Louvie-Soubiron.
Par ailleurs, les analyses d’excréments, prélevés cette fois sur le village voisin de Castet, «mettent en évidence» qu’il s’agit bien d’un «loup gris mâle de lignée italo-alpine (Canis lupus lupus) présentant une trace d’hybridation ancestrale» précise le communiqué de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques publié à l’issue de la rencontre avec la presse.
Le même individu
Les expertises réalisées par un laboratoire certifié et spécialisé dans les technologies de l’ADN des canidés, confirment également «qu’il s’agit du même individu que celui identifié […] en août 2018» et qui avait déjà été photographié alors «à peu près au même endroit» a précisé le préfet.
Concernant les prédations, si la «responsabilité éventuelle» de ce loup «n’est pas à exclure», le communiqué expliquant «qu’il peut exister des similitudes entre une prédation par un loup et celle dont est responsable un chien de grande taille». Ainsi, après les attaques qui s’étaient déroulées sur Aste-Béon le 13 août 2019, les analyses d’excréments avaient révélé l’ADN d’un chien. Quoi qu’il en soit, «à ce jour, les dommages de type canidés en 2019 portent sur environ 130 têtes de bétail» soient un chiffre «inférieurs à ceux de 2018, année où les éleveurs avaient déclaré la perte de plus de 220 animaux » précise les autorités.
Comité de suivi
Face à cette situation, le préfet réunira très prochainement l’ensemble des acteurs (services de l’État, collectivités, professions agricole et forestière, associations de protection de la nature, de la louveterie et des chasseurs) pour planifier le suivi de la présence du loup dans le département et poursuivre la mobilisation des mesures de protection des troupeaux.
Ce comité aura, également, pour mission d’organiser «la communication en toute transparence et objectivité sur les dégâts imputables à des canidés (loup ou chiens) et de mettre en place un protocole d’action adapté et réactif en fonction de l’évolution de la situation locale à travers les mesures de gestion du loup».
B. Lalanne