La Safer prône une mobilisation collective en faveur de la transmission
La Safer a tenu sa traditionnelle conférence départementale du foncier rural, ce lundi 26 septembre à Mont-de-Marsan. Comme à l’accoutumée, ce rendez-vous a permis de revenir sur le bilan du marché rural lors de l’exercice 2021. Dans un second temps, un débat a été organisé autour d’une problématique qui préoccupe pleinement la Safer, celle du renouvellement des générations d’agriculteurs, avec un slogan : jouons collectif !
La Safer a tenu sa traditionnelle conférence départementale du foncier rural, ce lundi 26 septembre à Mont-de-Marsan. Comme à l’accoutumée, ce rendez-vous a permis de revenir sur le bilan du marché rural lors de l’exercice 2021. Dans un second temps, un débat a été organisé autour d’une problématique qui préoccupe pleinement la Safer, celle du renouvellement des générations d’agriculteurs, avec un slogan : jouons collectif !
L’état des lieux en la matière est clair. «Nous arrivons à la fin de la vague des papy-boomers, résume Philippe de Guenin, directeur de la DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt). Dans les cinq ans qui viennent, nous avons encore beaucoup d’exploitants qui vont partir à la retraite». Il faut noter, toutefois, qu’une grande partie de ces futurs cédants sont à la tête de structures qualifiées de «micros» ou de «petites» exploitations.
Ce constat régional s’applique pleinement dans les Landes. «On vit effectivement un choc démographique. Cet état des lieux est assez inquiétant si l’on se projette à moyen terme, avec des conséquences plus globales sur nos filières agricoles et agroalimentaires», confirme François Darbo, membre du bureau de la chambre d’agriculture et président du COTI (Comité d’orientation transmission-installation).
Préoccupation générale
La question de la transmission/installation est donc au cœur des préoccupations de toute la profession. «Il ne faut pas se le cacher, il y a actuellement un manque de porteurs de projets pour reprendre les fermes en l’état, poursuit François Darbo. Certes, on voit des candidats intéressés par le métier. Mais force est de constater que la jonction entre les potentiels cédants et les porteurs de projets a parfois du mal à se faire».
L’inadéquation qui peut exister entre les intentions des candidats et les possibilités de reprise qui leur sont offertes constitue une difficulté plusieurs fois évoquée. «La question de l’accès au foncier est centrale. Malgré tout, elle n’est pas la seule pour expliquer le déficit d’arrivées dans le métier, note le sociologue François Purseigle. Les demandes d’exploitations ne coïncident pas forcément avec l’offre… L’un des enjeux est d’arriver à penser la coexistence des différentes formes d’organisations de la production agricole».
Les données de la DRAAF confirment cette tendance au niveau régional. «Pour la première fois, on voit des nouveaux installés avec des surfaces inférieures aux exploitants qu’ils remplacent. C’est notamment le cas au niveau du maraîchage, qui a un poids très important», fait remarqué Philippe de Guenin.
D’un autre côté, il apparaît crucial pour les cédants d’anticiper leurs réflexions vis-à-vis de leur passage de témoin. «L’enjeu est d’avoir des exploitations transmissibles…», souligne François Darbo.
Des écueils économiques
Les débats n’ont pas manqué de soulever de multiples problématiques sous-jacentes, qui influencent les possibilités de transmission, à commencer par les écueils économiques. Ainsi, la taille des exploitations est un réel frein pour un certain nombre de projets, y compris dans le cas de transmissions familiales. Et puis, la question de l’adéquation entre le prix du foncier et la rentabilité de certaines filières a été posée. Tous ces aspects peuvent conduire à nourrir des inquiétudes légitimes pour certains territoires mais aussi pour certaines productions, en particulier dans le domaine de l’élevage localement.
«Ces réalités nouvelles nécessitent des approches différentes de ce qui se faisait avant, commente Jean-Michel Anaclet, président du comité technique de la Safer dans les Landes. Il y a des outils qui existent, d’autres qu’il va falloir inventer… Il faut que l’on réfléchisse collectivement pour trouver des solutions, d’un point de vue économique, mais pas seulement. Cette question intéresse tout le monde, tous les acteurs du territoire, y compris les collectivités. On est dans une période où il faut se mobiliser…».
Si les difficultés sont réelles, des exemples de transmissions réussies existent. En témoigne l’exemple de Rémy Lafargue, installé depuis 2015 à Retjons, et de Philippe Laborde, qui lui a transmis son exploitation. Leur démarche concerne une structure de 85 hectares de grandes cultures irriguées.
Plusieurs instruments ont été mobilisés pour assurer la transmission : la vente d’une partie des terres par la Safer, le dispositif de portage foncier assuré également par la Safer pour une autre fraction, et la poursuite de locations communales pour une dernière partie. «Pour moi, l’objectif était d’avoir un organisme capable d’assurer la transmission globale, a témoigné Philippe Laborde. Avec la Safer, cet organisme était tout trouvé».
F. Brèthes