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La tuberculose bovine encore très présente dans les Pyrénées-Atlantiques

Rappel de la réglementation, des actions de prophylaxie et état des lieux en cette fin 2011 sur la tuberculose bovine.

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En 2011, dans les Pyrénées-Atlantiques, ce sont 9 cheptels, soit plus de 700 bovins, qui ont été déclarés contaminés par la tuberculose bovine et ont été abattus en totalité, au terme de recherches et d'enquêtes menées par la direction départementale de la protection des populations (DDPP) qui auront parfois duré plusieurs mois. En effet, la particularité de la tuberculose, pathologie due à  Mycobacterium bovis, tient au fait qu'elle est très difficile à  diagnostiquer. Les animaux (sauf exception) ne présentent aucun signe extérieur d'infection. Les principaux symptômes, que sont la toux, les difficultés respiratoires ou l'amaigrissement, ne sont plus observés. Ainsi, la maladie peut s'installer de façon totalement inaperçue au sein d'un troupeau. 1 Une surveillance régulière et périodique de l'ensemble du troupeau au cours des opérations de prophylaxie est nécessaire, mais elle n'a pas permis d'éradiquer la maladie jusqu'à  présent. En effet, le test de dépistage, l'intradermotuberculination, est difficile à  réaliser tant pour les éleveurs (nécessité de contention de chaque animal, 2 fois à  3 jours d'intervalle) que pour les vétérinaires (injection du produit, à  l'encolure, et lecture de la réaction) et elle n'est pas totalement spécifique à  la tuberculose bovine. De nombreuses autres infections, telle la paratuberculose ou la tuberculose aviaire (non pathogène pour les bovins) peuvent interférer avec ce test. Seuls, 3 des 9 foyers de 2011 ont été initialement identifiés par cette surveillance. 2 Au final, c'est encore aujourd'hui à  l'abattoir que la plupart des cas sont détectés, de part la présence de lésions évocatrices sur les ganglions, les poumons et parfois même sur l'ensemble des organes. Mais ce diagnostic arrive malheureusement très tard puisque l'observation de lésion signifie que la tuberculose a eu du temps pour se développer au sein du troupeau. C'est pourquoi, malgré la politique d'abattage total systématique des troupeaux infectés menée depuis 1999, le nombre de foyers découverts chaque année ne diminue pas. La situation à  l'échelon national n'est pas meilleure. En effet, depuis plusieurs années, on observe une nette augmentation de cas diagnostiqués, qui a obligé le ministère de l'Agriculture à  renforcer sa politique de surveillance et de lutte. 3 Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, la zone géographique du nord Béarn (triangle Pau/Orthez/Arzacq) est tout particulièrement touchée. Cette zone regroupe à  elle seule 75 % des foyers détectés depuis 6 ans (~30). Ces foyers ont un autre point commun : c'est la même souche de Mycobacterium bovis (identifiée par génie moléculaire) qui en est responsable (la souche F7). D'autres foyers ont pu être mis en évidence sur le reste du territoire départemental (est du Béarn, Soule, Basse Navarre) mais ce sont alors d'autres souches qui ont été identifiées. 4 Dans cette zone du nord Béarn, les raisons de la diffusion de la tuberculose d'élevage en élevage sont très incertaines. Si la proximité des troupeaux, les mouvements des animaux ou l'utilisation de matériel souillé (camion, épandeur à  fumier) sont certainement, les motifs principaux de contamination, le rôle que peut représenter la faune sauvage (sangliers et blaireaux) reste posé. 5 Un vaste réseau de surveillance de la faune sauvage est donc en place depuis cet automne sur zone nord Béarn, mais également sur l'ensemble du territoire afin d'approfondir les connaissances de la tuberculose et ce, pour 4 ans minimum. Ce réseau associe l'administration (DDPP et DDTM), le laboratoire d'analyse, le groupement de défense sanitaire (GDS) et les acteurs de terrain qui assurent le rôle principal de capture et de prélèvement (chasseurs, louvetiers, piégeurs et vétérinaires). 6 Concernant les sangliers, l'objectif est de faire analyser 150 individus dans la zone « infectée » (regroupant la zone nord Béarn plus le sud de l'Adour des Landes) et 100 individus dans la périphérie (5 à  20 km) de cette zone. Et, sur le reste du département, ce sont tous les sangliers présentant des lésions suspectes au moment de l'éviscération qui seront analysés. Concernant les blaireaux, la première campagne d'analyse doit débuter au printemps 2012, avec les mêmes objectifs chiffrés que pour les sangliers. Des piégeages spécifiques autour des foyers de tuberculose bovine en élevage pourront également être mis en place. 7 L'action de la DDPP et du GDS est également dirigée vers une amélioration du dépistage en élevage. Les vétérinaires sanitaires du département ont été à  nouveau sensibilisés et mobilisés sur l'épidémiologie et le dépistage de la tuberculose bovine au cours d'une session de formation courant octobre. D'autres sessions sont prévues en 2012. La technique de l'interféron Gamma (analyse sur prise de sang), utilisée en complément du dépistage de prophylaxie, était une des pistes évoquées pour permettre d'améliorer la détection de suspicion en prophylaxie, tout en évitant, dans les cas de réactions croisées évidentes, de bloquer les animaux de l'élevage (par une limitation de mouvement) pendant au moins 6 semaines, en attendant de pouvoir réaliser de nouveaux tests par intradermotuberculination comparative (IDC). 8 Par note de service du 1er décembre 2011, la direction générale de l'alimentation réaffirme la stricte autorisation de l'utilisation de ce test à  l'interféron Gamma, dans le cas de suspicion, aux départements ayant déjà  l'autorisation, à  savoir la Dordogne (et départements limitrophes), la Côte-d'Or (et l'Yonne) et l'Ariège. Le département des Pyrénées-Atlantiques ne pourra donc pas l'utiliser pour requalifier des élevages. La note de service encadre strictement l'utilisation et l'interprétation de ce test, notamment en insistant sur le fait qu'un recours à  une IDC est obligatoire. Elle rappelle ainsi que la réglementation internationale ne reconnaît que l'IDC pour la requalification d'un cheptel bovin « officiellement indemne de tuberculose » après une suspicion. Donc, même pour les départements autorisés à  utiliser l'interféron gamma, le délai de 6 semaines est le délai minimum de limitation de mouvement d'un cheptel déclaré suspect de tuberculose au cours des opérations de prophylaxie. 9 Une lutte efficace contre la tuberculose bovine passera nécessairement par une bonne réalisation de la prophylaxie et une bonne déclaration des cas suspects, malgré les contraintes encourues par la limitation de mouvement. Si ces contraintes ne sont pas acceptées, il sera alors illusoire d'espérer l'éradication de cette maladie. Cet objectif d'éradication demeure incontournable au regard des conséquences de la maladie, notamment au niveau commercial. Direction départementale de la protection des populations
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