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Le virus de Schmallenberg colonise la France

Apparu dans le nord de l'Europe fin 2011 puis en France en janvier 2012, le virus Schmallenberg continue de s'étendre dans l'Hexagone. Au 6 avril, 1.176 cas y étaient confirmés. Ces élevages sont répartis dans 47 départements . On comptabilise 1.058 élevages ovins, 104 bovins et 14 caprins. Chez les adultes, la maladie semble bénigne la plupart du temps, provoquant fièvre, diarrhée, baisse de la production laitière et retour à  la normale en quelques jours.

Cependant, des infections en début de gestation (vers le deuxième mois) peuvent provoquer des avortements, de la mortalité et des malformations congénitales qui touchent principalement le squelette (déformations, blocage des articulations), et le système nerveux (absence de cerveau dans la boîte crànienne). La maladie serait transmise par des insectes piqueurs et probablement des moustiques. Elle est sans danger pour l'homme. Un cas a été découvert dans les Pyrénées-Atlantiques fin mars. Il s'agit d'un petit troupeau de douze chèvres. La dernière mise bas s'est traduite par l'avortement d'un chevreau présentant des malformations au niveau de la màchoire inférieure et des pattes arrières. Le vétérinaire intervenant a immédiatement suspecté la maladie et fait réaliser les analyses nécessaires. La brebis atteinte par le virus de Schmallenberg est dans l'élevage depuis 2 ans, ce qui signifie que le virus est présent dans le département depuis au moins 4 mois. La prudence est de mise Il est possible qu'il s'agisse d'un cas isolé, mais il peut aussi en apparaître d'autres dans les semaines suivantes, principalement sur des animaux en fin de gestation. En fonction des connaissances disponibles, vis-à -vis desquelles il faut rester très prudents, on peut penser que, avec la chaleur et la prolifération des insectes vecteurs, la contamination sera importante à  partir de ce printemps. Concernant la filière ovin lait, qui semble être la plus sensible dans le département des Pyrénées-Atlantiques, la période la plus à  risque serait le deuxième mois de gestation, donc le mois de juin. Si l'on s'en réfère à  la fièvre catarrhale, autre maladie à  vecteur, le pic d'infestation par les insectes se situe en fin d'été, début d'automne, c'est-à -dire plus tard. Du moins, on peut l'espérer Un virus suivi de près Un certain nombre d'enquêtes et de recherches ont été mises en oeuvre au niveau européen et national. En particulier, les groupements de défense sanitaire réalisent actuellement des enquêtes dans les élevages atteints, pour évaluer la proportion d'animaux touchés et décrire les symptômes. Il ressort des 389 premières enquêtes réalisées dans des élevages ovins que 15% des brebis agnelées ont présenté des troubles, dont 12% sont mortes dans les 15 jours (soit 2% des brebis du troupeau). En moyenne, 15% des agneaux nés y ont également présenté des troubles pouvant être rapportés au virus. La plupart sont des avortons ou des morts nés. Ces moyennes masquent de très grandes disparités et ne peuvent pas être extrapolées au département. Elles constituent néanmoins une information intéressante. Les réseaux de recherche ont été activés et un certain nombre de secteurs a été priorisé dont la mise au point d'un outil sérologique puis de vaccins, ainsi que la réalisation d'infections expérimentales afin de mieux connaître la maladie. L'évolution de la maladie et les résultats de ces travaux seront suivis avec la plus grande attention dans les prochaines semaines. GDS Pyrénées-Atlantiques
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