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Les conditions de la vaccination contre l'agalaxie

Comme annoncé au mois de juillet dernier, la vaccination va pouvoir être autorisée pour les élevages ovins les plus à  risques du département, sur la base d'un avis de l'Afssa du 9 juillet.

La cellule départementale a travaillé sur les suites à  donner à  l'avis de l'Afssa autorisant la vaccination contre l'agalaxie contagieuse. Il est rappelé que la possibilité d'utiliser les vaccins espagnols sera ouverte aux éleveurs volontaires, à  titre individuel, mais que cette procédure ne constitue ni une incitation à  vacciner, ni une garantie quant à  l'efficacité des vaccins. Elle présentera un caractère limité et temporaire, dans l'attente des résultats de travaux conduits à  l'ENVT-INRA à  Toulouse pour la mise au point d'un vaccin de nouvelle génération. En effet, il n'existe aucune publication solide sur l'efficacité des vaccins espagnols. Ceux-ci pourraient permettre de limiter l'expression clinique de la maladie, mais leur effet sur la contamination et l'excrétion est limité voire nul. Ils ne peuvent donc constituer le support d'une action collective.
Quels sont les élevages qui seraient autorisés à  vacciner, sur demande de l'éleveur ?
La vaccination pourra être autorisée, sur demande individuelle, pour les élevages infectés, eu égard aux risques de rechutes. Les élevages qui présentent un lien épidémiologique avéré ou potentiel avec un élevage infecté, de nature à  constituer une situation à  risque (voisinage, mélange, fort risque de mélange, utilisation de matériel en commun, etc.) sont également concernés. Tout comme les élevages qui auraient un résultat PCR + sur le lait pour la première fois, ainsi que les cheptels en lien épidémiologique avec ceux-ci. Par ailleurs, toute situation particulière pourra être examinée, sur la base des éléments fournis par l'éleveur à  son vétérinaire.
La possibilité de vacciner est dissociée de la stricte notion de zonage : tous les élevages de la zone à  risque (ZR) ou des périmètres de suivi renforcé (PSR) ne pourront pas vacciner et, a contrario, des élevages hors ZR et PSR pourraient vacciner, en particulier en cas de nouveau foyer.
Les cheptels assainis ou en cours d'assainissement en 2010 ne pourraient pas, sauf élément nouveau, vacciner, de même que les élevages en lien épidémiologique avec eux. Les éleveurs décidant de vacciner leur cheptel doivent se rapprocher de leur vétérinaire avant le 18 septembre.
Comment obtenir l'autorisation administrative pour vacciner mon cheptel ?
L'accès à  un vaccin qui ne dispose pas d'autorisation de mise sur le marché (AMM) en France demeure une procédure exceptionnelle. Les autorisations d'importation sont délivrées par l'Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), au cas par cas, au vétérinaire qui en fait la demande argumentée, après avis de la direction départementale de la protection des populations (DDPP, ex-DDSV).
Afin de simplifier les choses, une procédure standardisée a été négociée avec l'ANMV pour le cas particulier des vaccins contre l'agalaxie utilisés dans les Pyrénées-Atlantiques. Ainsi, l'éleveur qui souhaite vacciner son cheptel s'adressera à  son vétérinaire traitant, pour une première évaluation de sa situation au regard des critères d'éligibilité définis au niveau départemental.
Le vétérinaire fournira à  l'éleveur un formulaire-type pour demande de vaccination, élaboré par la cellule départementale et valant engagement. Ils décideront ensemble quel vaccin demander. Outre les informations administratives indispensables, le formulaire prévoit également de recueillir tous les éléments, notamment épidémiologiques, que l'éleveur peut fournir à  l'appui de sa demande.
Après validation de la demande de l'éleveur par le vétérinaire, ce dernier établira une ordonnance pour le cheptel considéré, dont un exemplaire accompagnera la demande officielle et individuelle de vaccin établie par le vétérinaire (un autre exemplaire sera donné à  l'éleveur au moment de la délivrance du vaccin). Il transmettra les demandes (qu'il pourra éventuellement regrouper), par fax, à  la DDPP, qui les complétera de son avis, après consultation du GDS, puis les enverra à  l'ANMV. L'ANMV délivrera au cas par cas les autorisations d'importation, qu'elle notifiera directement au vétérinaire demandeur.
Ainsi, pour l'éleveur, la procédure est simplifiée au maximum, puisqu'il n'a qu'à  remplir le formulaire que lui fournira le vétérinaire (également disponible sur : http://www.lesillon.info), les autres étapes étant prises en charge par le vétérinaire, la DDPP et le GDS. Les circuits prévus devraient permettre une réponse dans des délais extrêmement réduits.
Quel vaccin utiliser ?
La cellule départementale n'est pas en mesure de recommander un vaccin parmi les huit spécialités disposant d'une AMM sur le marché espagnol, compte tenu de l'absence d'informations sur l'efficacité de ces produits. L'éleveur, en concertation avec son vétérinaire, demandera le vaccin de son choix.
Cependant, pour une instruction rapide des dossiers par l'ANMV d'une part, pour négocier les conditions d'approvisionnement avec les laboratoires producteurs d'autre part (coût et délais), il est apparu utile de présélectionner quelques spécialités. Le critère retenu : celles d'ores et déjà  utilisées sur le terrain. Mais d'autres vaccins peuvent toujours être choisis.
Combien coûtera le vaccin ?
Après renseignements des vétérinaires départementaux auprès des laboratoires espagnols fournisseurs, les prix de vente des vaccins dans les cabinets vétérinaires devraient être du même ordre de grandeur que ceux pratiqués à  la frontière.

Quel sera le statut d'un élevage vacciné ?
Pour ce qui est des élevages infectés, une éventuelle vaccination ne modifiera pas les mesures de gestion en vigueur.
Les troupeaux considérés comme indemnes avant vaccination acquerront le statut de cheptel « à  risque, vacciné » après vaccination. Compte tenu des conséquences de la vaccination (séroconversion, excrétion plus difficile à  détecter), des restrictions de mouvements seront appliquées.
Il est à  noter que, s'agissant de troupeaux, par définition, déjà  « à  risque », soumis à  des mesures de gestion, les nouvelles exigences ne devraient pas avoir d'impact important. Le statut « à  risque, vacciné » sera maintenu tant que les analyses sérologiques seront positives (présence d'anticorps décelables dans le sang).
- Transhumance hivernale et achats : les mesures qui s'appliqueront sont celles qui existent actuellement en ZR, en PSR, ainsi qu'en zone indemne (ZI) et zone tampon (ZT) pour les troupeaux nouvellement infectés et leurs voisins.
- Ventes : les ventes seront interdites, dans la mesure où la sérologie à  l'achat se révélerait positive avec risque de modification du statut du cheptel acheteur.
- Transhumance estivale : les troupeaux présentant le statut « à  risque, vacciné » appliqueront les mesures de gestion imposées habituellement aux troupeaux en lien épidémiologique avec les troupeaux infectés.
Mesures maintenues
Les membres de la cellule départementale1 insistent sur le fait que la vaccination, pour ceux qui la réaliseront, ne se substituera en aucune façon aux mesures sanitaires actuelles (isolement, etc.), ces dernières devant continuer à  être appliquées avec le maximum de rigueur.
Enfin, les éleveurs concernés peuvent utilement se référer à  l'avis de l'Afssa sur la vaccination dans notre département
(http://www.afssa.fr/Documents/SANT2010sa0105.pdf, ou copie à  demander au GDS).
1. CDEO, chambre d'agriculture, DDPP, ELB, FDSEA, GDS, GTV, Interprofession
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