Les limousines landaises rivalisent avec leurs homologues du berceau
Gràce à des progrès génétiques indéniables, les éleveurs landais de la race Limousine rivalisent désormais avec leurs homologues du berceau. La preuve à Aquitanima
Jean-Luc Lafenêtre (à droite) et son fils Jean-Baptiste ont obtenu le prix de championnat femelles adultes dans le cadre du concours interrégional d'Aquitanima, avec leur vache Charmeuse.
Samedi 28 mai, salon Aquitanima. Charmeuse, de l'élevage Lafenêtre à Maurrin, remporte le prix de championnat femelle, dans le cadre du concours de la race Limousine. Un aboutissement et un pied de nez aux participants venus du berceau de la race. Un peu plus tôt, Dompadour, appartenant à l'EARL des deux Ruisseaux, basée à Carcares-Sainte-Croix, s'est vu décerner la deuxième place de la section des màles de deux à trois ans. En distinguant ces éleveurs, les jurés du concours bordelais ont couronné la qualité du travail menée par les producteurs Limousins des Landes.
Dans ce département, les Limousines ne sont pas tombées de la dernière pluie. À l'origine, le développement de cette race est intimement lié à la production de boeufs. Aujourd'hui, un noyau de propriétaires poursuit la sélection. Jean-Luc Lafenêtre est l'actuel président du syndicat. Il met en exergue le patrimoine génétique légué par quelques pionniers. « C'est avant tout une reconnaissance pour le travail qu'ils ont mené depuis de très nombreuses années », révèle-t-il. Travail de longue haleine
Charmeuse est le fruit de cet héritage. « Mon père avait acheté une génisse chez un voisin en 1963, se souvient-il, elle est la huitième génération de cette famille ». La qualité des animaux est avant tout une affaire de génétique. Dans les années soixante-dix, une de ses aieules s'était déjà distinguée par sa régularité dans de multiples manifestations. « Elle terminait toujours deuxième », s'esclaffe l'éleveur. Une sorte de Raymond Poulidor des concours bovins.
Sur son ascendance paternelle, la nouvelle championne bénéficie également d'une lignée de grande qualité. Son père provient d'un élevage sélectionneur, niché au coeur de la Lozère, dans le petit village répondant au nom de Chirac. « Cet animal était issu de la station raciale de Lanaud », précise Jean-Luc.
Depuis quelques années, les éleveurs landais ont franchi un cap supplémentaire. Les résultats obtenus lors des concours régionaux ou nationaux en attestent. Désormais, ces derniers peuvent rivaliser avec les producteurs du berceau et régulièrement, la station raciale recrute quelques veaux dans les Landes, en vue de leur évaluation. Mais ils ont aussi conscience du travail nécessaire pour rester compétitif. Baume au coeur
Pour Jean-Luc Lafenêtre, l'obtention d'un prix de championnat au sein d'un concours interrégional ne sonnait pas comme une évidence. Sur son plan personnel, rien ne laissait augurer un tel résultat. « J'ai seulement repris les concours à la fin des années quatre-vingt-dix. J'ai presque l'impression de brûler les étapes », avoue-t-il. Pour autant, il n'entend pas s'endormir sur ses lauriers. Dans un contexte difficile pour l'élevage allaitant, ce prix lui « donne envie d'y croire ». Si les élevages limousins locaux sont très compétitifs au niveau génétique, ils continuent de souffrir de problèmes de débouchés.
Après sa victoire à Aquitanima, Charmeuse devrait participer au prochain Sommet de l'élevage. « Ce concours risque de nous remettre les pieds sur terre », estime Jean-Luc Lafenêtre. Mais s'il conserve un regard lucide, il n'en reste pas moins ambitieux. Dans quelques années, son fils, Jean-Baptiste, devrait le rejoindre à la tête de l'exploitation. Depuis son plus jeune àge, il l'accompagne dans chacune des manifestations. « C'est un passionné, un féru de génétique ». Du côté des éleveurs aussi, la relève semble assurée.
Fabien Brèthes
Dans ce département, les Limousines ne sont pas tombées de la dernière pluie. À l'origine, le développement de cette race est intimement lié à la production de boeufs. Aujourd'hui, un noyau de propriétaires poursuit la sélection. Jean-Luc Lafenêtre est l'actuel président du syndicat. Il met en exergue le patrimoine génétique légué par quelques pionniers. « C'est avant tout une reconnaissance pour le travail qu'ils ont mené depuis de très nombreuses années », révèle-t-il. Travail de longue haleine
Charmeuse est le fruit de cet héritage. « Mon père avait acheté une génisse chez un voisin en 1963, se souvient-il, elle est la huitième génération de cette famille ». La qualité des animaux est avant tout une affaire de génétique. Dans les années soixante-dix, une de ses aieules s'était déjà distinguée par sa régularité dans de multiples manifestations. « Elle terminait toujours deuxième », s'esclaffe l'éleveur. Une sorte de Raymond Poulidor des concours bovins.
Sur son ascendance paternelle, la nouvelle championne bénéficie également d'une lignée de grande qualité. Son père provient d'un élevage sélectionneur, niché au coeur de la Lozère, dans le petit village répondant au nom de Chirac. « Cet animal était issu de la station raciale de Lanaud », précise Jean-Luc.
Depuis quelques années, les éleveurs landais ont franchi un cap supplémentaire. Les résultats obtenus lors des concours régionaux ou nationaux en attestent. Désormais, ces derniers peuvent rivaliser avec les producteurs du berceau et régulièrement, la station raciale recrute quelques veaux dans les Landes, en vue de leur évaluation. Mais ils ont aussi conscience du travail nécessaire pour rester compétitif. Baume au coeur
Pour Jean-Luc Lafenêtre, l'obtention d'un prix de championnat au sein d'un concours interrégional ne sonnait pas comme une évidence. Sur son plan personnel, rien ne laissait augurer un tel résultat. « J'ai seulement repris les concours à la fin des années quatre-vingt-dix. J'ai presque l'impression de brûler les étapes », avoue-t-il. Pour autant, il n'entend pas s'endormir sur ses lauriers. Dans un contexte difficile pour l'élevage allaitant, ce prix lui « donne envie d'y croire ». Si les élevages limousins locaux sont très compétitifs au niveau génétique, ils continuent de souffrir de problèmes de débouchés.
Après sa victoire à Aquitanima, Charmeuse devrait participer au prochain Sommet de l'élevage. « Ce concours risque de nous remettre les pieds sur terre », estime Jean-Luc Lafenêtre. Mais s'il conserve un regard lucide, il n'en reste pas moins ambitieux. Dans quelques années, son fils, Jean-Baptiste, devrait le rejoindre à la tête de l'exploitation. Depuis son plus jeune àge, il l'accompagne dans chacune des manifestations. « C'est un passionné, un féru de génétique ». Du côté des éleveurs aussi, la relève semble assurée.
Fabien Brèthes