Les tarifs de l’électricité au centre des préoccupations des irrigants landais
Avec des hausses records observées en décembre dernier, les interrogations autour des prix du marché de l’électricité ne cessent de prendre de l’ampleur. Ce sujet a occupé une partie de l’assemblée générale de la Fédération des associations et collectivités pour l’aménagement hydraulique des terres agricoles (FDASAH), qui s’est tenue le 16 février à Meilhan.
La Fédération départementale apparaît plus que jamais comme un outil stratégique dans le paysage agricole landais. Elle regroupe 78 ASA adhérentes (chiffres 2021), soit près d’un millier d’irrigants pour une surface de 19.000 hectares environ. «La fédération permet de mutualiser un certain nombre de tâches et d’optimiser le fonctionnement, fait observer le président Serge Tintané. C’est un support très important sur lequel peuvent s’appuyer les présidents d’ASA et les adhérents». Pour cela, la structure dispose d’une équipe complète, répartie en services administratifs, comptables, techniques ou encore juridiques. Par exemple, 69 ASA lui délèguent leurs comptabilités et leurs gestions.
Groupement d’achat
Il y a deux ans, la Fédération a lancé un groupement d’achat d’électricité. Le dispositif, démarré au 1er janvier 2021 est prévu sur une durée de trois ans. 57 ASA y participent. Il faut dire que l’électricité est un poste clé pour l’irrigation. Elle représente environ un tiers des charges de fonctionnement globales des ASA. L’an dernier, la consommation globale a atteint 15,23 GWh. Ce système a permis des économies globales estimées à environ 92.000 euros sur la dernière campagne (en comparaison à 2020).
Si ce groupement d’achat constitue un atout indéniable pour accéder à des tarifs préférentiels, il n’en demeure pas moins que les marchés de l’énergie devraient vraisemblablement être marqués par une nouvelle hausse générale en 2022. Pour débattre du sujet, les responsables de la fédération avaient invité Francis Mathié-Claverie, manager des ventes pour EDF entreprises et collectivités en Aquitaine.
Celui-ci est venu détailler les principes de fixation des prix et les mécanismes d’intervention récemment déployés par les pouvoirs publics. Il a évoqué des projections pour 2022 et 2023 à «des niveaux qui étaient encore inimaginables il a quelque temps» (et le choc énergétique lié au conflit en Ukraine n’était pas encore intervenu à l’heure de ces propos).
Cette assemblée générale a également permis de passer en revue les autres dispositifs d’accompagnement mis en place par la fédération, et notamment celui qui concerne la gestion de la conformité électrique des stations. La structure s’est rapprochée de l’organisme Apave, pour proposer deux types de contrôles. Le premier repose sur un audit annuel des installations électriques.
Le second concerne la réalisation d’un contrôle à la thermographie infrarouge. Réalisé tous les trois ans, ce dernier permet d’identifier les points d’échauffements au niveau des stations, pouvant engendrer des risques d’incendies. L’utilité de ces dispositifs a été unanimement saluée par les responsables d’ASA. «C’est un autre exemple de l’intérêt de mutualiser certains dossiers, avec à la fois des enjeux économiques mais aussi réglementaires», note le président.
D’autres chantiers sont toujours en discussion. Il s’agit notamment du déploiement du photovoltaïque flottant au niveau des retenues d’eau. Cette piste, qui offre de vraies promesses, mérite d’être encore affinée. De nouveaux échanges sur le sujet ont encore eu lieu récemment. «Ce dossier demande des approches techniques mais aussi juridiques extrêmement précises», souligne Serge Tintané.
Enfin, un chapitre de la réunion a été consacré aux actualités concernant le vaste dossier de la gestion de la ressource en eau. L’avenir de l’AUP (Autorisation unique de prélèvement), gérée jusqu’ici par l’organisme Irrigadour, suscite de nombreuses interrogations. Des questionnements légitimes au regard de l’importance stratégique que revêt l’irrigation pour l’agriculture départementale.
F. Brethes